- Eupatoire à feuilles de chanvre
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Eupatoire
à feuilles de chanvreEupatorium cannabinum Classification classique Règne Plantae Sous-règne Tracheobionta Division Magnoliophyta Classe Magnoliopsida Ordre Asterales Famille Asteraceae Genre Eupatorium Nom binominal Eupatorium cannabinum
L., 1753Classification phylogénétique Ordre Asterales Famille Asteraceae Retrouvez ce taxon sur Wikispecies
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sont disponibles sur CommonsL'eupatoire à feuilles de chanvre ou Eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum) est une plante herbacée vivace de la famille des Astéracées[1].
Autre dénomination commune : d'après Gaston Bonnier[2], l'eupatoire à feuille de chanvre porte également le nom de "pantagruélion aquatique" (héritant ainsi du nom donné par Rabelais à une plante proche du chanvre, citée à la fin du Tiers Livre).
Étymologie : le terme eupatoire créé au XVe siècle, vient du latin impérial eupatoria (herba) identifié comme l'« aigremoine eupatoire »; le terme latin est lui-même emprunté au grec εὐπατόριον eupatôrion, à l'étymologie incertaine[3],[4].
Sommaire
Description[5]
L'eupatoire chanvrine est une grande plante vivace, de 60 cm à 1,50 m de haut, à tige dressée, simple ou rameuse, en général rougeâtre, pubérulente, poussant sur un court rhizome.
Les feuilles opposées sont à 3-5 segments pétiolulés, lancéolés, dentés, glanduleuses en dessous, rappelant la feuille de chanvre. Parfois, les feuilles supérieures sont simples, lancéolées.
Les inflorescences sont des racèmes corymbiformes de capitules, terminales, compacts, en têtes pourprées aux fleurons blancs, rosés ou purpurins. La floraison a lieu à la fin de l'été, au début d'automne.
Les fruits sont des akènes avec le calice adhérent (cypselae) de 2-3 mm et une aigrette de 20-30 poils de 3-5 mm.
Sous-espèces:
- Eupatorium cannabinum L. subsp. cannabinum, des mégaphorbiaies planitiaires-collinéennes, eutrophiles
- Eupatorium cannabinum L. subsp. corsicum (Req. ex Loisel.) P.Fourn., des mégaphorbiaies subalpines, hygrophiles mésotrophiles, corso-sardes[6]
Écologie
L'eupatoire chanvrine croît volontiers dans les zones humides, aux bords de fossés, dans les marais, jusqu'à 1 700 mètres d'altitude[1].
On la trouve dans toute la France, en Europe, en Asie Mineure et en Afrique septentrionale.
Il s'agit d'une plante mellifère qui est appréciée des papillons[1].
Caractéristiques
- organes reproducteurs:
- Type d'inflorescence: racème de capitules
- répartition des sexes: hermaphrodite
- Type de pollinisation: entomogame, autogame
- Période de floraison: juillet à août
- graine:
- Type de fruit: akène
- Mode de dissémination: anémochore
- Habitat et répartition:
- Habitat type: voir sous-espèces
- Aire de répartition: eurasiatique méridional
Propriétés
La plante contient des polysaccharides immunologiquement actifs[7], des benzofuranes, des lactones sesquiterpéniques du groupe des germacranolides[8] (eupatoriopicrine et dérivés voisins), des flavonoïdes, des stérols, des huiles essentielles (70 constituants identifiés mais avec des variations importantes suivant les lieux de récoltes) et des alcaloïdes pyrrolizidiniques
Quelques constituants d'Eupatorium cannabinum CLASSE COMPOSES REFERENCES Huiles essentielles Germacrène D (27%), germacrène B (12%), valencène (10%), β-caryophyllène (9%), cypérone, α-phellandrène Mirza[9], Paolini[10] Alcaloïdes pyrrolizidiniques Echinatine, lycopsamine, intermédine, rindérine (feuilles), supinine (racines), viridiflorine, cynaustraline, amabiline Bruneton[8], Edgar[11], Yan[12] Flavonoïdes Hispiduline, pectolinarigénine, eupafoline, jaceosidine, centaureidine Stevens[13] Une étude[8] sur le Rat a mis en évidence des propriétés cholérétiques (facilitant la sécrétion de la bile) et hépatoprotectrices, à fortes doses, en accord avec la tradition populaire qui en fait une plante cholagogue.
Traditionnellement, la racine est reconnue comme douée de propriétés cholagogues et laxatives. La plante (feuilles, fleurs et racine) est recommandée pour pallier des troubles du foie ou des reins[14]. Cependant, l'eupatoire contient des alcaloïdes pyrrolizidiniques, et présente donc une toxicité à forte doses ou en usage prolongé.
Une eupatoire chinoise proche, Eupatorium fortunei, est une plante médicinale[15] importante de la pharmacopée traditionnelle. Elle est réputée traiter les refroidissements dus à la chaleur de l'été, les nausées et les troubles gastro-intestinaux.
Les textes de l'Antiquité gréco-latine traitent d'une plante appelée eupatorion qui ne saurait être identifiée à aucune espèce du genre Eupatorium (famille des Astéracées) mais à l'aigremoine eupatoire.
Photos
Références
- (fr) Guide complet de la nature - Michael Lohmann - p.342 - (ISBN 2-8034-4019-9) - Éditions Chantecler - Aartselaar - Belgique
- (fr)Gaston Bonnier, Les Noms des fleurs trouvés par la méthode simple, Paris, librairie générale de l'enseignement, sans date
- Pour Ducourthial. « Selon certains, il ferait référence à Mithridate VI Eupator, roi du Pont, qui en aurait découvert les propriétés et recommandé l'usage; selon d'autres, il s'agirait d'une déformation du mot hêpatêros, synonyme de hêpatikos qui désigne ce qui se rapporte au foie, car la plante avait, parmi d'autres, la réputation de soigner les affections »
- Guy Ducourthial, Flore magique et astrologique de l'Antiquité, Belin, 2003, 655 p.
- Référence Tela Botanica (France métro) : Eupatorium cannabinum (fr)
- (fr) Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004.
- (en) ANGELIKA VOLLMAR, WOLFRAM SCHAFER and HILDEBERT WAGNER, « IMMUNOLOGICALLY ACTIVE POLYSACCHARIDES OF EUPATORIUM CANNABINUM AND EUPATORIUM PERFOLIATUM », dans Phytochemistry, vol. 25, no 2, 1986
- Bruneton, J., Pharmacognosie - Phytochimie, plantes médicinales, 4e éd., revue et augmentée, Paris, Tec & Doc - Éditions médicales internationales, 2009, 1288 p. (ISBN 978-2-7430-1188-8)
- (en) Juline Paolini, Jean Costa, Antoine-François Bernardini, « Analysis of theessential oil from aerial parts of Eupatorium cannabinum subsp. corsicum (L.) by gas chromatography with electron impact and chemical ionization masss pectrometry », dans Journal of Chromatography A, vol. 1076, 2005, p. 170-178
- (en) Edgar JA, Lin HJ, Kumana CR, Ng MM, « Pyrrolizidine alkaloid composition of three Chinese medicinal herbs, Eupatorium cannabinum, E. japonicum and Crotalaria assamica. », dans Am. J. Chin Med., vol. 20, no 3-4, 1992
- (en) Yan Jiang, Peter P. Fu and Ge Lin, « Hepatotoxicity of naturally occurring pyrrolizidine alkaloids », dans Asian Journal of Pharmacodynamics and Pharmacokinetics, vol. 6, no 3, 2006, p. 187-192
- (en) JAN F. STEVENS, ELIZABETH T. ELEMA and ECKHARD WOLLENWEBER, « Exudate Flavonoids of Eupatorium cannabinum », dans Biochemical Systematics and Ecology, vol. 23, no 4, 1995
- ISBN 2709818515) L'équipe des enseignants du DUMENAT Phytothérapie (faculté de médecine Paris-XIII, Bobigny), Phytothérapie, la santé par les plantes, Sélection du Reader's Digest, coll. Vidal, (
- Universités de Médecine Traditionnelle Chinoise de Nanjing et Shanghai, La pharmacopée chinoise. Les herbes médicinales usuelles. 中药学, Editions You Feng, 2008 (ISBN 978-2-84279-361-7).
Traduit et augmenté par Dr You-wa Chen
- Référence Belles fleurs de France2 : Eupatorium cannabinum (fr)
- Référence Flora of North America : Eupatorium cannabinum (en)
- Référence ITIS : Eupatorium cannabinum L. (fr) ( (en))
- Référence NCBI : Eupatorium cannabinum (en)
- Référence GRIN : espèce Eupatorium cannabinum L. (en)
- Référence Fonds documentaire ARKive : Eupatorium cannabinum (en)
Catégories :- Flore (nom vernaculaire)
- Asteraceae
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