- Agrégé d'histoire
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Agrégation d'histoire
L'agrégation d'histoire est un concours français de recrutement de l'enseignement secondaire. Créée sous le nom d'agrégation d'histoire et géographie, sa première session eut lieu en 1831. Elle a pris son nom actuel en 1944 avec la création d'une agrégation de géographie séparée.
Avec le CAPES, il constitue le principal concours de recrutement pour les enseignants de collège et de lycée. Il représente également un atout pour pouvoir enseigner à l'Université[1]. Les agrégés effectuent 15 heures de cours par semaine, contre 18 heures pour les certifiés. Ils sont un peu plus rémunérés et peuvent obtenir plus facilement, s'ils le souhaitent, un poste en lycée. 83 postes sont proposés en 2008.
Très sélective (moins de 8 % d'admis), l'agrégation est associée à l'idéal de l'élitisme républicain. Elle cristallise les critiques tant de la part d'enseignants du secondaire que d'enseignants universitaires qui ne sont pas obligatoirement lauréats du concours de l'agrégation. Elle constitue pour certains aussi une entrave à une plus grande souplesse dans l'utilisation des personnels enseignant[2].
Sommaire
Conditions d'inscription
- Peuvent s'inscrire au concours les titulaires :
Épreuves
- Épreuves d'admissibilité (écrit) :
Épreuve Durée Coefficient 1. Dissertation d'histoire 7 h 1 2. Dissertation d'histoire 7 h 1 3. Commentaire de texte 7 h 1 4. Dissertation de géographie 7 h 1 Chacune des épreuves écrites d'histoire concerne obligatoirement une période historique différente. De plus, les deux dissertations sont données dans un ordre chronologique : si l'histoire médiévale, par exemple, tombe en première dissertation, la seconde dissertation portera systématiquement sur la question d'histoire moderne ou celle d'histoire contemporaine (et non d'histoire ancienne, qui peut cependant être posée en commentaire).
- Épreuves pratiques et orales :
Épreuve Préparation Durée Coefficient 1. Leçon d'histoire générale (« hors-programme ») 6 h 0 h 50
leçon : 0 h 35
entretien : 0 h 152 2. Commentaire de document d'histoire 6 h 0 h 45
leçon : 0 h 25
entretien : 0 h 202 3. Épreuve de géographie 6 h 0 h 45
exposé : 0 h 25
entretien : 0 h 202 Les questions au programme
Programme 2010
Questions d'histoire
- Rome et l’Occident, de 197 avant J.-C. à 192 après J.-C. (Îles de la Méditerranée occidentale (Sicile, Sardaigne, Corse), Péninsule ibérique, Gaule (Cisalpine exclue), Germanie, Alpes (provinces alpestres et Rhétie), Bretagne
- Pouvoirs, Église et société dans les royaumes de France, de Bourgogne et de Germanie de 888 aux premières années du XIIème siècle
- Les affrontements religieux en Europe du début du XVIème siècle au milieu du XVIIème siècle
- Le monde britannique de 1815 à 1931
Questions de géographie
- L’Europe
- La France : aménager les territoires
Programme 2009
Questions d'histoire
- Économies et sociétés de 478 à 88 en Grèce ancienne (Grèce continentale, îles de la Mer Egée, cités côtières d'Asie Mineure)
- Pouvoirs, Église et société dans les royaumes de France, de Bourgogne et de Germanie de 888 aux premières années du XIIe siècle
- Les affrontements religieux en Europe du début du XVIe siècle au milieu du XVIIe siècle
- Penser et construire l'Europe de 1919 à 1992 (hors des expériences propres au monde communiste)
Questions de géographie
- La France : aménager les territoires
- Nourrir les hommes
En histoire, deux questions sur quatre sont renouvelées chaque année, chaque question restant au programme deux ans. En géographie, une question sur la France est maintenue chaque année, tandis qu'une autre question change tous les ans. Depuis 2008, la question sur la France est thématique, le thème actuelle étant « Aménager les territoires ».
Publications liées à l'agrégation
Avec la mise en place de deux nouvelles questions d'histoire chaque année, la production d'ouvrages et d'articles est toujours impressionnante. Les interminables listes de références bibliographiques ont le mérite de faire le point précisément sur un pan entier de l'historiographie. Certains éditeurs profitent de ce « marché captif » pour mettre sur le marché des ouvrages de moindre qualité.
Taux de réussite
Statistiques de l'agrégation d'histoire (2003-2009)[3] Inscrits Non éliminés[4] Admissibles Admis Barre d'admissibilité/80 (/20) Barre d'admission/200 (/20) 2009 172 84 33,5 (8,375) 85,5 (8,55) 2008 2624 1398 (53 %) 193 (14 %) 83 (5,9 %) 35 (8,75) 91 (9,1) 2007 2721 1389 (51 %) 199 (14 %) 92 (6,6 %) 34,5 (8,625) 88 (8,8) 2006 2989 1575 (53 %) 208 (13 %) 92 (5,8 %) 34,5 (8,625) 90 (9) 2005 3118 1788 (57 %) 254 (14 %) 128 (7,2 %) 33,5 (8,375) 81 (8,1) 2004 3049 1763 (58 %) 238 (13,5 %) 115 (6,5 %) 32,5 (8,125) 82,5 (8,25) 2003 3061 1770 (58 %) 269 (15 %) 134 (7,6 %) 33 (8,25) 86,3 (8,63) Le taux de réussite est très variable selon les académies. Il est exceptionnellement élevé dans les académies de Créteil-Paris-Versailles et de Lyon en raison de la présence des écoles normales supérieures (rue d'Ulm et Lyon-LSH) et de facultés réputées comme Paris-I et Paris-IV[5].
Titulaires célèbres
Parmi les titulaires célèbres de l'agrégation d'Histoire-géographie puis d'Histoire, on peut citer : Alexandre Adler (1974), Maurice Agulhon (1950), Lucie Aubrac (1938), Alfred Baudrillart (1881), Alain Besançon (1957), Georges Bidault (1925), François Bluche (1950), Jérôme Carcopino (1904), Pierre Chaunu (1947), Philippe Contamine (1956), Joël Cornette (1974), Denis Crouzet (1976), Daniel-Rops (1922), Jean Delumeau (1947), Albert Demangeon (1895), Georges Duby (1942), Jacques Droz (1932), Jacques Dupâquier (1949), Jean-Baptiste Duroselle (1943), Victor Duruy (1833), Jean Favier (1959), François Furet (1954), Max Gallo (1960), Benoît Garnot (1976), Pierre Gaxotte (1920), Pierre George (1930), Raoul Girardet (1944),Pierre Goubert (1948) Jules Isaac (1902), Jean-Noël Jeanneney (1965), Louis Joxe (1925), Camille Jullian (1880), Roger Karoutchi (1974), André Kaspi (1961), Annie Kriegel (1948), Michel Labrousse (1935), Ernest Lavisse (1865), Marc Lazar (1979), Jacques Le Goff (1950), Robert Mandrou (1950), Henri-Irénée Marrou (1929), Emmanuel de Martonne (1895), Roland Marx (1956), Albert Mathiez (1897), Jean Poperen (1947), Antoine Prost (1957), Madeleine Rebérioux (1945), Romain Rolland (1889), Charles Seignobos (1877), Jean-François Sirinelli (1973), Albert Soboul (1938), Albert Thibaudet (1908), Jean Tulard (1958), Maurice Vaïsse (1967), Jacques Verger (1966), Paul Vidal de la Blache (1866), Pierre Vidal-Naquet (1955), Jean Vigier (1946), Laurent Wauquiez (1997), Olivier Wieviorka (1984), Michel Winock (1961), Laurent Wirth (1979).
Références
- ↑ Dans les faits, hormis quelques rares exceptions, un docteur en histoire n'a quasiment aucune chance de devenir maître de conférence s'il n'est pas titulaire de l'agrégation d'histoire.
- ↑ Yves Verneuil, Les agrégés. Histoire d'une exception française, Paris, Belin, 2005.
- ↑ Source : Rapports du jury. Les taux d'admissibilité et d'admission sont ici calculés à partir du nombre de présents non-éliminés, et non de celui des inscrits.
- ↑ Candidats ayant réellement composé aux 4 épreuves écrites
- ↑ ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/siac/siac2/jury/2007/agreg_ext/histoire.pdf
Voir aussi
Bibliographie
- André Chervel, Histoire de l'agrégation. Contribution à l'histoire de la culture scolaire, Paris, Kimé, 1993, 289 p.
- Yves Verneuil, Les agrégés. Histoire d'une exception française, Paris, Belin, 2005, 367 p.
Articles connexes
Liens externes
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