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Affaire de Plogoff
L'affaire de Plogoff désigne le projet d'installation d'une centrale nucléaire sur la commune de Plogoff, en France et la mobilisation populaire que ce projet a déclenchée contre lui entre 1978 et 1981. Les manifestations ont abouti à son abandon. « Pour l’une des premières fois, les habitants d’une petite commune ont réussi à faire plier un projet d’aménagement “d’intérêt général” porté par l’État[1]. »
Sommaire
Site de Plogoff
Plogoff est une commune du Finistère à proximité de la Pointe du Raz, ouest de la Bretagne. La centrale nucléaire aurait été située en bordure de la baie d'Audierne.
Chronologie des évènements
En 1975, un accord de principe est pris entre les conseils généraux et le Conseil économique et social pour la construction d'une centrale nucléaire en Bretagne. Le site de Plogoff est retenu par le Conseil économique et social et le conseil général du Finistère en septembre 1978. Le 29 novembre 1978, le conseil général du Finistère se prononce pour l'implantation d'une centrale nucléaire à Plogoff par 28 voix contre 17[2].
Le 30 janvier 1980, les dossiers pour l'enquête d'utilité publique sont réceptionnés à la mairie de Plogoff, devant laquelle ils sont brûlés l'après-midi même. Le 31 janvier 1980 l'enquête d'utilité publique débute à Plogoff[3], elle est assurée dans des camionnettes faisant office de mairies annexes. Des manifestations violentes ont lieu. Le 16 mars 1980, 50 000 personnes manifestent à l'occasion de la clôture de l'enquête d'utilité publique. Le 24 mai 1980 100 à 150 000 manifestants fêtent la fin de la procédure, 50 à 60 000 restent pour le fest-noz qui clôture la fête.
Le 10 mai 1981, François Mitterrand est élu président de la république et le nouveau gouvernement socialiste décide l'abandon du projet.
Forces de l'ordre
Sept escadrons de gendarmes mobiles sont stationnés à Pont-Croix et à Loctudy et interviennent à Plogoff. Les gendarmes-parachutistes furent déployés en renfort.
Les gendarmes mobiles utilisent parfois des blindés sur roues à Plogoff. Un hélicoptère surveille les manifestants afin de protéger les déplacements des mairies annexes. Des véhicules du génie militaire venus d'Angers seront mobilisés pour franchir les barricades.
Concernant l'armement, des grenades incapacitantes seront employées en grand nombre, dont des « grenades lacrymogènes instantanées » (tolite + gaz CS) (par exemple 85 le vendredi 14 mars, dernier jour de l'enquête d'utilité publique). Du bromo-acétate d'éthyle, bien qu'interdit, semble avoir été utilisé par la police urbaine lors d'émeutes à Quimper qui aurait ainsi liquidé de vieux stocks[4].
Conséquences
À la suite d'une mobilisation importante, le projet a été abandonné, ce qui représentait une première en France.
Annexes
Notes et références
- ↑ Cyprien Richer, « L’aménagement, entre jeux d’acteurs et enjeu de territoire », EspacesTemps.net, 23 mai 2008. [lire en ligne]
- ↑ Errances.info
- ↑ Documentaires
- ↑ Gérard Borvon, Plogoff, Un combat pour demain.
Bibliographie
- Gérard Borvon, Plogoff : un combat pour demain, 2004, éditions Cloître, 230 pages, ISBN 2350020010
- Renée Conan et Annie Laurent, Femmes de Plogoff, Éditions La Digitale, Quimperlé, ISBN 2-903383-05-7
- Marc Keraron, Réactions nucléaires sur Plogoff, Rennes, 92 p., (Archives d'I&V - Mémoire 2 J 612)
- Tudi Kernalegenn, Luttes écologistes dans le Finistère (1967-1981). Les chemins bretons de l'écologie, Yoran Embanner, Fouesnant, 2006
- T. Le Diouron, Alain Cabon, G. de Lignières , Plogoff-la-révolte, Éditions Le Signor, Le Guilvinec, 1980
- René Pichavant, Les pierres de la liberté : Plogoff, 1975-1980, Éditions Morgane, 1980
Documentaires
- Plogoff, des pierres contre des fusils, Nicole Le Garrec, sorti en 1980, film-documentaire tourné pendant les manifestations.
- L'affaire Plogoff, Brigitte Chevet, 2000.
- Le Dossier Plogoff, Brigitte Chevet, 2000.
Liens externes
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