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Ernesto García Cabral
Ernesto « El Chango » García Cabral (né le 18 décembre 1890 à Huatusco, Veracruz - décédé le 8 août 1968) est un caricaturiste, muraliste et illustrateur de livres d'alphabétisation mexicain. On estime que l'ensemble de son œuvre avoisinne les 25 mille documents (dessins, caricatures, affiches, publicités) dont plus de 10 mille ont déjà été catalogués[1]. García Cabral était également danseur de Tango en Argentine, champion de lutte gréco-romaine et acteur de films muets. « El Chango » avait pour amis de grandes personnalités telles que Charles Lindbergh, Lénine, Enrico Caruso ou Walt Disney[1].
Sommaire
Biographie
Débuts précoces
Ernesto García Cabral est né à Huatusco, dont il est sans doute aujourd'hui le plus fameux représentant, dans l'état de Veracruz. Ses plus vielles œuvres graphiques connues remontent à 1900, dans un vieux cahier de cours[1]. Grâce à ses talents précoces, García Cabral était déjà professeur de dessin dans son école à l'âge de 12 ans.
Études à l'UNAM
Le 13 décembre 1906, le chef du canton de Huatusco, Joaquín A. Castro, rédigea une lettre de recommandation au gouverneur de Veracruz, Teodoro A. Dehesa, lui demandant l'octroi d'une bourse d'études pour Ernesto. Le gouverneur accepta, permettant ainsi au jeune artiste d'entrer à l'Académie de San Carlos, école d'arts plastiques de l'Université nationale autonome du Mexique. Il y reçut notamment l'enseignement de Germán Gedovius, alors collaborateur du Mundo Ilustrado, et y découvrit le classicisme, ainsi que les courants étrangers par le biais de revues importées. Un de ses premiers emplois officiels fut pour La Tarántula, dirigée par Fortunato Herrerías, qui deviendra l'un de ses meilleurs amis.
La révolution mexicaine
Le 18 novembre 1910, Herrerías fut témoin oculaire à Puebla de l'attaque brutale de l'armée à la résidence des frères Serdán[2]. Herrerías communiqua les faits à García Cabral par télégraphe et ce dernier publia dix vignettes qui seront les premières images connus de la révolution mexicaine[1].
García Cabral travailla pour La Risa, créée en juillet 1910, puis pour Multicolor, hebdomadaire anti-madériste créé en juillet 1911 par son ami Mario Vitoria. Malgré Porfirio Díaz en exil et Francisco Madero président, les caricaturistes ne se retinrent pas. Ils laissèrent libre cours à leur imagination pour critiquer violemment le nouveau président et son acolyte José María Pino Suárez. Tant et si bien qu'on attribue en partie à Vitoria et García Cabral la tombée en disgrâce populaire des deux hommes, exécutés finalement le 22 février 1913 sous les ordres de Victoriano Huerta. Peu de temps avant, Madero avait « invité » García Cabral à continuer ses études à Paris, avec une bourse conséquente. En 1913, Huerta, montrant peu de gratitude, retira la bourse à l'artiste, qui connut ensuite des années difficiles.
L'exil : Paris
García Cabral travailla à Paris pour les parutions Le Rire, La balonette et La vie parisienne. L'exil fut une manne d'enseignements pour lui, qui découvrit la vie de bohème, la mode parisienne, la peinture à haut niveau, l'art nouveau et les prémisses de l'art déco.
L'exil : voyage en Argentine
En 1915, infortuné et dans un contexte tendu de guerre, García Cabral voyagea à Madrid d'où il rejoint l'Argentine par le bateau à vapeur de l'Infante Isabelle de Bourbon. Il participa alors aux quotidiens La Nación, El Tiempo et El Mundial, et aux revues Caras y Caretas, I.G.B., Proteo et La Pluma, avec des interventions occasionnelles pour Revista Popular et Los Diez de Chile. Il développa à cette époque un style personnel, plus dramatique.
Retour au Mexique
De retour au Mexique après plus de 5 ans d'exil, Ernesto García Cabral se fit connaître pour ses talents innovateurs. En sus des couvertures qu'il dessinait pour Revista de Revistas et du strip quotidien qu'il publiait dans Excélsior, García Cabral réinventa l'art nouveau et le récent art déco dans son pays. Il démarra alors véritablement une carrière prolifique de 50 années où il fit montre de nombreux talents.
Les amis d'Ernesto García Cabral
Enrico Caruso
Walt Disney
Isidro Fabela
María Félix
Lénine
Charles Lindbergh
Silverio Pérez
Dolores del Río
Johnny Weissmuller
Il existe une photographie où l'on peut voir García Cabral donner un coup de pied au mythique interprète de Tarzan, Johnny Weissmuller[1].
Filmographie
- 1924 : Atavismo de Gustavo Sáenz de Sicilia
- 1926 : Un drama en la aristocracia de Gustavo Sáenz de Sicilia
- 1965 : En este pueblo no hay ladrones d'Alberto Isaac
Distinctions
- Prix Ottmar Mergenthaler de la Presse Interaméricaine
- Prix National des Arts Plastiques du Mexique
Notes et références
- ↑ a , b , c , d et e (es) Ernesto El Chango García Cabral, una leyenda de la gráfica del siglo XX
- ↑ Aquiles Serdán, révolutionnaire initiateur de la révolte du 20 novembre, fut abattu à la demande du gouverneur de Puebla
Liens externes
- (fr+en) Ernesto García Cabral sur l'Internet Movie Database
- (es) Ernesto El Chango García Cabral, una leyenda de la gráfica del siglo XX
- (es) Ernesto García Cabral par Carlos Monsiváis
- (es) Petite biographie d'Ernesto García Cabral
- (es) Hommage à Ernesto García Cabral
- (es) Exhibition d'Ernesto García Cabral
- (es) [pdf] Ernesto García Cabral avant la révolution mexicaine
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