- Fraternité
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Cet article concerne le lien moral. Pour les sociétés dites fraternité ou sororité, voir Fraternité (société).
La fraternité ou l'amitié fraternelle est l'expression du lien moral qui unit une fratrie. Étymologiquement, le sens originel du mot fraternité vient du latin fraternitas qui fait référence à la relation entre frères ou encore entre peuples. La fraternité désigne alors le sentiment profond de ce lien et comporte une dimension affective.
La fraternité peut avoir un sens plus ou moins large, on peut parler de fraternité pour une fratrie, ou encore de la fraternité d'armes qui unit des combattants, pour aller jusqu'au sens le plus large de fraternité universelle, qui s'exprime notamment dans l'idéal philosophique du cosmopolitisme. Le sport peut également être une source de fraternité.
Au sens commun, cette notion désigne un lien de solidarité et d'amitié entre les humains.
Son contraire est la notion de désunion, d'inimitié.
Sommaire
En politique
La notion de fraternité est citée dans le premier article de la déclaration universelle des droits de l'homme : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »
En France
Le terme apparaît en troisième position dans la devise de la France « Liberté, Égalité, Fraternité », qui a été mise en place par la constitution de 1848. Le mot Fraternité a été adopté sur proposition de Jean-Baptiste Belley. Il apparait ainsi pour la première fois dans les textes fondateurs de la France en 1848 à l'article IV de cette constitution : « Elle (la République française) a pour principe : la liberté, l'égalité et la fraternité. »
La fraternité est un terme clé de la Révolution française : « Salut et fraternité » était le salut des révolutionnaires de 1789 ; mais ni la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, ni la Constitution de 1791 (si ce n'est une allusion, justifiant l'institution de fêtes nationales[1]), ni la Constitution de l'an I (1793), ni même encore la Charte de 1830 ne consacrent le principe. La première mention officielle du terme n'apparait donc qu'en 1848.
Jacques Guilhaumou rappelle la devise imputée par les thermidoriens aux partisans de la terreur : " la fraternité ou la mort ", selon l'adage Sois mon frère ou je te tue[2] ; cette fraternisation peut être pratiquée par un "ensemble de moyens en vue d'établir ou de resserrer les liens d'une étroite union".
Fraternité est le nom d'un journal clandestin de la Résistance, sous l'Occupation.
En morale
Le concept de fraternité entre les hommes faisait partie de la morale stoïcienne[3]
Dans Fraternités (Éd. Fayard, 1999), Jacques Attali écrit :
« On peut essayer de définir la fraternité comme un ordre social, dans lequel chacun aimerait l'autre comme son propre frère. [...] La fraternité est un but de civilisation, pas un état de nature[4]. »
L'écrivain Charles Péguy écrit dans Jean Coste[5] que la fraternité est un "devoir d'urgence", celui "d'arracher les misérables à la misère", plus important selon lui que la notion d'égalité matérielle, qui serait un "devoir de convenance"[6].
En religion
Dans le christianisme
La fraternité est également présente dans la doctrine chrétienne. Dans l'Évangile selon Matthieu, on peut lire :
« Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi ; car un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères[7]. »
En effet, selon la Genèse, tous les hommes descendraient d'Adam et Ève et formeraient ainsi une même famille.
Notes et références
- s:Constitution du 3 septembre 1791, Titre I "Il sera établi des fêtes nationales pour conserver le souvenir de la Révolution française, entretenir la fraternité entre les citoyens, et les attacher à la Constitution, à la Patrie et aux lois.",
- 1987, 350 p. Marcel David, Fraternité et révolution française,
- http://www.infologisme.com/fr/article.php?AIndex=45#1.2
- ATTALI, Jacques. Fraternités. Une nouvelle utopie, Éd. Fayard, 1999
- Charles Péguy, éd. Acte Sud Labor L'Aire, coll. Babel, 1993, p. 55
- http://fr.wikiquote.org/wiki/Charles_P%C3%A9guy#De_Jean_Coste
- Évangile selon Matthieu 23,8
Le Moment fraternité (essai), Régis Debray, Gallimard, 2009
Voir aussi
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