François Perroux

François Perroux

François Perroux (19 décembre 1903, Saint-Romain-en-Gal - 2 juin 1987, Stains) est un économiste français.

Sommaire

Biographie

François Perroux (1903-1987)

en 1903 dans une famille catholique de la bourgeoisie commerçante de Lyon, il fait ses études à la faculté de droit de Lyon, et est reçu major de lagrégation en 1928. Il obtient une bourse de la Fondation Rockefeller, en 1934, qui lui permet de se rendre à Vienne, il devient lélève de Joseph Aloïs Schumpeter. À côté de lhétérodoxie schumpétérienne, il assistera aux séminaires des libéraux autrichiens, particulièrement Ludwig von Mises.

Il rencontrera, dans ces séminaires, le mathématicien Oscar Morgenstern. La pensée autrichienne le marquera durablement ; et il optera, dabord, en faveur de la notion déquilibre dinterdépendance général, telle que lécole viennoise le construisait, cest-à-dire en opposition à lécole de Lausanne (Léon Walras). Il sintéressa, simultanément, aux travaux de Carl Schmitt sur les fondements philosophiques de la politique, tout en multipliant les rencontres avec Werner Sombart, lennemi, de son propre aveu, de von Mises.

Il enseigne à la faculté de droit de Lyon de 1929 à 1938, puis à celle de Paris de 1939 à 1945. Pendant cette dernière période, il essaie une synthèse sur « l'équilibre de style autrichien », quil intitule La Valeur (1943). Il entretient des relations amicales et intellectuelles constantes et intenses avec le fondateur du personnalisme, Emmanuel Mounier, et avec le philosophe Jean Lacroix, disciple de Proudhon,quil chargera de diriger lune de ses séries de revue. Il collabore alors à la revue Esprit.

Sous lOccupation il codirige la revue maréchaliste La Communauté française avec Jacques Madaule en 1941 et 1942, collabore à Idées, revue de la Révolution nationale, puis crée en 1942 un groupe de réflexion, Renaître, avec Yves Urvoy. Cette revue s'emploie à définir « lintégration de lhomme dans des cadres sociaux, eux-mêmes intégrés dans la Nation ».

Secrétaire général, pendant un an, de la Fondation française pour létude des problèmes humains, dAlexis Carrel, il en démissionne en 1942, pour mésentente avec son fondateur, dont il sera lun des principaux accusateurs en septembre 1944.

Lecteur assidu de Marx, critique acerbe de Keynes, attaqué par les libéraux français et les économistes orthodoxes, François Perroux se verra régulièrement opposer ce moment de son histoire. Le pétainiste, collaborationniste Henry Coston écrira même qu’« il fut lun des penseurs les plus appréciés de lÉtat français ».

En 1944, il fonde lInstitut de sciences économiques appliquées, qui deviendra plus tard lISMEA. Cet institut favorisera les plus prestigieuses collaborations.

À partir de 1945, il enseigne à Sciences Po, à luniversité Paris 1, puis au Collège de France. En 1959, il est nommé au Conseil économique et social.

Il meurt en juin 1987. Il avait demandé à ceux quil considérait comme ses héritiers spirituels, Raymond Barre et Gérard de Bernis, de poursuivre son travail. Ces derniers semploieront, en créant la Fondation François-Perroux, avec le neveu de ce dernier, Jean-Yves Haberer, à rééditer une partie de son œuvre, dont lensemble des manuscrits se trouvent désormais déposés à lIMEC, à Caen.

Parcours et principes

François Perroux est notamment connu pour avoir créé en 1944 lInstitut de sciences mathématiques et économiques appliquées (ISMEA), au départ sous le nom dInstitut de science économique appliquée (ISEA). Lobjectif de cet institut est depuis ses débuts de contribuer activement aux débats que suscite lévolution de léconomie réelle et théorique contemporaine.

En effet, lun des thèmes principaux du travail de François Perroux a concerné son insatisfaction face aux idées et aux doctrines économiques communément admises à son époque. Il a ainsi appelé à une « critique de la raison économique et de la raison statistique », à un « autre » discours économique que lon retrouve dans de nombreux mouvements actuels.

Inventer des sociétés neuves ne relève, pour François Perroux, ni de lutopie ni du mythe. Il prêchait le dépassement de la société marchande, pour reconnaître la finalité objective de léconomie : une participation plénière de tous à la vie, dans toutes ses dimensions sociales.

Ainsi, la méthode Perroux, dans le cadre dune économie d’« intention scientifique », se voulait capable dune offre de propositions, laissées à larbitrage des appareils politiques. Propositions que, selon lui, léconomie politique est capable de mettre en œuvre, sous réserve de se détourner de léconomie axiomatique, ou « économie dintention idéologique ».

La pensée de François Perroux : une économie politique

François Perroux constate que, dans une première approche, léconomie concrète apparaît comme un embrouillamini de faits, de décisions, de données statistiques brutes, de prévisions, dans lequel les éléments varient continuellement sans liens apparents entre eux. Si la réalité économique nest pas chaotique en soi, sa cohérence interne est difficile à percevoir.

Léconomie politique doit avoir, pour Perroux, pour objectif de rendre intelligible le réel. Elle doit chercher à atteindre cet objectif en tenant compte de lépaisseur historique qui caractérise les faits de société. Elle doit, par conséquent, privilégier un principe globalisant et interdisciplinaire et contribuer à offrir une grille danalyse pour le capitalisme comme pour les modes dorganisation qui pourraient lui succéder.

Rendre le réel intelligible

Daprès Perroux, le but de léconomie politique consiste dabord à rendre la réalité économique intelligible, pour dans un deuxième temps prévoir et agir sur elle.

Pour cela, léconomie politique doit recourir à des abstractions, à des concepts, voire à des modèles.

Pour construire ces abstractions, léconomiste pose des hypothèses simplificatrices. Il nest pas libre du choix de ces hypothèses. Il choisit celles qui sont susceptibles de fournir des abstractions pouvant rendre compte du réel. Pour respecter cette règle de raisonnement, léconomiste doit constamment être attentif à la validité, souvent limitée dans le temps, des hypothèses simplificatrices sur lesquelles reposent les abstractions. Le moment empirique, celui de la vérification des thèses par les faits, est pour François Perroux essentiel.

Une discipline dotée dhistoricité

Pour rendre compte du réel, François Perroux estime que léconomie politique doit avoir une vision historique des phénomènes socio-économiques : la compréhension du présent nécessite celle du passé. En effet, les phénomènes eux-mêmes, mais aussi les hypothèses simplificatrices, les enchaînements théoriques, que la pensée économique véhicule sont dotés dhistoricité.

Ainsi, les agents économiques, nayant pas dattributs immuables et intangibles, sont historiquement situés : lhomme, « construit social », a sa culture, sa tradition, son vécu, que lhomo oeconomicus ne saurait refléter. Son existence sinscrit dans un cadre juridique et institutionnel donné. Cette réalité sociale imprègne, pour Perroux, profondément lactivité économique.

Un principe globalisant et interdisciplinaire

Pour François Perroux, léconomie politique doit sinscrire dans un ensemble de disciplines qui étudient la société. Loin daffaiblir son propos, cette intégration dans les sciences sociales lui donne toute sa validité.

Croissance et développement

François Perroux définit la croissance comme « une augmentation pendant une ou plusieurs périodes longues dun indicateur de dimension, le produit global net calculé en termes réels ». Elle nest apparue selon lui quaprès la première révolution industrielle en Angleterre.

Elle entraîne, sauf exception, le développement, quil définit comme « lensemble des transformations des structures économiques, sociales, institutionnelles et démographiques qui accompagnent la croissance, la rendent durable et, en général, améliorent les conditions de vie de la population ».

Face au « scientisme de léconomie axiomatique »

Face à lambition fondatrice de léconomie politique, François Perroux analyse la pensée économique orthodoxe comme se préoccupant uniquement de la cohérence interne de sa doxa. Selon lui, elle choisit de nier lhistoire, y compris lhistoire des faits et de la pensée économiques. Elle se présente comme une idéologie pour un capitalisme avare et débridé[réfnécessaire].

Une science qui se veut pure

Selon François Perroux, la pensée économique orthodoxe se coupe volontairement des autres disciplines des sciences humaines. Ne reconnaissant pas la scientificité de leurs démarches, elle réfute leurs apports et simmisce dans leurs domaines, prétendant leur apporter une vérité universelle.

Devant ses contradictions avec léconomie réelle, léconomie orthodoxe a, pour Perroux, cessé dêtre un lieu de confrontations scientifiques entre des « visions » du système. Elle est, au contraire, devenue une pure entreprise idéologique, au sens elle reproduit un dogme.

En dautres termes, léconomie orthodoxe se résume à une économie axiomatique, aux vertus scientifiques ou appliquées tout à fait discutables. Au contraire, Perroux entend avec son économie politique sinscrire dans une véritable « science de lhomme et de la société ».

Une « science aveuglante »

François Perroux dénonce une science économique qui, empêtrée dans ses préceptes, refuse de voir et de prendre en compte létat du monde. Ainsi, elle nous empêche également den saisir tous les délabrements. Or il craint que, si les forces du marché se développent sans entrave, et si des résistances ne se développent pas, un capitalisme débridé [réfnécessaire]devienne la forme dominante dorganisation économique sur le plan mondial.

François Perroux refuse la « pensée unique » économique[réfnécessaire], et réclame une alternative, d'autres affirment quil n'en existe aucune.

LISMEA et lhéritage de François Perroux

Créé par François Perroux en 1944, lISMEA, au service de la refondation dun «noyau dur » de léconomie politique, se présente comme un lieu de débats et de réflexion constitutifs dun projet global et cohérent.

LISMEA est un « outil de travail », comme la été lISEA. Il a « produit » une réflexion, une conceptualisation et des modélisations utiles à la compréhension de léconomie du XXe siècle, dans une perspective théorique et pratique : travaux de comptabilité nationale (INSEE), études sur les évolutions démographiques en Europe, contrats sur linflation (Direction de la prévision) et sur lendettement international (CNRS), recherches de prospective industrielle

LISMEA dispose dun vaste réseau de relations internationales. Le rayonnement de la pensée de François Perroux, ou, parmi dautres, dHenri Bartoli, de Gérard de Bernis, de Marie Lavigne, de Jean Marczewski, de Maximilien Rubel, de Jean Weiller, et les recherches menées à lISMEA ont nourri des échanges et des coopérations en matière denseignement et de recherche dans un très grand nombre de pays.

LISMEA se présente ainsi, à la suite de François Perroux, comme le lieu dun débat sur les formes de lalternative, en interpelant l'évolution « naturelle » du capitalisme en ce début du XXIe siècle.

Publications

  • (1926) Le Problème du profit, Presses universitaires de Grenoble, 406.
  • (1928) « La dictature du prolétariat chez les marxistes », Le Droit ouvrier, XXIV (3), 115-136.
  • (1935) Des mythes hitlériens à lEurope allemande, Bosc Frères, M. & L. Riou, Lyon 156.
  • (1938) « Limites et dépassement de la notion de classe », Esprit, VI (68), 161-180.
  • (1943) La Valeur, Presses universitaires de France, Paris, 403.
  • (1946) Libéralisme et liberté. Mélanges économiques dédiés à M. le professeur René Gonnard, Librairie générale de droit et de jurisprudence, Paris, p299-316.
  • (1947) « LAmérique et les responsabilités dune économie internationalement dominante », Économie appliquée, XL (2), 335-350.
  • (1947) Le Revenu national : son calcul et sa signification (avec Pierre Uri et al.), Presses universitaires de France, Paris, 310.
  • (1949) « Leffet de domination et les relations économiques », Économie appliquée, XL (2), 271-290.
  • (1950) « Le pool du charbon et de lacier et le plan Schuman - Illusions et réalités », Économie appliquée, XL (2), 351.
  • (1951) Le Capitalisme, Presses universitaires de France, Paris, 136.
  • (1952) « LAnglo-Iranian Company et les effets de domination », Économie appliquée (1), 151-168.
  • (1954) LEurope sans rivages. Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 859.
  • (1957) « Le profit et les progrès économiques », Revue de lAction Populaire (112), 1049-1063.
  • (1958) La Coexistence pacifique, Presses universitaires de France, Paris, 209.
  • (1960) Économie et société : contrainte, échange, don, Presses universitaires de France, Paris, 186.
  • (1961) LÉconomie du XXe siècle, Presses universitaires de Grenoble, 814.
  • (1963) Dialectiques et socialisation, Œuvres, K. Marx, Gallimard, Paris, I, 2000.
  • (1963) « Léconomie des États-Unis : un « leadership » difficile », Tiers Monde, IV (370), 539-557.
  • (1963-1975) Pouvoir et économie généralisée, Presses universitaires de Grenoble, 605.
  • (1965) Les Techniques quantitatives de la planification, Presses universitaires de France, Paris, 309.
  • (1965) La Pensée économique de Joseph Schumpeter. Les dynamiques du capitalisme,Librairie Droz, Genève.
  • (1966) « Intégration économique. Qui intègre ? Au bénéfice de qui sopère lintégration ? », Économie appliquée, XIX (3-4), 389-414.
  • (1968) « Lintégration et léchec de la théorie traditionnelle des échanges extérieurs », Économie appliquée, XXI (2), 379-396.
  • (1969) Recherche et activité économique (dir.), collection « U », Armand Colin, Paris.
  • (1969) Le Pain et la Parole, Éditions du Cerf, Paris, 334.
  • (1969) François Perroux interroge Herbert Marcusequi répond, Aubier, Paris, 211.
  • (1970) Aliénation et société industrielle, Gallimard, Paris, 185.
  • (1970) « Les conceptualisations implicitement normatives et les limites de la modélisation en économie », Économies et Sociétés, M. (26), 2255-2307.
  • (1971) "Léquilibre de von Neumann, premier essai dévaluation." Économies et Sociétés V (10): 1687-702.
  • (1971) "Structuralisme, modèles économiques, structures économiques." Économie appliquée XXIV (3): 329-51.
  • (1972) Masse et classe, Casterman, Paris, 146.
  • (1973) Pouvoir et économie, Dunod, Paris, 139.
  • (1974) « LEurope fin de siècle », Économie appliquée, XL (2), 369-384.
  • (1975) « Politique du développement et lacunes du calcul économique », Mondes en développement, (10), 191-202.
  • (1975) Critique de la raison économique (dir.), Centre détudes internationales pour le développement, Paris.
  • (1976) « Critique de la raison économique et de la raison statistique », Économie appliquée, XL (2), 303-323.
  • (1979) Les Entreprises transnationales et le nouvel ordre économique du monde, Institut des sciences sociales appliquées, Lyon, 112.
  • (1979) De la frugalité : Tévoédjré rencontre Rousseau, Choisir, 35.
  • (1980) « Pérégrinations dun économiste et choix de son itinéraire », Économie appliquée, XL (2), 197-212.
  • (1980) « LUniversité : une institution dans la société », Réseaux, (37-38), 19-34.
  • (1980) Quest-ce quun économiste ?, Archives de lIsméa, Paris, 12.
  • (1981) Pour une philosophie du nouveau développement, Aubier/Presses de lUnesco, Paris, 279.
  • (1982) Dialogue des monopoles et des nations : « équilibre » ou dynamique des unités actives, Presses universitaires de Grenoble, 473.
  • (1986) Chômage : complexité de lanalyse et profil des stratégies, Association des amis de François Perroux, Lyon.
  • (1993) François Perroux, œuvres complètes, 6 tomes, Presse universitaires de Grenoble.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article François Perroux de Wikipédia en français (auteurs)

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