- Forêt de Tronçais
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Forêt de Tronçais Localisation Coordonnées [1] Pays France Région Auvergne Département Allier Géographie Superficie 10 600 ha Altitudes mini. 205 m — maxi. 360 m Compléments Protection ZNIEFF, Réseau Natura 2000, réserve biologique intégrale Statut Forêt domaniale Administration Office national des forêts Essences chêne sessile, hêtre commun, pin sylvestre modifier La forêt de Tronçais est une forêt domaniale française de 10 600 ha située dans l'Allier. Constituée principalement de chênes sessiles, elle a la réputation d'être la plus belle futaie de chênes d'Europe. Elle est gérée par l'Office national des forêts.
Sommaire
Géographie
La forêt est située dans le département français de l'Allier. Elle s'étend sur les communes de Braize, Cérilly, Couleuvre, Isle-et-Bardais, Le Brethon, Meaulne, Saint-Bonnet-Tronçais, Urçay, Valigny et Vitray.
Située dans la sylvoécorégion IFN « Boischaut et Champagne berrichonne », la forêt domaniale consitue l'essentiel du massif forestier de Tronçais, qui couvre environ 12 000 ha. La pluviométrie est comprise entre 800 et 900 mm selon l'endroit [2]. La température moyenne est d'environ 10 °C.
Le massif a une orientation générale nord-ouest. Il présente généralement des pentes faibles, à l'exception du massif de La Bouteille et des vallons formés par les principaux cours d'eau. Les altitudes s'étagent entre 205 m (au Nord-Ouest) et 360 m (au Bois laid).
Le massif forestier a des contours très découpés. On en distingue quatre parties : l'Armenanche à l'Est, la Réserve au centre, les Landes blanches au Nord-Ouest et la Bouteille au Sud-Ouest. Plusieurs enclaves créent des milieux ouverts dans le massif.
Cours d'eau et étangs
Outre de nombreux ruisseaux, deux rivières traversent le massif : la Marmande et la Sologne. Cinq étangs s'y trouvent :
- L'étang de Saint-Bonnet s'étend sur 44 ha. Cet étang naturel a été agrandi à la fin du XVIIIe siècle de manière à pouvoir soutenir le niveau de l'étang de Morat. Il est inscrit à l'inventaire des sites depuis le 1er février 1934.
- L'étang de Tronçais s'étend sur 18 ha. Situé sur le cours de la Sologne, il a été créé en 1789 pour fournir de l'énergie aux forges de Tronçais.
- L'étang de Morat (privé) s'étend sur 13 ha. Il se situe sur le cours de la Sologne, en aval de l'étang de Tronçais.
- L'étang de Saloup (privé) s'étend sur 12 ha. Il est situé en amont de l'étang de Tronçais.
- L'étang de Pirot s'étend sur 70 ha. Situé sur le cours de la Marmande, il a été mis en service en 1848 pour alimenter en eau le canal de Berry via l'étang de Goule. Il est profond de 14 m au pied du barrage.
Géologie
La forêt est située en limite sud du bassin parisien, sur des substrats variés, du primaire au quaternaire. Toutefois, la plus grande partie de la forêt est située sur des grès ou argiles du trias.
Histoire
La première mention connue du nom Tronçais remonte au XIIIe siècle, dans un document relatif au prieuré de la Bouteille. Ce nom dériverait de « tronce », ancien nom du chêne rouvre.[réf. nécessaire]
Initialement propriété des quatorze paroisses environnantes, puis cédée en 1327 aux ducs de Bourbon, la forêt de Tronçais appartient au pouvoir central depuis 1527, date à laquelle elle fut confisquée par le pouvoir royal au Connétable de Bourbon, avec l'ensemble de ses terres[3].
La création de la futaie de chêne de Tronçais remonte à Colbert qui en organisa la délimitation et le réaménagement en 1670. Colbert, désireux de doter le royaume de France d'une marine puissante avait décidé de planter plus d'un million d'hectares d'arbres dont les troncs et les branches, spécialement sélectionnés, devaient fournir à l'industrie navale une matière première de grande qualité. Il avait ainsi fait rédiger un catalogue reproduisant les pièces spéciales "les bois tors", dont le but était de présenter les pièces de bois particulières destinées à la charpenterie de marine.
La forêt fut fortement dégradée par la suite, notamment pendant la Révolution et aussi par la création en 1788 des forges de Tronçais alimentées au charbon de bois. Elle dut donc être régénérée au XIXe siècle.
Ladite forge, créé par Nicolas Rambourg, fut en activité de 1791 à 1932.
Peuplements forestiers
La forêt domaniale est divisée en 442 parcelles. Elle est gérée avec le chêne sessile comme essence principale sur 95 % de la surface, et le pin (sylvestre ou laricio) sur 5 %, là où les sols sont plus pauvres. Le hêtre et le charme sont présents en accompagnement du chêne. On trouve également de l'alisier torminal et du merisier.
À l'exception de quelques zones (bords d'étangs notamment), l'ensemble de la forêt est gérée en futaie régulière. Les parcelles de chêne sont gérées sur un cycle de plus de 200 ans, les parcelles de pin sur un cycle de 100 ans.
En 2001, les classes d'âge des parcelles de chêne sont globalement équilibrées, avec toutefois un léger défaut entre 50 et 100 ans (régénérations insuffisantes dans la première moitié du XXe siècle), compensé par un excès de parcelles entre 125 et 200 ans (régénérations entre 1800 et 1875 des parcelles mises en réserve par la réformation de 1670).
Le chêne de Tronçais est particulièrement réputé pour sa qualité, notamment pour faire des tonneaux destinés à élever les vins ou le cognac. Cela est lié à plusieurs éléments, qu'on retrouve dans d'autres forêts domaniales du bassin ligérien :
- On y trouve relativement peu de nœuds : l'ancienneté de la gestion en futaie régulière permet d'avoir des arbres élancés et élagués naturellement.
- Ses accroissements sont fins et réguliers : le déficit hydrique estival et, dans une moindre mesure, la densité des peuplements le font pousser lentement. Ce « grain fin » est recherché par les tonneliers.
- La qualité du cru : le bois a une couleur rosée et une composition chimique appréciées.
Les peuplements les plus vieux de la forêt se situent dans la « futaie Colbert ». Il s'agit d'une parcelle de 13 ha, en deux morceaux, dont le peuplement principal a été régénéré à la fin du XVIIe siècle (plus de 300 ans en 2000). Ces peuplements sont classés en réserve biologique dirigée, c'est-à-dire qu'il n'y est plus pratiqué de sylviculture, dans le but de favoriser la biodiversité liée aux vieux peuplements.
Faune et flore
La forêt de Tronçais abrite une faune et une flore diversifiées, grâce à la taille et l'ancienneté du massif. On trouve notamment des rapaces (buse variable, aigle botté, autour des palombes, busard Saint-Martin, etc.) et de nombreuses espèces de chauve-souris. La diversité des insectes est également très importante, notamment dans les parcelles de vieux bois (en particulier en futaie Colbert).
L'ensemble du massif est classé en ZNIEFF de type 1, et plus de 1 100 ha sont en zone Natura 2000. Par ailleurs, il existe depuis 1996, une réserve biologique intégrale d'une surface de 98 ha.
Les importantes populations de cerf, chevreuil et sanglier sont régulées par la chasse, à tir et à courre, qui est très présente sur le massif.
Patrimoine
Arbres remarquables
De nombreux arbres remarquables ont été conservés. Parmi eux, certains sont classés (données 2001) :
- Chêne carré (circonférence : 6,44 m, âge > 300 ans)
- Chêne Émile Guillaumin (circ. : 3,90 m, âge > 300 ans)
- Chêne Jacques Chevalier (circ. : 4,70 m, âge > 300 ans) ; mort, il n'en reste en 2011 qu'une partie du tronc
- Chênes jumeaux (circ. : 4,45 et 5,10 m, âge > 400 ans)
- Chêne Louis-Phillipe (circ. : 4,70 m, âge > 300 ans)
- Chêne de Montaloyer (circ. 5,45 m, âge > 400 ans)
- Chêne de la Résistance (circ. : 3,70 m, âge > 300 ans)
- Chêne Saint-Louis (circ. : 6 m, âge > 400 ans)
- Chêne Sentinelle (circ. 6,50 m, âge > 400 ans)
- Chêne Stebbing (circ. 4,60 m, âge > 300 ans)
Fonts
On trouve dans la forêt environ 40 sources aménagées appelées fonts[4]. Leur présence est liée à l'occupation de la forêt au cours de l'histoire et la nature de leur aménagement est très hétérogène. Les plus réputées sont :
- la font de Viljot,
- la font du grand gué (site gallo-romain à proximité),
- la font Jarsaud,
- la font de Tronçais,
- la font des Porchers.
Sites archéologiques
La forêt abrite de nombreux site archéologiques gallo-romains, qui n'ont pas été fouillés.
Références
- Coordonnées relevées à Tronçais à l'aide de Google Maps
- moyennes 1961-1992 sur 3 stations
- Office National des Forêts, n°4, octobre 1967, p.9. Une forêt domaniale : Tronçais, A. Pees,
- Bourbon-l'Archambault, édition l'Échoppe, avril 2001 (pas d'ISBN) Voir Janine et Pierre Romane, Fontaines et sources de la forêt de Tronçais,
Voir aussi
Bibliographie
- F.-X. Roy, « La Forêt domaniale de Tronçais », dans Revue forestière française, vol. XIX, no spécial, 1977, p. 82-89 [texte intégral (page consultée le 14 février 2010)]
Articles connexes
Liens externes
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