- François Boucher
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François Boucher Portrait au pastel de Boucher par Gustaf Lundberg Naissance 29 septembre 1703
ParisDécès 30 mai 1770
ParisNationalité Royaume de France Activité(s) Peinture Maître François Lemoyne Élèves Jean-Baptiste Deshays de Colleville Mouvement artistique Rococo Influencé par Carle Van Loo Récompenses 1er prix de l'académie Royale 1723, 1731 agrée peintre d'histoire modifier François Boucher, né le 29 septembre 1703 à Paris où il est mort le 30 mai 1770, est un peintre et goguettier français du XVIIIe siècle. Il est l'exemple type du style rococo.
Sommaire
Biographie
Il est fils unique du peintre de l'académie de Saint-Luc Nicolas Boucher. Après une formation auprès de François Lemoyne, il remporte le Prix de Rome en 1723[1],[2] et séjourne en Italie de 1727 à 1731.
Il obtient à son retour des succès de société, ainsi que la faveur de Madame de Pompadour, et devient le peintre à la mode. Membre de la célèbre goguette de la Société du Caveau, il y apporte souvent ses dessins pour les montrer. Ceux-ci, parfois, inspirent aux convives des sujets de chansons. Charles Pinot Duclos fait le pari de s'inspirer, pour écrire, d'estampes réalisées pour illustrer un texte de Charles Gustave de Tessin : Faunillane ou l’Infante jaune. Il compose alors le conte féerique Acajou et Zirphile[4]. François Boucher est admis à l'Académie royale de peinture et de sculpture en tant que membre en 1734 et succède à Carle Vanloo comme Premier Peintre de Louis XV en 1765. Il travaille avec une extrême facilité et se vante d'avoir gagné jusqu'à 50 000 francs par an.
Il peint notamment des scènes pastorales ou mythologiques d'une gracieuse virtuosité. Ses œuvres tardives sont sensuelles, décrivent un monde idyllique. Son style passe de mode avec l'arrivée du néoclassicisme.
Le jeune Jacques-Louis David est présenté à Boucher, qui est un cousin éloigné de sa mère, pour devenir son élève, mais celui-ci préfère le confier à Joseph-Marie Vien. Son fils Juste-Nathan Boucher est architecte et peintre d'ornement.
Point de vue de Millet sur Boucher
Quand le jeune et puritain Jean-François Millet découvre ses peintures dans les musées parisiens, il juge sévèrement les très sensuels nus féminins de Boucher :
« J'ai eu même de la répulsion très prononcée pour Boucher. Je voyais bien sa science, son talent, mais je ne pouvais comprendre ses sujets provocants et voir ses tristes femmes, sans songer combien tout cela était d'une pauvre nature. Boucher ne faisait pas des femmes nues, mais de petites créatures déshabillées : ce n'était pas la plantureuse exhibition des femmes de Titien, fières de leur beauté jusqu'à en faire parade, jusqu'à se montrer nues tant elles étaient sûres de leur puissance. A cela il n'y a rien à répondre ; ce n'est pas chaste, mais c'est fort, c'est grand par l'attraction féminine, c'est de l'art, et du bon. Mais les pauvres dames de Boucher, leurs jambes fluettes, leurs pieds meurtris dans le soulier à talons, leur taille amincie sous le corset, leurs mains inutiles, leurs gorges exsangues, tout cela me repoussait. Devant la Diane de Boucher, qu'on copie tant au musée, je me figurais voir des marquises de ce temps qu'il s'était amusé à peindre dans un but peu recommandable et qu'il avait déshabillées et placées lui-même dans son atelier transformé en paysage. Je me reportais à la Diane chasseresse des Antiques, si belle, si noble et de la plus haute distinction de formes. Boucher n'était qu'un entraîneur[5]. »
Œuvres
- Le jugement de Suzanne (1720-1721), Ottawa, Musée des beaux-arts du Canada ;
- Rebecca recevant les présents d'Abraham (1725), Musée des beaux-arts de Strasbourg ;
- Aurore et Céphale (1733), Musée des Beaux-Arts de Nancy ;
- Tête de Jeune femme en coiffe de dentelle (1737), pierre noire et pastel ;
- Le Déjeuner (1739), Musée du Louvre, Paris ;
- La Forêt (1740), Musée du Louvre, Paris ;
- Léda et le cygne (1741) ;
- La toilette intime (1741), 52,5 × 66,5 cm, Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid ;
- Diane sortant du bain (1742), Musée du Louvre, Paris ;
- Le repos des nymphes au retour de la chasse, dit aussi Le retour de Diane chasseresse (1745), huile sur toile, musée Cognacq-Jay, Paris ;
- L'Odalisque (1746), Musée du Louvre, Paris ;
- La marchande de mode (1746), huile sur toile, 64 × 34 cm, Nationalmuseum, Stockholm ;
- Le Triomphe de Vénus, Nationalmuseum, Stockholm ;
- Un Été pastoral (1749), Wallace Collection, Londres ;
- Un automne pastoral (1749), Wallace Collection, Londres ;
- La Lumière du monde (1750), huile sur toile, 175 × 130 cm, provient de la chapelle privée de Madame de Pompadour au château de Bellevue, Musée des beaux-arts de Lyon ;
- La Toilette de Vénus (1751), Metropolitan Museum of Art, New York ;
- Le Moulin, (1751) ;
- Mademoiselle O'Murphy, 1752, huile sur toile, 59 × 73 cm, Alte Pinakothek, Munich
- Le lever du Soleil (1753)
- La Naissance de Vénus ou Vénus (1754), Wallace Collection.
- Madame de Pompadour (1756), National Gallery of Scotland, une version similaire au Alte Pinakothek de Munich ;
- Vénus demandant des armes à Vulcain pour Enée (1757), Musée du Louvre, Paris ;
- L'Assomption de la Vierge (vers 1758-1760) Musée des beaux-arts de Montréal
- Les Génies des arts (1761) Musée des beaux-arts d'Angers,
- Le Divan ;
- L'Enlèvement d'Europe ;
- L'Été ;
- Le Pont ;
- Le Nid ;
- Vénus consolant l'Amour ;
- Charmes de la vie champêtre, Musée du Louvre, Paris ;
- Annette et Lubin, Galleria Nazionale d'Arte Antica, Rome ;
Il a donné de nombreux cartons et modèles pour les manufactures royales de tapisserie et de porcelaine.
Notes et références
- (fr)Notice Larousse sur www.larousse.fr
- (fr)Notice sur universdesarts.fr
- Alexandre Roslin (exposé au Salon de 1761), Munich, Château Nymphenburg. Portrait de Marie-Jeanne Buzeau (1716-1796) par
- Acajou et Zirphile est édité en 1744. On peut lire sur Internet une analyse d' Acajou et Zirphile, faite par Pierre Berthiaume : Les malheurs de Zirphile ou les prospérités de la vertu
- Alfred Sensier, La Vie et l'œuvre de J.-F Millet, A. Quantin, 1881, p.55
Source
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « François Boucher » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 (Wikisource)
Bibliographie
- François Boucher : Hier et Aujourd'hui, 2003, (Réunion des Musées Nationaux)
- Françoise Joulie, Catherine Gendre, Marie-Claire Villard, -Esquisses, pastels et dessins de François Boucher dans les collections privées, 2004, (Somogy)
Liens externes
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