- Frontiere terrestre entre la Roumanie et l'Ukraine
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Frontière entre la Roumanie et l'Ukraine
Frontière entre la Roumanie et l'Ukraine
La frontière vue de la route européenne 85 au point de passage entre Siret et Porubne.Caractéristiques Délimite Roumanie
UkraineLongueur totale 531 km Particularités Discontinue Historique Création 1918, 1940 Tracé actuel fluvial : 1948, maritime : 2009 La frontière terrestre entre la Roumanie et l'Ukraine est une frontière internationale longue de 531 kilomètres qui délimite les territoires de la Roumanie et de l'Ukraine. Elle constitue l'une des limites orientales de l'Union européenne depuis l'élargissement survenu en 2007.
Sommaire
Caractéristiques
La frontière ukraino-roumaine est discontinue : elle est formée de deux segments séparés par la République de Moldavie. Longue de 362 kilomètres, la première partie a pour extrémité un tripoint où convergent les frontières hongro-roumaine et hongro-ukrainienne. De là, elle aboutit aux Carpates orientales: ce segment a été tracé en 1918 par la commission internationale présidée par le géographe français Emmanuel de Martonne. La ligne de séparation des eaux des Carpates franchie, la frontière suit un tracé ouest-est plus ou moins rectiligne, fixé en juin 1940 par une commission soviéto-roumaine constituée suite au Pacte germano-soviétique de 1939, jusqu'à un tripoint qu'elle forme avec la frontière tracée par cette même commission entre la Roumanie et la Moldavie soviétique et la Frontière terrestre entre la Moldavie et l'Ukraine tracée en août 1940 par les Soviétiques.
La deuxième partie est longue de 169 kilomètres. Elle débute au niveau d'un autre tripoint formé par la Moldavie, la Roumanie et l'Ukraine, sur la rive gauche du Danube, 570 m en aval de la confluence du Prut, et s'achève sur les rives de la Mer Noire, à 7 km à l'ouest de l'embouchure du bras de Chilia. La plus grande partie de ce tracé, orienté ouest-est comme le Danube et le bras de Chilia, est également due à la commission soviéto-roumaine de juin 1940. Toutefois, certaines sections ont été en litige entre 1991 et le 3 février 2009 : ce sont des territoires occupés par l'URSS en 1945, reconnus roumains au Traité de Paix de Paris de 1947, puis partagés en 1948, par un protocole spécial (qui n'a jamais été ratifié par les deux pays) entre la Roumanie (qui récupère les îles Tataru Mare, Babina et Cernofca) et l'URSS (qui continue à occuper les six autres, "héritées" en 1991 par l'Ukraine). A partir de janvier 1991, la Roumanie revendique le retour de ces six îles, dont cinq se trouvent sur le bras frontalier de Chilia (Daleru mare, Daleru mic, Coasta-dracului, Maican et Limba, cette dernière à l'embouchure), la sixième étant l'Île des Serpents en Mer Noire, avec ses eaux territoriales. En 1998 un arbitrage américain conseille à la Roumanie de renoncer à ses revendications sur les six îles et à signer avec l'Ukraine un traité partageant moitié-moitié le partage du plateau continental autour et au sud de l'Île des Serpents : 12 200 km2 recelant 100 milliards de mètres cubes de gaz et des gisements d'hydrocarbures. En 2001 l'Ukraine pose unilatéralement en mer des balises-frontières depuis la digue nord du port de Sulina jusqu'à une ligne très au sud de l'île des Serpents. Les garde-frontières roumains, dont les moyens sont très inférieurs à ceux des ukrainiens, ne réagissent pas et la presse roumaine les accuse de corruption.
En août 2004 la partie roumaine porte le cas devant la Cour internationale de justice de la Haye[1]. Elle soutient que l'application des conventions soviéto-roumaines délimitant la frontière s'est faite sur le terrain en dépit du Traité de Paix, l'URSS occupant indûment les îles litigieuses, et la frontière restant floue au sud de l'île des Serpents. Même si les îles étaient attribuées à l'Ukraine, la Roumanie réclame les eaux territoriales de l'île des Serpents, en soutenant que l'île, n'ayant ni eau potable, ni sol fertile, est un simple rocher ou îlot (dimensions: 0,17 km²) ce qui ne donne pas à l'Ukraine droit à une zone économique exclusive. La partie ukrainienne soutient qu'il s'agit d'une véritable île et elle y a mis les moyens (transport de plusieurs dizaines de tonnes de sol fertile, plantation d'arbres, installation sur place des familles des gardes-frontières, avec un bureau de poste et une agence bancaire, rotation d'hélicos pour amener de l'eau, construction d'une citerne)[2].
À partir du 2 septembre 2008[3], l'Ukraine et la Roumanie s'affrontent devant la Cour internationale de justice de La Haye. Les compagnies pétrolières British Petroleum (BP) et Royal Dutch Shell signent des contrats de prospection avec l'Ukraine, tandis que Total mise sur la Roumanie. L'autrichien ÖMV (propriétaire de Petrom, la plus importante compagnie pétrolière roumaine) joue sur les deux tableaux en signant avec le consortium de Naftogaz Ukrainy-Chernomornaftogaz un contrat pour concourir ensemble à la mise aux enchères des concessions dans toute la zone en litige.[4].
Le 3 février 2009, la Cour internationale de justice rend don arrêt, accepté par les deux pays : les six îles en litige restent ukrainiennes, et quant aux eaux territoriales de l'Île des Serpents, 2500 km sont attribués à l'Ukraine, et 9500 km à la Roumanie[5].
Voir aussi
Liens internes
Notes
- ↑ Communiqués de presse de la CIJ dans l'affaire délimitation maritime en Mer Noire (Roumanie c. Ukraine)
- ↑ http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/09/11/l-ile-des-serpents-attire-les-convoitises_1094049_3214.html L'île des Serpents attire les convoitises
- ↑ L'île des Serpents, un confetti de la mer Noire très prisé
- ↑ Directmatin du vendredi 19 septembre 2008 page 16 : Kiev et Bucarest se disputent l'île aux serpents
- ↑ Dépêche sur le site du Tageblatt
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