- Eugène Deloncle
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Eugène Deloncle est un homme politique français, né à Brest (Finistère) le 20 juin 1890 et mort à Paris le 7 janvier 1944 (à 53 ans), cofondateur de La Cagoule en 1935.
Biographie
Fils du commandant Deloncle, qui refusa de quitter la passerelle du paquebot La Bourgogne lors de son naufrage, le 4 juillet 1898, et fut englouti en mer avec lui.
Polytechnicien (Promotion X1910, second), ingénieur du Génie maritime, il combat pendant la Première Guerre mondiale comme officier d'artillerie et il est blessé sur le front de Champagne. Il sera fait chevalier de la légion d'honneur.
Il adhère d'abord à l'Action française, puis dans un esprit de dissidence vis-à-vis d'elle, fonde en 1935, avec Jean Filliol, l'Organisation secrète d'action révolutionnaire nationale (OSARN puis CSAR; l'adjectif nationale fut supprimé plus tard et, mal lu, le « O » fut pris pour un « C ») connue de la police sous le nom de Comité secret d'action révolutionnaire (CSAR) et surnommé La Cagoule par la presse. Ce surnom est d'ailleurs attribué avec mépris par Maurice Pujo de l'Action française.
Ses principaux "faits d'armes" sont:
- l'attentat contre la Confédération générale du patronat français et du groupe des industries métallurgiques le 11 septembre 1937, cette action visant à faire croire à l'opinion publique à un complot communiste menaçant la démocratie.
- l'assassinat des frères Sabatino et Carlo Rosselli, deux militants italiens antifascistes réfugiés en France. Meurtres commis à la demande du gouvernement fasciste italien, en échange de la fourniture d'armes de guerre et d'un soutien financier.
Selon Pierre Péan[1], à la fin du mois de novembre 1936, Deloncle rencontre le général Henri Giraud. Giraud promet son aide à Deloncle en cas de soulèvement communiste, et Deloncle lui annonce que les cagoulards se rangeraient sous ses ordres en échange. Très satisfait, Giraud « est évidemment d'accord pour travailler avec les gens de l'OSARN et souhaite la meilleure réussite à l'entreprise de Deloncle et Duseigneur [...] ».
En juillet 1938, l'état-major civil et plusieurs militaires, soit un total de 120 personnes, sont arrêtés par la police.
Après l'armistice de juin 1940, Deloncle rejoint l’amiral François Darlan et reprend contact avec d’anciens cagoulards.
Fin 1940, Eugène Deloncle crée le Mouvement social révolutionnaire pour la Révolution nationale (MSR), soutenant le maréchal Pétain, puis, par le Rassemblement national populaire, se rapproche de Marcel Déat. Les intrigues entre les deux hommes ont raison de cette alliance et Deloncle est exclu en mai 1942.
Il collabore aussi avec l’amiral Wilhelm Canaris, qui dirige le contre-espionnage militaire allemand.
Le 7 janvier 1944, Deloncle est assassiné (son fils Louis, blessé, survivra et dirigera la branche espagnole de L'Oréal*) par la Gestapo – par l'intermédiaire d'agents français du SD – en raison de ses relations avec l'amiral Canaris et d'autres membres de l'Abwehr opposés à Hitler.
- Eugène Schueller, alors patron du groupe L'Oréal, fut un soutien inconditionnel d'Eugène Deloncle et Marcel Déat, collaborationnistes notoires. Il ne fut cependant pas inquiété à la libération, ayant donné des gages à la résistance, comme au régime de Pétain, ce qui lui permit de mettre Louis Deloncle à l'abri des poursuites de ses adversaires politiques.
Notes et références
- Pierre Péan, Le Mystérieux Docteur Martin, p. 140
Catégories :- Naissance en 1890
- Décès en 1944
- Élève de l'École polytechnique (France)
- Action française
- La Cagoule
- Collaborateur français pendant la Seconde Guerre mondiale
- Personnalité du Rassemblement national populaire
- Légion des volontaires français
- Naissance à Brest
- Personnalité politique française assassinée
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