- Fonts baptismaux de Saint-Barthelemy
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Fonts baptismaux de Saint-Barthélemy
Les fonts baptismaux sont un véritable chef-d'œuvre d'Art Mosan, tant sur le plan esthétique que sur le plan technique. Certains disent d'eux qu'ils sont une des sept merveilles de Belgique.
Histoire
Les Fonts baptismaux proviennent de l'église Notre-Dame aux Fonts, érigée sous Notger, premier prince-évêque de Liège, vers la fin du Xe siècle. Cette petite église se trouvait au flanc sud-est de la cathédrale Saint-Lambert. Elle était la seule à pouvoir conférer le baptême et resta la paroisse mère de Liège jusqu'à la fin de la Principauté de Liège.
Au début du XIIe siècle, l'abbé Hellin, de Notre-Dame aux Fonts, fit confectionner les Fonts pour le baptistère. Sur base de témoignages de chroniqueurs et d'historiens, l'œuvre est attribuée à un orfèvre hutois, Renier de Huy.
Pendant la révolution française, l'église fut détruite ainsi que la cathédrale. De 1796 à 1804, la cuve fut cachée chez des particuliers, puis amenée à l'église Saint-Barthélemy. Deux bœufs de la base originale et le couvercle ne furent pas retrouvés. On suppose que le couvercle était en laiton, comme la cuve, et qu'il portait les figures des apôtres et des prophètes de l'Ancien Testament. Selon une étude, ce couvercle serait dans les combles de l'Albert Muséum à Londres.
Le village de Furnaux possède des Fonts baptismaux en pierre qui sans être la réplique de ceux de Liège sont inspirés par la même théologie, celle de Rupert de Deutz.
Description
Le socle, en pierre, fut taillé lors de la mise en plan en 1804. Les bœufs correspondent à un symbole repris dans l'Ancien Testament. En effet, dans le Livre des Rois, on nous dit que Salomon a commandé une « Mer d'airain » supportée par 12 bœufs, pour le parvis d'un temple.
La scène principale est le baptême du Christ. Saint Jean Baptiste est vêtu d'une mélotte, le vêtement des ermites du désert ; il fait preuve de beaucoup de respect et d'humilité face au Christ.
Le Christ est plongé nu-corps dans le Jourdain ; il est le seul personnage de face de la cuve. Avec sa main droite, il fait le signe de la Trinité. Au-dessus de lui, Dieu est représenté par une tête de vieillard nimbée, inclinée vers Jésus et entourée d'un nuage figuré par une moulure semi-circulaire d'où surgissent des rayons. En signe de respect, les anges se cachent les mains sous un linge qu'ils tendent au Christ.
A droite de cette scène, le baptême de Corneille par saint Pierre. Corneille, centurion romain, devait entendre parler du Christ et de son enseignement.
II fit appeler saint Pierre afin d'obtenir des éclaircissements ; celui-ci, selon la loi hébraïque, ne pouvait partager le toit d'un païen. Finalement, il entendit Dieu en rêve et se rendit chez Corneille où il le baptisa avec sa suite.
La scène adjacente est le baptême de Craton. Ce philosophe grec préconisait le mépris de la richesse. II fut converti et baptisé par saint Jean l'Evangéliste reconnaissable au livre qu'il tient à la main.
Ces deux scènes font preuve d'une grande unité. D'abord dans les sujets mais aussi dans la composition ; normalement, un arbre stylisé sépare les scènes, ici, il est absent.
A gauche de la scène principale, le baptême des néophytes. Saint Jean Baptiste est penché sur les jeunes gens dans une attitude très douce, très humaine. Les néophytes ont des corps souples, parfaitement modelés, presqu'en ronde-bosse. Les deux personnages de droite quittent vraisemblablement ce baptême pour se diriger vers le Christ ; la position de leurs pieds permet cette supposition.
La dernière scène est la prédication de saint Jean Baptiste. Le groupe face au saint est un condensé de la foule qui devait écouter ce précurseur ; les émotions éprouvées par ce groupe apparaissaient très bien sur les visages. Entre saint Jean Baptiste et le groupe, il y a un vide pour montrer le fossé qui existait entre les nouvelles conceptions et les anciennes. Un bras de saint Jean-Baptiste se tend pour tenter de combler ce fossé.
La cuve est le point de rencontre des influences grecque, byzantine et mosane. On remarque que les êtres purificateurs et précurseurs sont d'une taille supérieure ; les personnages sont au nombre de 20 et représentés selon le procédé de la frise romaine telle qu'on la retrouve sur la colonne de Trajan, à Rome.
Les attitudes sont naturelles : corps souples, modèle excellent et proportions respectées, ce qui est une véritable exception au XIIe siècle. La technique employée est celle de la fonte à la cire perdue qui consiste à sculpter en relief, dans la cire, une ébauche de la cuve sur laquelle on applique une gangue de terre percée de canaux. Ensuite, on retourne le tout et on l'entoure de briques réfractaires pour faire fondre la cire ; le laiton en fusion est coulé dans le moule. Lorsque le métal est refroidi, on le polit au sable fin et on applique une mince pellicule d'or.
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