- François de Molière
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François-Hugues Forget de Molière d'Essertines[1],[2], sieur de Molière et d'Essertines, né vers 1599 dans le Brionnais, assassiné le 14 mars 1624 à Paris[3], est un écrivain libertin français. Peu connu, il aurait inspiré son pseudonyme au comédien Jean-Baptiste Poquelin[4],[5].
Sommaire
Biographie
Qualifié de « gentilhomme du Brionnais », peut-être dans le diocèse d'Autun, il naît du mariage contracté le 31 mai 1599 entre François II de Molière et Anne Picardet, fille de Gaspard Picardet, secrétaire-audiencier du Roi au Parlement de Bourgogne. Il part à Paris, où il se met au service du marquis de Vauvert, neveu du duc de Montmorency. Vivant à la cour, il devient l'ami de Théophile de Viau et de Saint-Amant. En 1620, plusieurs pièces en vers à son nom paraissent dans les Délices de la poésie française, recueil édité par Baudouin[6]. En décembre 1623, il écrit à Théophile de Viau, incarcéré[7] à la suite de l'affaire du Parnasse satyrique. Il meurt assassiné[8],[9], selon ses biographes, en 1623 ou en 1624; son corps est inhumé à Essertines[10]. À l'été 1624[10], Saint-Amant écrit un poème intitulé Les Visions dans lequel il déplore la mort prématurée de son ami[11].
Il est surtout connu pour La Polyxène, roman pastoral en quatre livres paru en 1623 et dédié à la princesse de Conti, plusieurs fois réédité. Demeuré inachevé, cet ouvrage a fait l'objet de deux suites, l'une du libraire-imprimeur François Pomeray, parue en 1632, l'autre de Charles Sorel, deux ans après. En 1627, sept de ces lettres sont publiées dans le Recueil de lettres nouvelles, dédié à monseigneur le cardinal de Richelieu par Nicolas Faret.
Éditions de ses œuvres
- La Semaine amoureuse où, par les amours d'Alcide et d'Hermize, sont représentez les divers changemens de la Fortune. Journée première (roman), Paris, Toussaint du Bray, In-8 ̊ , 1620, [4]-365 p.
- La Réjouissance et les souhaits des filles de la Reyne, pour le recouvrement de sa santé, par le sieur de Molières, Paris : Toussaint Du Bray, 1620, In-8 ̊ , 16 p.
- Le Mespris de la cour, imité de l'espagnol de Guevarre, Paris, Toussainct du Bray, In-8 ̊ , 1621, [16]-299-[1] p.[12].
- La Polixène (roman), Paris, Toussaint du Bray, 1623 (rééd. 1630)[13]
- « Lettres de feu M. de Molière », in Nicolas Faret, Recueil de lettres nouvelles, : dédié à monseigneur le cardinal de Richelieu, Paris, Toussainct du Bray, In-8 ̊ , 1627
- La Polyxène de Molière. Troisieme edition reveüe, corrigée, et augmentée par l'autheur avant sa mort, Paris, Toussainct Du Bray, 1632, In-8 ̊ , [16]-1063 p.
- La suite et conclusion de la Polyxène, du Sr. de Molière, Paris, François Pomeray, 1632, deux parties en un volume, [14]-568-511-[2] p.
- La vraye suite des advantures de la Polyxène, du feu sieur de Molière, suivie et concluë sur ses mémoires par C. Sorel, sieur de Souvigny, Paris, Antoine de Sommaville, In-8 ̊ , 1634, [XII]-994 p.
- La Polyxène, Paris, Antoine de Sommaville, 1635, In-8 ̊ , 896 p.
- La Polyxène, Paris, Antoine de Sommaville, Augustin Courbé 1644, [14]-896 p.
- « Lettre à Thyrsis pour le consoler de la prison et fortifier son esprit contre l'appréhension de la mort », in Jean Puget de La Serre, Le Secrétaire à la mode, par le sieur de La Serre, augmenté d'une instruction d'escrire des lettres, cy-devant non imprimée, plus d'un recueil de lettres morales des plus beaux esprits de ce temps, et des compliments de la langue françoise, Amsterdam, J. Janssen, In-12 , 1655, 492 p.
Sources partielles
- Jean-Chrétien Ferdinand Hoefer (dir.), Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Paris, Firmin-Didot frères, 1861, tome 35, p. 844
- Biographie universelle, ancienne et moderne, Paris, Louis-Gabriel Michaud, 1821, tome 29, p. 301-302
- Castil-Blaze, Molière musicien, Paris, Castil-Blaze, 1852, tome 1, p. 145-148
Bibliographie
- Études
- Edmond Révérend du Mesnil, François de Molière, Seigneur d'Essertines, Anne Picardet, sa femme, et leur famille d'après les documents authentiques, Charolles, Lamborot, 1888
- Werner Werth, Francois de Molière, sein Leben und seine Werke, ein Beitrag zur Literaturgeschichte des 17. Jahrhunderts. Inaugural-Dissertation, Berlin, E. Ebering, 1916, VI-134 p.
Lien externe
Notes et références
- 1600 du mariage de François de Molière et Anne Picardet, fille d'un conseiller du roi. Voir également Jean Serroy, Roman et réalité, les histoires comiques au XVIIe siècle, Minard, 1981, 777 pages, p. 724 (ISBN 2852100096), et Henri Lafay, La poésie française du premier XVIIe siècle (1598-1630), esquisse pour un tableau, A. G. Nizet, 1975, 603 pages, p. 488. Voir Andrea Calì (dir.), Il Romanzo al tempo di Luigi XIII, Adriatica, 1976, 201 pages, p. 39. Selon ce texte, il est né probablement en
- p. 212, note 18). Il est également appelé « François Molière » (voir Jules-Antoine Taschereau, Histoire de la vie et des ouvrages de Molière, Paris, J. Hetzel, 1844, 3e édition,
- Selon Georges Mondain Monval, Chronologie moliéresque, Paris, Flammarion, 1897, p. 6, qui indique l'âge de 22 ans, et Frédéric Lachèvre, Bibliographie des recueils collectifs de poésies publiés de 1597 à 1700, Slatkine, 1967, p. 255.
- P. L. Jacob, La jeunesse de Molière, suivie du Ballet des incompatibles, pièce en vers inédite de Molière, Paris, Adolphe Delahays, 1859, p. 52.
- P. 2-3 les différentes hypothèses sur l'origine du pseudonyme. Henri Augustin Soleirol, Molière et sa troupe, Paris, 1858, indique
- p. 407. Paul Pellisson-Fontanier, Pierre-Joseph Thoulier Olivet, Charles-Louis Livet, Histoire de l'Académie française, Paris, Didier et Cie, 1858,
- Frédéric Lachèvre, Les recueils collectifs de poésies libres et satiriques publiés depuis 1600 jusqu'à la mort de Théophile (1626), 1922 (rééd. Genève, Slatkine Reprints, 1968, 597 pages, p. 303).
- Charles Sorel, Le Berger extravagant, Rouen, Osmont, 1646, « remarques sur le XIIIe livre », p. 493, explique que l'auteur de Polixène eût pu « produire un jour de meilleures choses, s'il n'eust point esté aussi malheureux que d'Audiguier », ajoutant qu'« ils ont tous deux esté assassiné par ceux qu'ils tenoient pour leurs amys ».
- Selon Henri Lafay, La poésie française du premier XVIIe siècle (1598-1630), esquisse pour un tableau, p. 488, il est « trouvé mort dans son lit, poignardé par un ami ».
- Jean Lagny, Le poète Saint-Amant, 1594-1661, essai sur sa vie et ses œuvres, Nizet, 1964, 431 pages, p. 1.
- p. XVIII, et « Les Visions », p. 83-91. Œuvres complètes de Saint-Amant, Paris, P. Jannet, 1855, tome 1, « Saint-Amant, sa vie et ses œuvres », notice de Charles-Louis Livet,
- 26 mars 1621 et le portrait de l'auteur par Daniel Du Monstier. Avec un sonnet liminaire de Saint-Amant intitulé : « À Molière sur sa traduction du Mespris de la cour », une épître dédicatoire de Molière d'Essertines adressée au cardinal de la Valette, un extrait du privilège royal du
- 23 juillet 1622, celui de la seconde édition du 16 février 1630. Voir Frédéric Lachèvre, Bibliographie des recueils collectifs de poésies publiés de 1597 à 1700, Sltakine, 1967, p. 256. Le privilège de la première édition est daté du
Catégories :- Naissance en 1599
- Naissance en Bourgogne
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