- Exploitation cinématographique
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Une exploitation cinématographique est une salle de cinéma permanente ou itinérante. Au sens large, l'exploitation cinématographique est l'étape essentielle de la filière cinématographique : avant d'être projeté dans la salle de cinéma, un film est produit par le producteur, puis distribué par le distributeur. En France, les films "sortent" le mercredi et les résultats(box-office) sont mesurés par semaine cinématographique.
L'exploitation cinématographique a donc la charge particulière d'encaisser les recettes d'un film. Après déduction de la TSA, il partagera ces recettes avec le distributeur, charge à ce dernier de partager à son tour avec le producteur.
Les responsabilités du directeur de salle, l'exploitant recouvre la programmation (le choix des films), la promotion locale, les relations avec ses spectateurs (accueil) et tout un ensemble de questions pratiques (gestion des ressources humaines et gestion / modernisation du bâtiment). Si l'exploitation cinématographique rassemble des salles de cinéma de taille et statuts hétérogènes (miniplexe, multiplexe, salle classée Art et Essai, etc.), on retrouvera cependant toujours ces mêmes fonctions. En fonction de la taille de l'exploitation, l'exploitant pourra déléguer certaines responsabilités :
- au programmateur : la programmation et les relations avec les distributeurs de films
- au projectionniste : la responsabilité de la projection ;
- au caissier : la vente de billets et l'accueil du public.
Cependant, dans certains très petits cinémas, toutes ces responsabilités sont prises en charge par une seule et même personne.
Sommaire
En France
L'organistion qui représente les exploitants en France est la Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF).
L’Association française des cinémas d'art et d'essai (AFCAE), officiellement reconnue par le Ministère de la Culture depuis 1959, regroupe 1 000 établissements en 2007.
Ensuite, les principaux exploitants français, avec une orientation plus commerciale, sont EuroPalaces ou Les cinémas Gaumont Pathé, UGC et CGR qui rassemblent à eux trois près de 1500 établissements[1].
La France compte 5200 établissements[2]. Une formation spécifique au métier d'exploitant de salles de cinéma est assurée par la Fémis[3].
Controverses juridiques
Au printemps de l’année 2000, le groupe UGC a mis en place une carte illimitée permettant aux bénéficiaires de celle-ci, de se rendre autant de fois qu’ils le souhaitent au cinéma, moyennant le paiement d’une somme annuelle (environ 179 €). Le régime de cette carte est encadré par la Loi du 15 juillet 2001 ; plus précisément, l’article 97 de cette même loi soumet les exploitants à une autorisation préalable du CNC. Suite à la création de cette carte, des exploitants indépendants ainsi que des professionnels ont saisi le Conseil de la Concurrence afin de dénoncer l’effet anticoncurrentiel de cette carte. En effet, ils considèrent que les prix de la carte sont abusivement bas violant ainsi l’article L 420-5 du Code de Commerce, et qu’ils entraînent une éviction des principaux concurrents sur le marché. Ils ont été débouté de leur demande, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la création de cette carte par UGC n’empêche pas ses concurrents de l’adopter également ; ainsi, dès le mois d’août de l’année 2000, GAUMONT a proposé aussi la carte illimitée. Aussi, UGC avait pris le soin de respecter les règles qui seront plus tard énoncées dans la Loi de 2001. De plus, d’après une étude, les adhérents de la carte illimitée vont en moyenne 46 fois par an au cinéma. Ainsi, le prix de la place de cinéma s’élève à 4,95€ ; d’après le Conseil de la Concurrence, tant que ce prix dépasse les 3,05€ (coûts variables), on ne peut pas considérer que le prix est abusivement bas. Enfin, et contrairement aux idées reçues, la carte illimitée ne menace pas le métier d’exploitant des salles de cinéma. En effet, depuis l’institution de cette carte, le nombre d’entrées vendues a augmenté, ce qui ne peut qu’être positif pour les exploitants.
Notes et références
- http://www.journaldunet.com/management/0609/0609151-match-cinema.shtml
- À noter que le nombre d'établissements n'est pas suffisamment signifiant sans, en outre, en connaître la capacité (le nombre de places). Grosso modo 1/4 des établissements représenterait 3/4 des places.
- http://www.lafemis.fr/index.php?rub=4&srub=11&ssrub=39
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Entretien avec Jean-Max Causse, exploitant, paru le mardi 26 février 2008 sur Cinecri.
- (fr) Entretien avec Simon Simsi, exploitant, paru en octobre 2005 sur linternaute
Bibliographie
- Gérard Duquesne, Technologie de l'opérateur projectionniste, Dujarric, Paris, 1995.
Filière cinématographique (cycle de vie d'un film)La filière cinématographique est intégrée dans et prolongée par la filière audiovisuelle. En aval de l'exploitation cinématographique, on trouvera donc l'édition vidéo puis la diffusion télévisuelle.
Production de films → Festivals de cinéma internationaux → Distribution de film → Festivals de cinéma nationaux → Exploitation cinématographique
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