- Affaire de la garde corse
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L'affaire de la garde corse est une illustration de la volonté de Louis XIV d'imposer sa puissance aux autres souverains européens.
Le 20 août 1662, des soldats de la Garde corse du pape Alexandre VII en viennent aux mains avec les Français chargés de la protection de l’ambassade de France à Rome. Des coups de feu furent tirés sur le carrosse de l’ambassadeur le duc Charles III de Créquy, faisant plusieurs morts et blessés, dont un des pages du duc.
En effet, quelque temps plus tôt, un malfrat avait été arrêté par les gardes corses, sur ordre du cardinal Flavio Chigi (propre neveu du pape Alexandre VII), dans les jardins de la villa du cardinal Rinaldo d'Este. Ce dernier, fort courroucé, fit appel à des ministres étrangers à fin d’arbitrage. Le duc de Créquy fut envoyé par le roi de France à Rome comme ambassadeur extraordinaire afin d’arbitrer le conflit entre le cardinal et les gardes du pape. Il était alors accompagné de plusieurs soldats.
La situation dégénéra lorsque les soldats du duc passèrent à tabac et injurièrent deux gardes corses dans un cabaret romain. Bien sûr, une sanction fut prononcée à l’encontre des auteurs de l’outrage, mais elle ne fut pas du goût du souverain pontife, et encore moins de celui des gardes corses qui cherchèrent à laver eux-mêmes l’affront, ce qui déboucha sur l’incident du 20 août 1662.
Le pape ne réagissant pas, Louis XIV ordonna à l'ambassadeur de quitter Rome et éloigna de Paris le nonce : ce fut quasiment la rupture diplomatique. De son côté, le parlement d'Aix décida l'annexion d'Avignon, possession papale, au royaume de France.
Le 12 février 1664 un accord intervint nommé Traité de Pise. Le gouverneur de Rome dut venir s'expliquer à Paris, la garde corse fut dissoute et une pyramide a été édifiée à Rome à l'endroit où l'attentat a été commis. Le légat du pape, le cardinal Chigi, viendra s'excuser publiquement devant le roi le 29 juillet 1664. La France rend Avignon au pape.
Du souvenir de cette histoire ne subsiste plus qu’une tapisserie exposée au château de Fontainebleau et une plaque de bronze au musée du Louvre.
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