Forêt domaniale de Lyons

Forêt domaniale de Lyons
Forêt domaniale de Lyons
Beech forest male karpaty 01.jpg
Une hétraie européenne (Slovaquie).
Localisation
Position Seine-Maritime, Eure
Coordonnées 49° 26′ 06″ Nord
       1° 25′ 13″ Est
/ 49.4350918, 1.4203262
49° 26′ 06″ N 1° 25′ 13″ E / 49.4350918, 1.4203262{{{référence}}}
Pays Drapeau de France France
Géographie
Superficie 10 700 ha
Compléments
Statut domaniale

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Forêt domaniale de Lyons

Géolocalisation sur la carte : Haute-Normandie

(Voir situation sur carte : Haute-Normandie)
Forêt domaniale de Lyons

La forêt domaniale de Lyons est une des plus vastes forêts normandes, elle s'étend sur environ 10 700 hectares dans le Nord-Est du département de l'Eure. C'est une hêtraie remarquable, une des plus belles d'Europe.

Sommaire

Localisation

Autrefois domaine royal, elle s'étendait pratiquement jusqu'à Gisors et incluait les sept villes de Bleu[1] et la forêt de Bleu qui en a longtemps constitué une dépendance. Aujourd'hui, elle s'étend sur un espace délimité par les villages de Vascœuil à l'Ouest, Lisors au Sud, Neuf-Marché à l'Est et Beauvoir-en-Lyons au Nord.

Histoire

Le « Pays de Bleu » avait acquis, dès le XIIe siècle, des droits dont bénéficiaient les modestes riverains de la forêt. Ces privilèges, « Coutume(s) des sept villes  » furent précisés bien plus tard par le roi de France : faire paître les bêtes et utiliser le bois de la « Forêt des sept villes ». Dans deux chartes de 1305 dont les usages et coutumes vont rester en pratique jusqu'à la Révolution française, Philippe IV le Bel officialisa les droits des habitants de la forêt sans pour autant leur octroyer la propriété des terres qu’ils exploitaient.

La forêt qui subsiste aujourd'hui est le reliquat d'un massif forestier ancien bien plus étendu qui couvrait jusqu'au Xe siècle le Nord du Vexin normand. Puis l'exploitation du bois et le défrichage (essartage) entaillèrent irrémédiablement le massif forestier.

Le bois de hêtre, très recherché, était transporté par flottage sur la Lieure et l'Andelle jusqu'à la Seine où il était acheminé vers Paris ou Rouen. Utilisé sur place comme combustible, il permit également l'installation de verreries dès le XIIIe siècle. La dernière a fermé en 1878.

En 1790, elle est déclarée bien national et est livrée à la dévastation d'une exploitation anarchique. Vers 1800, elle est dans un état critique, la coupe d'arbres trop jeunes empêchant sa régénération. Ce n'est qu'en 1826 que l'administration forestière, reprenant l'initiative d'une exploitation sévèrement règlementée, redonnera à la forêt de Lyons l'aspect que nous lui connaissons aujourd'hui. Plus récemment, la tempête de 1999 l'a fortement touchée.

Une région verrière

L’importance de la forêt de Lyons a permis de développer pendant des siècles des industries, dont le bois faisait partie de la matière première essentielle. C’est le cas pour les fours à chaux, poteries, briqueteries, verreries

Par les fouilles réalisées par l’abbé Cochet, il est possible de dire que les nombreux objets de verrerie usuelle, tirés du sol et des tombeaux, sont sortis de fours établis en Normandie à l’époque romaine.

L’activité verrière a été particulièrement intense dans la forêt de Lyons du XIVe siècle jusqu’à la fin du XIXe siècle. 70 verreries s’installent en Normandie entre 1300 et 1789. Le premier site d’activité attesté dans la forêt de Lyons est celui de la Fontaine du Houx à Bézu-la-Forêt, qui se déplace ensuite à La Haye, sur la même commune et fonctionne jusqu’en 1805. Un compte rendu au roi Philippe Le bel, daté de 1302, y fait référence. Elle était alors propriété du domaine royal, tout comme le château de la Fontaine du Houx dont elle dépendait. Philippe de Caqueray[2] avait reçu de Philippe le Bel le privilège, plus tard étendu aux « Quatre Familles Verrières » de l’exclusivité de la fabrication du « Plast de Verre ». Quelques autres verreries :

  • Les Routhieux (Beauvoir-en-Lyons) : 1345-1808 ;
  • Le Landel (Bézancourt): 1616-1886 ;
  • Martagny : 1436-fin XVIIe siècle ;
  • La Croix (Beauvoir-en-Lyons) : 1497-1634 ;
  • Le Bos (Neuf-Marché) : 1687-1788 ;
  • La Saussaye (Montroty) : début XVIIe siècle.

Il existait à la veille de la Révolution 25 verreries en Normandie. Après 1789, seules 13 poursuivent leur activité tant bien que mal.

Une verrerie ne restait pas toujours au même lieu, car le bois et les fougères autour du lieu de production ne suffisaient plus après plusieurs années de travail à alimenter les feux pour la réalisation du verre. Le verrier demandait alors l’autorisation pour changer d’emplacement.

Trois éléments sont nécessaires à la fabrication du verre : vitrifiant, fondant, stabilisant. Le bois sous forme de cendre, dans la forêt de Lyons du hêtre, la fougère et plus tard la soude de varech servent de fondant. Le sable provenant de la région de Forges-les-Eaux sert de vitrifiant. Le stabilisant se trouve être de la chaux, afin de rendre le verre non-soluble dans l’eau.

En 1685, « la plupart du verre de France se fait en Normandie dans la forest de Lions… »

Les familles verrières

Les verriers étaient obligatoirement des nobles, et ils devaient obtenir des lettres-patentes royales. Des familles ont dominés cette activité : les Vaillant, les Bongars, les Caqueray, les Brossard, les de Bouju.

La légende dit que Guillaume le Conquérant eut quatre fils naturels, qu'il dénomma du nom de ses quatre chiens : Caqueray, Bongars, Vaillant et Brossard. Les familles Vaillant, Caqueray, Brossard et Bongars avaient le privilège de fabriquer le verre à vitre. Ils devaient fournir les vitriers de Paris et Rouen, mais en 1711, après le développement de l’activité sur Paris, il leur a été interdit sous peine d’amende.

Seuls les gentilhommes-verriers pouvaient souffler le verre. Ces familles, obligées de garder le secret de fabrication du verre entre eux étaient interdits de travailler à l’étranger. Des alliances se sont créées, par le jeu des mariages et de l’héritage, au point que ces grandes familles verrières sont toutes liées. La seule famille locale, les Bouju, maintient son activité jusqu’au XVIe siècle.

Tourisme

Réputée pour être une des plus belles hêtraies d'Europe, elle attire beaucoup de visiteurs et est parcourue par près de 300 km de chemins forestiers, des sentiers de randonnée et des sentiers équestres balisés. C'est une forêt claire avec un aspect cathédrale dû aux troncs élancés des hêtres centenaires qui laissent passer la lumière.

Elle possède de nombreux arbres remarquables et abrite l'arboretum des Bordins (8 ha, 13 000 arbres d'essences caractéristiques).

Des clairières, percées dès le Moyen Âge, ponctuent le massif forestier et accueillent des villages normands typiques comme Lyons-la-Forêt qui a obtenu le label Les plus beaux villages de France, ou à sa lisière, l'abbaye de Mortemer.

Source

  • Gilles Rossignol, Eure (Le guide), éd. La Renaissance du Livre, 2001 (ISBN 2-8046-0507-8)
  • Atelier Patrimoine. Les verreries du pays de Lyons. La Feuillie: collège la Hêtraie, 1996.

Bibliographie

  • Ambroise Milet, Histoire d'un four à verre de l'ancienne Normandie (1871) - [lire en ligne]
  • Conseil d'Etat, Arrêt du conseil d'Etat concernant les verreries de la forêt de Lyons et autres, Paris: Imprimerie royale, 1724. [lire en ligne]

Notes et références

  1. Amécourt, Tierceville, Saint-Denis-le-Ferment, Hébécourt, Heudicourt, Sancourt et Maineville
  2. Archives généalogiques et historiques de la noblesse de France : Cacqueray - Sur Google Books

Liens externes


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