Ezy-sur-Eure

Ezy-sur-Eure

Ézy-sur-Eure

Ezy-sur-Eure
Carte de localisation de Ezy-sur-Eure
Pays France France
Région Haute-Normandie
Département Eure
Arrondissement Arrondissement d'Évreux
Canton Canton de Saint-André-de-l'Eure
Code Insee 27230
Code postal 27530
Maire
Mandat en cours
Martine Rousset
2001-2008
Intercommunalité Communauté de communes Val d'Eure et Vesgre
Latitude
Longitude
48° 51′ 54″ Nord
       1° 25′ 14″ Est
/ 48.865, 1.42055555556
Altitude 57 m (mini) – 132 m (maxi)
Superficie 8,92 km²
Population sans
doubles comptes
3 087 hab.
(1999)
Densité 346 hab./km²

Ezy-sur-Eure [1] (nom officiel : Ézy-sur-Eure[2]) est une commune française, située dans le département de l'Eure et la région Haute-Normandie.

Sommaire

Géographie

La commune d'Ezy-sur-Eure est située dans la vallée de l'Eure à environ 30 km au sud-est d'Évreux dans le département de l'Eure dans l'ouest de la Normandie. Paris est à 75 km. La vallée de l'Eure, qui coule à Ezy en direction du nord-est, est encaissée dans une zone de plateaux qui s'abaisse en pente assez régulière depuis le sud-ouest (171 m) vers le nord et l'est (entre 130 et 135 m).

La majeure partie de la commune d'Ezy se situe dans la vallée et repose sur des alluvions récentes qui correspondent à des dépôts de débordement ou de fin de crue, elles-mêmes reposant sur des alluvions anciennes composées de galets siliceux dans une matrice argilo-sableuse riche en fer.

Soumise aux vents dominants de secteur ouest, la région d'Ezy jouit d'un climat tempéré et humide.

Un seul aquifère est bien connu dans la région : il s'agit celui de la craie du Crétacé supérieur dont la puissance maximum est de l'ordre de 250 à 300 mètres. La nappe phréatique est située à moins de deux mètres de profondeur.

La couverture végétale de la région d'Ezy est constituée de groupements riches en espèces calcicoles qui tendent vers un stade forestier final à chêne pubescent et à hêtre dans les zones à faible relief et reste au stade herbacé ou arbustif lorsque le relief est plus accentué. Compte tenu des conditions géologiques et climatiques favorables, cette région constitue un biotope où subsiste l'un des principaux foyers de peuplement de type méridional du bassin parisien occidental.

On trouve à Ezy, au lieu-dit « la Côte Blanche », des végétations très rares : quatre espèces d'orchidées déjà protégées par arrêté du 3 avril 1990 et une multitude d'autres espèces dont font partie, en particulier, la scorsonère d'Autriche et l'alisier de Fontainebleau .

L'Eure présente un débit régulier dû aux apports de la nappe phréatique souterraine et sa qualité générale dans le secteur d'Ézy est actuellement bonne.

Héraldique

Armes d'Ezy-sur-Eure

Les armes d'Ezy-sur-Eure se blasonnent ainsi :

d'argent, au lion de sable armé, et lampassé de gueules


Ce blason était celui de Louis des Brosses, seigneur de Bastigny, patron d'Ezy en 1645 à cause du fief de Sassay que son épouse Marie des Bourges lui avait apporté en dot en 1621.

Histoire

Le nom d'Ezy viendrait de Aisiacum ou Asiacum, archétype gallo-roman composé du nom d'un propriétaire gallo-romain *Asius et du suffixe bien connu -acum. Le nom de personne non attesté Asius ne semble pas avoir eu de diffusion ailleurs qu'au nord de la Gaule et on le retrouve dans les noms de communes homonymes Aizier, Azay, Azé, etc.

Avec une altitude de 124 mètres, la Butte d'Ezy, appelée aujourd'hui « la Butte à Cochon » - du nom d'un ancien commis de la forêt de Dreux (François Cochon), devenu conservateur des Eaux-et-Forêts de la famille d'Orléans, qui employa les dernières années de son existence (1880/1890) à planter avec persévérance plus de 80 000 sapins en ce lieu - était un point stratégique et un excellent point d'observation de la voie romaine Lutèce-Ebrovicus (Paris-Évreux). Une redoute y était installée à l'époque féodale.

Autre témoin de l'ancien Ezy : les caves creusées dans le calcaire marneux de la colline au XVIIIe siècle pour y entreposer le vin et échapper ainsi à l'octroi. Ces caves furent aussi habitées par une population hétéroclite de 1876 à 1914.

HISTOIRE DU GRAND HYVER (1709)

Texte original écrit par l'abbé Le Mercier curé d'Ezy à l'époque.

Il commença le 6ème de janvier de l’année 1709 jour des Rois. La veille il plût et le jour des Rois la gelée fut prodigieuse. Elle continua de plus en plus jusques au 28 du mois ; ensorte qu’il n’estoit point d’homme sur terre qui en eut veu une semblable, ny entendu parler, ny leu dans l’histoire. Il geloit jusques au coin du feu et le vin auprex du feu ne dégeloit qu’apeine. La rivierre prit de plus d’un pied d’épaix. On coupoit la glace avec des cognées et autres instrumens pour faire aller un des deux moulins, et les glaçons qu’on en tiroit estoient comme des pierres de tailles. Les neiges estoient aussy prodigieuses que la gelée. Il y en avoit jusques aux genoux également. Cette gelée fut si forte que les chènes de 40 ans fendoient par le milieu du tronc en deux ou trois, on les entendoit dans le vieil parc et dans la forest faire du bruit en s’ouvrant comme des pétars et après la gelée tous se refermèrent. Il n’y eut point de cave si profonde ou la gelée ne pénétrat. La plus part des cidrex furent perdus dans les céliers. Les volailles tomboient mortes dans leurs pouliers, les bestes dans leurs tanierres et les hommes avoient bien de la peine à s’échaufer surtout la nuit, plusieurs brulèrent icy leur lin pour les échauffer. On trouvoit les poules d’eau mortes le long des rives de la rivierre. Les ramiers au pied des arbres, tout le gibier presque mort sur la terre dans les terriers. Il resta fort peu de lapins, encore moins de lièvres et très peu de perdrix. On leur fesoit donner à manger, mais les corneilles le ravissoient. On prenoit les lièvres a la main, qui n’avoient pas la force de courir. Tout le gibier estoit si maigre qu’il ne valoit pas le manger. On ne voyoit plus d’oyseaux et on n’entendit guères au printemx. Jamais on ne vit tant d’oyseaux étrangers sur la rivierre si extraordinaires ny si beaux, entr’autres des jacobins qui sont blancs par le corps avec un collier si noir et la teste de toutes couleurs. Monseigneur de Vandôme et tous ses gens tiroient sans cesse sur la riverre. Mais son Altesse alloit de temx en temx se chaufer aux cordeliers. Cette gelé frapa beaucoup la vieillesse des animaux et des arbres, mais épargna un peu la jeunesse. Il ne resta presque poin de vieils arbres surtout de ceux qui sont tendres. Pour dire une messe basse il falloit deux réchaux : un proche du calice et l’autre des burettes, de l’eau bien chaude pour faire l’eau bénite. Nous ne disions plus de hautes messes ; j’ay veu tous mes paroissiens a l’Eglise ayant tous les cheveux et la barbe toutes blanches de leurs haleines, qui glaçoient en sortant de leurs bouches. Le 28 de janvier il commença a dégeler. Le dégel continua tout doucement jusques au 18 de fevrier. Alors, il arriva un meurtre a Evreux qui remplit tout le pays d’horreur, tout le royaume et même la Cour de Rome.

MEURTRE DE LA PRIEURE DAME GENEVIEVE FERARD DE MONTREUIL

C’estoit en la personne de Dame Geneviève Férard de Montreuil Religieuse prieure de l’Abbaye de St Sauveur. Elle estoit agée de 72 ans et en avoit 60 de couvent. En qualité de Prieure, elle gardoit l’argent qui fut le sujet de sa mort. Elle fut poignardée la nuit du 4 au 5 de fevrier a coup de stilet a 3 quarrés, elle en avoit receu 18 coups et selon d’autres 22, d’une main pendant que de l’autre on l’étouffoit crainte qu’elle ne fit du bruit. Claude Le François Diacre originaire de la dite ville paroisse de St Pierre, fils d’une veuve boulangère, neveu de seur Suzanne Noël qui gouvernoit l’esprit de Madame, accusé de ce crime fut arresté a Parix en habit de cavalier. Ce malheureux estoit favorisé de Madame a cause de sa tante, avoit déjà une fois volé l’argenterie de la maison sans qu’elles en pensent rien. Madame le nourrissoit et faisoit étudier. Sous ce prétexte il hantoit beaucoup l’Abbaye. Dame Magdelène de Nolens de Limbeuf Religieuse en ladite Abbaye, agée de 40 ans environ trouva le moyen de l’attirer et après lui avoir donné des marques de l’amour qu’elle avoit pour luy, luy inspira le pernicieux dessein d’assassiner la Dame prieure pour avoir son argent montant a quinze cent livres, pour s’en aller ensemble a Genève. Elle luy dit qu’il y avoit une échelle dans le couvent qu’il apporteroit avis avis de la fenêtre… il conoissoit la chambre parce qu’il y avoit esté plusieurs fois en habit de Religieuse selon les monitoires. La Dame de Limbeuf avoit gagné la seur Du Hamel qui avoit laissé ouverte la chambre de la prieure. Le Dit Le François averti de tout cela entre dans ladite Abbaye, se rend a la chambre de la Dame de Limbeuf qui le mène a cele de la prieure. Il y avoit déja esté 14 jours auparavant mais a dessein seullement de la voler, mais comme elle le vit il se retira pour cette foix. Ils résolurent de la poignarder avant de la voler, ce qu’ils firent. On prétend que le sieur Le François la tenoit a la gorge pendant que la Dame de Limbeuf la poignardoit, parce qu’il avoit un coup de stilet dans la main qui ne pût jamais justifier ny dire ou il avoit pris tant d’argent. Il fut ramené de Parix a Evreux les fers aux pieds et aux mains ; quelque tems après la Dame de Limbeuf y fut mise en prison avec luy et seur Du Hamel. Cette seur y mourut de chagrin. Le sieur Le François diacre atteint et convaincu fut condamné a avoir tous les membres cassés devant la porte de dite Abbaye et la Dame de Limbeuf déchargée de l’accusation et crime par sentence du Bailliage d’Evreux du vendredi 24e de janvier 1710. Les Bourgeois de la ville gardoient la prison, mais après le jugement les criminels furent conduits a Rouën par une compagnie de dragon ou le jugement dudit Le François fut confirmé et celui de la Dame de Limbeuf cassé. Le Dit Le François eust les os cassés le 3 d’Avril a Rouën et la Dame de Limbeuf Religieuse fut décollée 8 jours après. Sans Monseigneur de Vandôme elle auroit esté pendue. L’Intendant et le Gouvernement de Rouën assistèrent au jugement avec le Parlement qui tint depuis 4 heures de relevée jusques a 4 heures du matin le 2 en venant par le 3 d’Avril. La même année le couvent des ursulines de la ville d’Evreux si fameux par ses richesses tomba dans la mendicité. Je reviens a mon histoire que j’ay interrompue au 18 de fevrier 1709. Ce jour là la gelée recommença aussy fort qu’auparavant surtout depuis le 18 jusques au 23. D’ou vent et d’ou rible qui coupient le visage. Ce rible découvrit les terres et les vignes sur lesquelles il y avoit un bon pied de nèges et porta toutes les neiges dans les fonds et dans les rays. La terre ainsy découverte après la fonte des premierres nèges, poin la gelée, ensorte que tous les bleds du Royaume et presque de toute l’Europe furent perdus a la réserve des rays en certains endroits après le 23. Le vent et le rible tombèrent mais la gelée continua jusques au 3e de mars après quoyvint le dégel. Alors on commença a tailler les arbres. Tous les vieils se trouvèrent morts et dans les jeunes l’écorce parut verte et le bois noir. Ils repoussèrent tous a cette sève ; mais a la seve d’Aoust une partie se fanèrent et au printems suivant il en mourut un tiers et beaucoup d’autres pendant l’esté et l’automne. La plus part des vignes furent gelées. Il y en eust un tiers qui ne repoussa point et l’autre tiers qui repoussa dans la souche… Les bourgeons qui se trouvèrent sous la neige donnèrent du vin, mais il en fut très peu, parce que le vent avoit tout découvert dans tout le vignoble d’Ezi, il y en eust que trois a 4 pièces. L’année suivante il n’en fut pas d’avantage a Ezi ; mais il en fut un peu plus sur la rivierre de Seine. Néanmoins le vin fut rare pendant trois ans. La 1e année fut gelée le 29 de may ; mais il en estoit beaucoup de vieil. La 2e fut gelée par le grand hyver dont je fais l’histoire et la 3e manqua parce que le jeune bois qui avoit poussé dans la souche n’estoit pas propre a faire du frais, outre que nous eûmes la gelée au commencement de may qui gela plus des 2 tiers des bourgeons. Le cidre devint rare aussy. Le vin valut jusques a 300 sols------, la queüe et le cidre 140 sols------le tonneau. On fut contraint de faire de la bierre mais on ne s’y accoutumoit guères en ce pays. Cependant les bleds faisoient toujours grand bruit. Les uns vouloient qu’ils fussent gelés et les autres soutenoient que non. Il y eust une défence même de la part de Roy de les relabourer ; il y en eust qui le firent en cachette pour ressemer du seigle ou du meteil qu’ils épièrent mais il n’eust rien dans l’épy, en un mot les grains ne vinrent point en maturité. Depuis le commencement de mars jusques a la fin de la dite année 1709 les grains poussèrent mais doucement. Le meilleur bled ne payoit pas 30 sols a paques ; mais sitôt que les bleds ne donnèrent plus d’espérance il haussa a tous les marchés si fort qu’au mois d’Aoust il valoit 82 sols------ le septier jusques a 85 sols------le plus beau. L’orge monta jusques a 45 sols------ le septier et même jusques a 50 sols------. Je donnay toute la mienne que j’avois encore pour ensemencer la paroisse a crédit et a 30 sols------ le septier ce qui en produisit beaucoup dans la paroisse car les bleds gelés estoient a Coutumel la plus grosse saison. On fit des rôles pour nourir les pauvres en conséquence des arrests des Parlemens. On payoit un sol pour livre des deux tiers de son revenu, l’autre estoit exempt. Les portions congruës exemptes et les hopitaux. Monseigneur de Vandôme paya 60 sols------ pour les pauvres d’icy pour les 2 tiers des 1800 sols------ de rente. Alors le pain de son fût fort commun, tous les pauvres en vivoient ; on le fesoit remoudre auparavant et cette remouture estoit encore fort chère. On faisoit aussy du pain d’avoine. Monseigneur de Vandôme, celuy qu’on appelle Louïs Joseph, qui avoit fait tant de beaux exploits en Italie, estoit alors retiré a Anet pendant qu’on prenoit toutes nos frontières. Son Altesse fort touchée de la misère des pauvres fit faire du pain d’avoine pour en gouter et voir si on en pouvoit vivre ; celuy la estoit passable, j’en goutay ; mais celuy des pauvres gens étrangloit tant il estoit rude et amer ; j’en goutay exprez ; a chaque bouchée il falloit un coup d’eau pour le faire passer. Il estoit impossible d’en manger sans beurre ou fromage ; pour rendre ce grain un peu bon il ne falloit tirer qu’une quarte de farine sur un minot de grain et alors il revenoit a aussy cher que celuy d’orge. La plus part se voient plustot morts que d’en manger. On en essaya de toutes manières et il ne s’en trouva point de bon. Le pain de sarrazin estoit meilleur. Il tiroit sur le verd d’ou bis verd, mais on ne le goutoit guère plus que celuy d’avoine. On en fit beaucoup.


L'INONDATION DE 1711

Le Mardy Gras de ladite année 1711, 17e de février, il vint un dégel tout à coup qui causa une grosse eau si grande, depuis quatre heures après-midy jusques à 10 heures du soir, que l’on n’eust pas seulement le temps de tirer la viande du pot pour s’enfuïr. La plus part laissèrent les marmites à la crémaillée et ne soupèrent point. On emporta du feu dans les chaudrons et l’on l’y conserva. Chacun se retira dans les greniers, sans lesquels tout auroit péri. On monta les vaches jusques dans les greniers et les chevaux aussy dans quelques maisons. Ce n’estait qu’une mer jusques au pied de la côte et dans les rues, des torrens d’eau si rapides que l’on n’osait pas y présenter de bateau. Dans la rue Deschamps, on y mit un bateau par nécessité pour sauver les vaches, mais il falloit bien du monde pour le conduire. L’eau battoit dans la grande rue à un demi-pied de la barbe des murs. On fût contraint d’ouvrir toutes les portes pour laisser passer l’eau et d’abattre des murs pour sauver les maisons. Les soubassements des maisons furent emportés partout où ils n’estoient que de terres, et l’eau passoit comme un torrent dans ces maisons pour venir à la rivierre. Cette grosse eau dura quatre jours dans sa force, après lesquels elle commença à diminuer. On alla chercher dans les greniers ceux qui souffroient. On en trouva qui estoient sans pain depuis trois jours et d’autres qui attendoient la mort dans l’eau qui n’en pouvoient plus. Tous les animaux souffrirent extrêmement à l’eau jusques au ventre, laquelle estoit froide comme du venin. Ceux qui estoient à l’air, estoient couverts, mais ils avoient jour et nuit des gresleaux et neiges fondues sur le corps. Néanmoins, il en périt peu par le bon soin. L’eau venoit jusques entre les cimetières. Il périt à Croth un enfant. Tous les parterres d’Anet furent ruinés et le ravage très grand par tout le Royaume… Le Mercier, Curé d’Ezy.

L’INONDATION DE 1787

Il tomba dans le pays et dans les environs une quantité prodigieuse d’eau pendant le mois d’octobre et la moitié de celui de novembre de cette année 1787. Le dix huit du mois de novembre nous eusmes une gelée très forte qui dura jusqu’au trois décembre, qui fut terminée par un dégel accompagné de pluie et la nuit du cinq au six de ce mois il tomba une pluie si abondante accompagnée d’éclair et de tonnerres qui dura depuis une heure jusqu’à cinq heures du matin, que le six au soir nous fumes assaillis par une inondation telle que depuis longtemps on en avait vu une semblable. Elle dura jusqu’au douze au soir ; on ne pouvait aborder à l’église qu’a l’aide d’un bateau qui se promenait par les rues avec le bateau du pain a ceux qui n’en avaient point. Plusieurs personnes firent des pertes considérables : l’année ayant été abondante en tous grains, plusieurs propriétaires avaient été obligés de mettre beaucoup de grains dans leur cour, qui fut en partie perdu par l’inondation. Ce pays ci ne faisait qu’une seule pièce d’eau qui s’étend jusqu’aux parcs d’Anet, en sorte qu’on pouvait quitter l’un pour aller à l’autre que par le secours d’un bateau que l’on ne faisait aborder qu’avec beaucoup de difficultés à cause de la trop grande rapidité de l’eau. Les petits ponts du parc d’Anet furent entraînés par les eaux. Plusieurs villages où l’on manque très souvent d’eau dans l’été, étaient également inondés. Beaucoup de murs furent renversés. Ne vaudrait-il pas mieux qu’ils ayent dans l’été cette trop grande quantité d’eau qui les gesne dans cette saison ? Si la répartition était égale, ils seraient heureux dans les deux saisons, loins d’etre malheureux ; mais n’oublions pas que l’homme propose et que Dieu dispose, et qu’il faut souffrir ce que l’on ne peut empescher. C’est dans cette année que le presbitaire d’Ezy fut rebasti et je fit ajouter au bout du presbitaire une sacristie pour pourvoir à la conservation des ornements de mon église que j’aurais désiré garantir elle-même de l’humidité dans laquelle elle est, mais sa singulière construction m’empêche d’exécuter mes désirs. Je m’occupe seulement d’en changer les dedans et d’une grange d’en faire au moins un lieu décent. J’espère que mes successeurs m’auront l’obligation que je voudrais avoir a mes prédécesseurs, s’ils me l’avaient laissé comme je compte la laisser. Je viens d’y faire placer une chaire et un banc d’œuvre dont elle était dépourvue et lorsque la fabrique le pourra, je ferai le reste ; celle cy sera chargée de l’entretien de la sacristie que j’ai fait faire à mes frais. NUGUES, Curé d’EZY.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1965 1977 Daniel Champeau
1977 1983 Henri Lecomte PS
1983 1986 Aimé Texier PS
1986 1998 Jean Gatelais RPR
1998 2001 Jean Morinet RPR
2001 2008 Martine Rousset
2008 Martine Rousset
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[3])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
1978 2023 2167 2461 2805 3087 3101
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Lieux et monuments

  • Manufacture Musée du Peigne[4]
  • Église Saint-André  :

Sans clocher, elle a été construite sur le modèle des « dimières » de Normandie par l'architecte Maurice Novarina en 1960. Un campanile jouxtant cette église sera édifié en 2008[5].

Personnalités liées à la commune

  • Maurice de Brossard du Bourg (1909 - 1997), amiral de la Marine nationale française. Il a été l'un des pères de l'aéronavale française en faisant passer la Marine de son étape d'aérostier à celui de détentrice de porte-avions grâce à des idées ingénieuses et une ardeur au travail jamais démentie. Il a été « combattant, découvreur, écrivain, académicien, peintre, serviteur de la France ».
  • Louis Chavignier (1922 - 1972), sculpteur , né à Montboudif (Cantal), en 1922, mort le 25 juillet 1972 à PARIS (14e), réalisateur du Christ de l’église d’Ezy. Après avoir passé son enfance en Haute-Auvergne, il entra, après la Libération, à l’école des Beaux-Arts de Paris, où il fréquenta plusieurs ateliers. Il fut d’abord lié à la sculpture traditionnelle, d’une part travaillant comme restaurateur aux départements égyptien et chaldéen du Louvre, ainsi qu’au Musée Guimet, d’autre part réalisant de nombreux monuments, surtout des monuments aux morts de la guerre, en particulier dans sa région d’origine. En 1952, il obtint un Prix Fénéon, et débutait au Salon des Réalités Nouvelles, de la Jeune Sculpture, et à la Biennale d’Anvers. En 1957, il obtient, avec Antoine Poncet, le prix de sculpture d’Auvers-sur-Oise.
  • Florentin Godard (1887 - 1956), fondeur de bronze d'art du XXe siècle, très apprécié de Maillol.
  • Léon Hulin 1861 - 1939), fils de Félix Hulin (conseiller municipal d'Ezy), pionnier de l’industrie électrolytique française, né à Ezy (Eure) le 1er juin 1861, mort en cette même ville le 27 août 1939. Léon Hulin a eu, en particulier, l'idée ingénieuse de produire l'eau oxygénée directement à partir du peroxyde de sodium.
  • André Jourdain (1814-1892), propriétaire, à l'origine de la fabrication du peigne en corne, il est aussi connu pour ses poèmes et ses fables. Il fut maire d'Ezy de 1858 à 1878.
  • Philippe Ledieu (1805 - ? ), peintre animalier et de portraits à Paris, XIXe siècle (École Française). Un de ses tableaux (Chevaux à l’écurie) se trouve dans la salle des mariages de la Mairie d’Ezy-sur-Eure. (né à Quincy, vers 1805 ; actif à Paris au milieu du 19e siècle).
  • Abel Lefèvre (1870-1948), journaliste, imprimeur, député, sénateur. Il est à l'origine des progrès réalisés après la grande guerre dans le département de l'Eure : électrification des campagnes, adduction d'eau, etc.
  • Frédéric Passy (1822-1912), châtelain d'Ezy de 1847 à 1875, savant économiste, membre de l'institut, homme politique, il se voua à ce qui devait être la grande idée de sa vie : « la paix par l'arbitrage entre nations », et fit de l'organisation de la paix un véritable apostolat. Suprême hommage , il reçut en 1901, le premier prix Nobel de la paix, avec Henri Dunant, fondateur de la Croix Rouge.
  • Alfred Veillet (1882 - 1958), artiste peintre de l'École Française qui peignit notamment des paysages. Né à Ezy mais vécut à Rolleboise (Yvelines, ancienne Seine-et-Oise) où il est inhumé. Un paysage de Vétheuil sous la neige fut acquis par l'État en 1952.

Voir aussi

Notes et références

  1. L'initiale E du nom de la commune ne doit pas être accentuée. Le "É" doit seulement être prononcé (voir délibération du Conseil Municipal du 29 juin 1951).
  2. L'Insee utilise le nom d'Ézy-sur-Eure pour la commune
  3. Ezy-sur-Eure sur le site de l'Insee
  4. Voir site su musée
  5. Site de l'Association des Amis du Clocher d'Ezy

Liens externes

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