- Fédération des étudiants francophones
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La Fédération des étudiant(e)s francophones (FEF) est la plus grande organisation regroupant les délégations étudiantes de la Communauté française de Belgique.
Fondée il y a plus de vingt ans, la FEF représente actuellement près de 120 000 étudiants[1] dans plus de trente établissements d'enseignement supérieur en Communauté française. La FEF représente tant les étudiants des universités que des hautes écoles (HE), des écoles supérieures des arts (ESA), des instituts supérieurs d'architecture (ISA) et des établissements d'enseignement de promotion sociale.
Depuis 2003, la FEF est reconnue formellement par le gouvernement comme « organisation représentative » des étudiants en Communauté française.
Sommaire
Buts et objet de la Fédération
La Fédération se donne pour objectif de représenter les étudiants de l’enseignement supérieur en Communauté française tant au niveau de la Communauté elle-même qu’au niveau national (gouvernement fédéral belge) et international. Elle se veut garante de l’unité étudiante et se donne comme objectif principal la démocratisation de l’enseignement.
Depuis 2003, la FEF est reconnue par le gouvernement de la Communauté française comme « organisation représentative des étudiants au niveau communautaire ». À ce titre, elle est consultée lors de tout nouveau projet décrétal ou réglementaire dans le domaine de l’enseignement supérieur.
Fonctionnement de la Fédération
La Fédération est organisée sur le modèle d’une ASBL de droit belge (Association sans but lucratif). Ses membres sont des conseils étudiants qui représentent les étudiants au niveau local dans chaque établissement d’enseignement supérieur.
Selon ses statuts, le fonctionnement de la Fédération est basé sur le principe démocratique.
L’organe suprême de la Fédération est le « Conseil fédéral ». Ses membres sont des délégués étudiants élus par chaque conseil étudiant membre de la Fédération. Le Conseil fédéral se réunit en moyenne une fois par mois durant l’année académique et est compétent pour toutes les décisions importantes concernant la Fédération.
Chaque année, le Conseil fédéral nomme un « Comité exécutif », organe collégial chargé de la gestion au jour le jour et de la représentation de la Fédération à l’extérieur (en particulier, lors des négociations avec le gouvernement). Le président du Comité exécutif est le président de la Fédération.
Par ailleurs, le Conseil fédéral nomme de nombreux « mandataires externes » qui représentent la Fédération dans diverses autres associations ou instances officielles. Ainsi, par exemple, la FEF possède des représentants au Conseil de la jeunesse d’expression française (CJEF), au Conseil inter-universitaire francophone (CIUF) ou encore au Conseil Général des Hautes Écoles (CGHE).
La FEF est également membre de l'Union des étudiants d’Europe (ESU). Le Conseil fédéral nomme deux International Officer qui représentent la Fédération au niveau international (notamment au sein de l’ESU). Depuis 2005, la FEF partage d'ailleurs ses locaux de Bruxelles avec l'ESU et la VVS (organisation représentative des étudiants en Flandre).
Financement
Le financement de la Fédération est assuré par des cotisations de ses membres ainsi que par des subventions octroyées par les pouvoirs publics sur base de son statut de mouvement de jeunesse et d’organisation représentative des étudiants.
Activités
Les activités de la Fédération se développe sur trois axes.
- Premièrement, la Fédération apporte une aide individuelle aux étudiants qui s’adressent à elles pour des problèmes particuliers.
- Deuxièmement, la Fédération propose une aide au jour le jour aux Conseils étudiants qui font partie de ses membres.
- Troisièmement, la Fédération joue un rôle politique afin de faire progresser sa vision de l’enseignement supérieur (cf. ci-dessous). Pour ce faire, la Fédération adopte tout d’abord des prises de positions (« notes ») au sein de son Conseil fédéral et entreprend ensuite différentes actions pour essayer de faire prévaloir sa vision dans la mise en œuvre des politiques publiques. Ces actions passent notamment par la participation aux diverses instances consultatives ainsi que par des négociations avec le monde politique. La FEF fait également un recours intensif aux médias pour diffuser son point de vue. Par ailleurs, dans toute son histoire, la Fédération a fréquemment eu recours à la manifestation et aux mobilisations de toutes sortes pour faire entendre son point de vue.
Prises de position
La FEF étant une organisation représentative des étudiants, ses prises de position se concentrent sur toutes les questions liées à l’enseignement. Cependant, depuis sa création, la FEF a fréquemment pris position sur des questions non strictement liées au domaine de l’enseignement, en particulier en faveur de la défense des droits sociaux. Ainsi, la FEF a notamment pris position contre le contrôle renforcé des chômeurs, en faveur du mouvement des sans-papiers, en opposition à la construction d’un mur en Palestine par l’État d’Israël ou contre la Constitution européenne.
On trouvera ci-dessous un résumé des principales prises de position de la Fédération (disponibles sur leur site).
Vision générale de l’enseignement
La Fédération défend un enseignement supérieur de qualité, gratuit, ouvert à tous et entièrement financé par les pouvoirs publics. De manière générale, la Fédération regroupe ses revendications sous le thème de la « démocratisation » de l’enseignement supérieur.
Ses revendications reposent notamment sur deux grands arguments :
- Premièrement, la Fédération soutient que seul ce mode de fonctionnement est à même de lutter de manière effective contre les discriminations sociales à l’œuvre dans l’enseignement (cf. ci-dessous).
- Deuxièmement, selon la Fédération, l’enseignement est un bien public qui ne saurait être soumis au marché sous peine de dénaturer ses véritables fonctions. En particulier, la Fédération défend que l’enseignement doit permettre de former des citoyens actifs, libres et critiques, ce qui passe par une formation humaniste et pas uniquement professionnalisante.
Accès à l’enseignement supérieur
La Fédération défend le principe du « libre accès à l’enseignement supérieur », ce qui signifie l’absence de tout examen d’entrée (sélectif ou non) ou numerus clausus. Selon la Fédération, toute restriction d’accès produirait une sélection sociale des étudiants en faveur des étudiants originaires des familles les plus dotées en capital (économique et culturel).
Sur base des études PISA de l’OCDE, la Fédération avance notamment que les établissements d’enseignement secondaire en Communauté française font partie de ceux qui discriminent le plus les étudiants sur une base sociale. Dès lors, toute limitation d’accès profiterait, selon la Fédération, aux étudiants originaires des meilleurs écoles qui sont aussi ceux des familles les plus aisées.
Le principe de liberté d’accès nourrit également l’opposition de la FEF au numerus clausus en vigueur pour certaines professions médicales en Belgique. Sur ce point, la FEF a notamment proposé, en collaboration avec plusieurs autres acteurs, un mode de régulation alternative de l’offre médicale.
Financement et gratuité de l’enseignement supérieur
La Fédération soutient le principe de la gratuité de l’enseignement supérieur et son financement par les pouvoirs publics. Le principe de gratuité repose sur le même argument que la liberté d’accès (cf. ci-dessus). La Fédération s'appuie également sur l'article 13 du Pacte dit de New York, ratifié par la Belgique, et qui dit notamment que l'enseignement supérieur doit être rendu accessible à tous [...] notamment par l'instauration progressive de la gratuité[2]. Ce principe a notamment guidé l’opposition de la Fédération à toute augmentation du montant des droits d’inscription. Ainsi, en 2005, la Fédération se targue d’avoir obtenu la suppression progressive des droits d’inscriptions complémentaires (DIC) réclamés par certaines Hautes Écoles à leurs étudiants.
La revendication d’un financement par les pouvoirs publics repose sur l’opposition à toute marchandisation de l’enseignement et sur le fait que, selon la Fédération, seuls les pouvoirs publics sont à même de prendre en compte pleinement des considérations humanistes et sociales dans la gestion de l’enseignement.
En conséquence, la Fédération déplore la baisse régulière du financement de l’enseignement supérieur depuis les années 70 et n’a cessé de réclamer un refinancement public important. En particulier, la Fédération a été un des fers-de-lance du mouvement pour le refinancement de l’enseignement supérieur qui a traversé la Communauté française en 1996.
Processus de Bologne
Bien qu’elle ne possède pas de position extensive sur la question du processus de Bologne, la Fédération a traditionnellement adopté une position duale par rapport à l’harmonisation européenne de l’enseignement supérieur. D’une part, la Fédération soutient les mesures visant à favoriser la mobilité étudiante au niveau européen et la reconnaissance internationale des diplômes.
D’autre part, la Fédération s’est toujours montrée réticente face à la vision marchande et compétitive de l’enseignement supérieur qui est véhiculée, selon elle, dans les instances de décision du processus de Bologne. C’est pourquoi la Fédération s’est opposée à certains aspects des réformes entreprises récemment en Communauté française sous l’égide du processus de Bologne.
Questions sociales
En conformité avec sa revendication de gratuité de l’enseignement, la FEF demande des aides sociales suffisantes pour les étudiants de manière à lutter contre toutes les formes de discrimination sociale dans l’enseignement supérieur. Ainsi, la FEF revendique une augmentation du montant des bourses en Communauté française (trop faibles, selon elle) et un assouplissement des conditions d’octroi desdites bourses.
Par ailleurs, la FEF s’oppose aux réformes récentes du revenu d'intégration (R.I.) (ancien Minimex) : en 2002, celui-ci a été transformé en un Revenu d’intégration sociale (RIS) dont l’octroi est soumis à un nombre plus importants de conditions et à la signature d’un contrat individualisé d’intégration. La FEF soutient que les conditions d’octroi du RIS aux étudiants sont beaucoup trop restrictives et contiennent des conditions qui mettent en danger la réussite des étudiants bénéficiant du RIS.
Promotion de la réussite
La FEF défend la mise en place de ce qui, selon elle, devrait être une politique de promotion de la réussite nettement plus active. Pour ce faire, la FEF défend notamment des mesures comme la mise en place d’un service public d’orientation, la généralisation des tutorats et des guidances dans le premier cycle de l’enseignement supérieur, un meilleur suivi pédagogique des étudiants, une formation pédagogique de tous les enseignants,…
Privatisation et marchandisation de l’enseignement
La Fédération s’oppose à tout processus de privatisation ou de marchandisation de l’enseignement. Cette prise de position a notamment guidé l’opposition de la FEF au projet de directive Bolkestein (relative à la libéralisation du commerce des services dans l’Union européenne) ainsi qu’à l’accord général sur le commerce des services (AGCS) de l’OMC. Cette position a également été une des justifications avancées pour s’opposer, en 2005, au projet de Constitution européenne.
Participation étudiante
La FEF défend le principe de la participation étudiante à tous les niveaux. Selon elle, un enseignement réellement démocratique doit permettre à des représentants étudiants de participer activement à la gestion de l’enseignement tant au niveau local que national. Dans cette optique, la Fédération se targue d’avoir négocié avec le gouvernement de la Communauté française plusieurs dispositions décrétales imposant la participation étudiante dans tous les établissements d’enseignement supérieur.
Historique
La FEF a connu différentes époques, sous différents noms et avec différentes structures.
On peut situer ses débuts à l’année 1972 où est fondée la Fédération des organisations francophones des étudiants de Belgique, la FOFEB.
Très vite, la FOFEB change de nom et devient le Front des étudiants francophones, le F.E.F. Celui-ci devient une structure permanente en 1979.
Enfin, en 1981, le F.E.F. est rebaptisé, marquant ainsi la naissance de la Fédération des étudiant(e)s francophones, la FEF, qui a, en 2006, fêté son quart de siècle.
Les présidents de la FEF
- Olivier Pirotte (président en 1983-1984)
- Guy Malevez (président en 1984-1985)
- Luc Devigne (président en 1985-1986 et 1986-1987)
- Jean-Paul Lacomble (président en 1987-1988)
- Henri Monceau (président en 1988-1989)
- Jean Leblon (président en 1989-1990)
- Jean-Marc Nollet (président en 1990-1991)
- Philippe Lesne (président en 1991-1992)
- Pierre Verbeeren
- Philippe Henry (président en 1994-1995)
- Fabrizio Bucella (président en 1995-1996)
- Grégor Chapelle (président en 1996-1997)
- Emily Hoyos (présidente en 1997-1998 et 1998-1999)
- Steffen Fobe (président en 1999-2000)
- François Schreuer (président en 2000-2001)
- Nicolas Hourt (président en 2001-2002)
- Jonathan Couvreur (président en 2002-2003)
- Sahra Van Hosmael (présidente en 2003-2004)
- Mathilde Collin (présidente en 2004)
- Renaud Maes (président en 2004-2005 et 2005-2006)
- Delphine Michel (présidente faisant fonction en 2005-2006)
- Aurian Bourguignon (président en 2006-2007)
- Mathias El Berhoumi (président de 2007 à 2009)
- Romain Gaudron (président de août 2009 à mai 2010)
- Michaël Verbauwhede dit "Bass" (président de mai 2010 à aujourd'hui)
Voir aussi
Unécof, l'autre ORC de Belgique francophone (40 000 adhérents).
Lien externe
Références
Catégories :- Association étudiante belge
- Mouvement de jeunesse
- Organisme fondé en 1972
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