Agriculture en russie

Agriculture en russie

Agriculture en Russie

L' agriculture en Russie dispose d'une superficie considérable mais dont seule une faible fraction - 122 millions d'hectares soit moins de 10% de la superficie totale - est cultivée du fait d'un climat souvent aride ou d'une période de fertilité trop courte (dans le nord). L'agriculture a du se développer dans un environnement naturel souvent hostile : terres peu fertiles, sécheresses, événements climatiques brutaux.

L'agriculture était jusqu'à la chute de l'URSS pratiquement entièrement confiée à 25 000 grandes fermes collectives (chiffre de 1990) créées après la Révolution : les sovkhozes et les kolkhozes. À côté de ces exploitations pratiquant une culture extensive et disposant d'un quasi monopole dans la production de céréales, coexistait une production privée relativement performante réalisée sur de petits lopins de terre.

Cette organisation a été progressivement modifiée depuis une quinzaine d'années dans le cadre de la libéralisation de l'économie russe avec l'apparition de fermes privées et l'évolution du mode de gestion des grandes fermes collectives. Toutefois cette évolution a été freinée par la mise en place difficile d'un cadre législatif pour la propriété foncière (abolie sous le régime soviétique), la faiblesse des investissements consécutifs à la dépression économique de 1992-1998 et l'inadaptation du système bancaire.

Aujourd'hui la production agricole de la Russie semble se stabiliser après deux décennies de baisse continue même si elle continue à souffrir d'une productivité et de rendement particulièrement faibles comparés aux autres pays occidentaux. La Russie est un importateur net de produits agricoles (déficit de 10 milliards $ en 2004 [1]).

Traditionnellement les exploitations agricoles dans les régions du sud et l'ouest de la Sibérie produisent des céréales tandis que les régions du nord sont principalement dédiées à l'élevage.

En 2004 l'agriculture russe emploie un peu plus de 7 millions de personnes soit 9% de la population active et représente environ 5% du PIB de la Russie[2].

Sommaire

Histoire de l'agriculture en Russie

L'agriculture dans l'Empire russe

Le communisme de guerre (1918-1921)

Pour faire face aux problèmes posés par la guerre civile et l'offensive militaire de pays étrangers (Allemagne, Angleterre, France), et afin d'assurer l'approvisionnement des villes et de l'armée, Lénine décrète le « communisme de guerre », qui comprend la réquisition de la production agricole au-delà du minimum vital pour les paysans

La Nouvelle politique économique (NEP) (1921-1929)

Pour expliquer la NEP, Lénine dit « Nous ne somme pas assez civilisés pour le socialisme », se référant au fait que la Russie était encore une nation essentiellement agraire, avec une population urbaine très réduite et une base industrielle faible.

Dans son contenu, le décret de 1921 instaurant la NEP exige de la paysannerie qu’elle donne au gouvernement une quantité spécifiée de tout surplus agricole, produit brut, et lui permettait de conserver le surplus restant pour l’utiliser comme capital ou pour l’échanger avec des biens industriels. La NEP restaure une certaine propriété privée dans l’agriculture. Un système de marché est introduit.

La production agricole augmenta fortement. Au lieu de la réquisition des surplus agricoles sans compensation par le gouvernement, les fermiers pouvaient désormais vendre leurs excédents, et donc être incités à produire plus de grains. Cette incitation couplée avec la fin des domaines semi-féodaux permit à la production agricole d’atteindre les niveaux d’avant la Révolution et de les dépasser.

Cependant, comme le gouvernement soviétique ne mena pas une politique d’industrialisation, cela créa un déséquilibre dans l’économie où le secteur agricole croissait beaucoup plus vite que l’industrie lourde. Pour garder des revenus élevés, les usines commencèrent à vendre leurs produits à des prix plus élevés. À cause des coûts croissants des biens manufacturés, les paysans durent produire beaucoup plus de farine pour acheter ces biens de consommation. Cela entraîna une chute des prix agricoles et une augmentation aiguë des produits industriels, phénomène connu sous le nom de « Crise des ciseaux » (référence à la forme des courbes de prix correspondantes). Les paysans commencèrent à conserver leurs surplus en espérant des prix plus élevés, ou les vendre cher aux « Nepmen » (commerçants et intermédiaires). De nombreux membres de Parti Communiste étaient contre cette pratique, considérée comme une exploitation des consommateurs urbains. Pour combattre les prix croissants des biens de consommation l’État prit des mesures pour diminuer l’inflation et promulgua des réformes sur les pratiques internes des fabriques. Le gouvernement fixa aussi les prix pour arrêter l’effet ciseaux.

La NEP réussit à relever l’économie après les effets dévastateurs de la Première Guerre mondiale, de la Révolution et de la Guerre civile. En 1928 la production agricole et industrielle avait retrouvé les niveaux de 1913.

La collectivisation de l'agriculture (1929)

En 1925, l’année suivant la mort de Lénine, Boukharine(victime des purges de Staline quelques années plus tard) était devenu le plus ardent supporteur de la NEP. Elle fut abandonnée par Staline lors de la Crise des Grains (les paysans vendaient leurs produits aux Nepmen à un prix deux fois plus élevé que le gouvernement), et le besoin d’accumuler rapidement du capital pour l’industrialisation au niveau des pays capitalistes occidentaux (Selon Staline : « Ou nous le faisons, ou nous serons écrasés. »).

La NEP était généralement vue comme une mesure temporaire, et s’avéra fortement impopulaire parmi certains marxistes du Parti bolchevik à cause de ses compromis avec certains éléments capitalistes. Staline ne forgea pas immédiatement sa doctrine au sujet de la NEP. Sans doute est-il exact de dire que ses changements d'opinion tenaient plus de la tactique politique que de la doctrine, ce qui lui permit de se débarrasser des uns et des autres. En définitive, la « richesse » des Nepmen et des Koulaks l'amena à les considérer comme une nouvelle classe capitaliste rendue responsable de l'augmentation du chômage et de l'inflation. Staline finit par se forger une doctrine qui excluait l'économie de marché tout en se concentrant sur le développement économique et industriel du pays.

Staline introduit finalement une planification centrale complète (bien que cela soit originellement l’idée de l’Opposition de Gauche, que Staline expurgea du Parti), nationalisa de nouveau l’ensemble de l’économie, et à partir de la fin des années 1920 introduit une politique d’industrialisation rapide. La collectivisation de l’agriculture rompit radicalement avec la NEP.

À partir de 1929, Staline décide de supprimer la propriété privée dans les campagnes : le bétail, les outils, les terres doivent être mis en commun. Les moyens de production agricole sont regroupés dans les kolkhozes ou dans des sovkhozes.

Cette collectivisation forcée provoque des résistances : plutôt que donner leurs troupeaux, les paysans les abattent pour les consommer immédiatement. Face à ces émeutes, Staline accorde à chaque kolkhozien un lopin de terre.

Les koulaks doivent être éliminés en tant que classe. Entre 1929 et 1935 plus de deux millions de paysans sont déportés et plusieurs millions meurent de faim, surtout en Ukraine et dans le sud de la Russie. Leurs biens sont confisqués.

A la suite de la collectivisation des années 1930, l'agriculture était organisée en un système de fermes collectives (kolkhozes) et de fermes d'État (sovkhozes).

Les kolkhozes étaient des entreprises agricoles détenues et gérées par un ensemble de paysans propriétaires des outils de production, mais non du sol, propriété de l'État. La terre était mise à disposition perpétuelle des kolkhoziens. Les paysans cultivaient en commun la terre, vendaient la production à l'État, et se partageaient les profits. Ils disposaient en outre d'un lopin de terre individuel (0,25 à 0,5 hectares en 1934).

Les sovkhozes étaient des grandes entreprises agricoles d'État. Les travailleurs y étaient des ouvriers agricoles. Dans les kolkhozes et les sovkhozes il y avait une pratique pour échanger les champs individuels avec les champs collectifs.

Il y avait un nombre extrêmement petit de fermes individuelles restantes (khutor, хутор), situés dans des zones rurales isolées dans les pays baltes, l'Ukraine, la Sibérie et les régions cosaques.

L'agriculture planifiée

Organisée à grande échelle et hautement mécanisée, l'Union Soviétique était l'un des plus grands producteurs de céréales au monde, bien que de mauvaises récoltes (comme en 1972 et 1975) nécessitèrent des importations et ralentirent l'économie. Le plan quinquennal de 1976-1980 transféra des ressources à l'agriculture et 1978 connut des récoltes record. Le coton, les betteraves à sucre, les pommes de terre, et le lin étaient aussi des cultures importantes.

Cependant, en dépit d'immenses ressources territoriales, d'une mécanisation extensive, des industries chimiques, et d'une grande force de travail rurale, l'agriculture soviétique était relativement improductive, entravée dans de nombreux zones par le climat (seulement 10% du territoire de l'URSS était cultivable), et une mauvaise productivité du travail. Dans les années 1930, l’agriculture, réserve de main-d’œuvre et source d'excédents, était au service de l’industrialisation. L’État réquisitionnait des céréales pour l’exportation et l’approvisionnement des villes. Cela entraîna la famine dans les campagnes en 1932-1933.

Vers la libéralisation (1991-)

Organisation

Principales activités agricoles

Spécialisation régionales

Productions végétales

Principales productions végétales en valeur (2005) :

Production
(milliers tonnes)
Rang mondial Valeur estimée
(millions $)
Surface cultivée Rendement Principaux lieux de production
Blé 47 608 4 7 426
Orge 15 773 1 1 536
Avoine 4 569 1 409
Seigle 3 630 1 357
Betterave sucrière 21 520 4 991
Maïs 3 179 369
Tournesol 3 280 1 1 483
Pommes de terre 36 400 2 5 280
Pommes 2 050 8 589
Chou 3 985 3 585
Tomate 1 980 11 469
Raisin sec 402 1 382

(tonnage, rang, valeur sauf indications contraires chiffres 2005[3])

Productions animales

Principales productions animales en valeur (2005) :

Production
(milliers tonnes)
Rang mondial Valeur estimée
(millions $)
Cheptel Principaux lieux de production
Lait 30 600 3 8 138
Viande bovine 1 915 5 3 961
Oeufs 2 054 5 1 783
Viande porcine 1 599 11 1 619
Volaille 1 115 10 1 302

(tonnage, rang, valeur sauf indications contraires chiffres 2005[3])

Voir aussi

Notes et références

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