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El-Kseur
El-Kseur Géographie Pays Algérie Wilaya Béjaïa Daïra El-Kseur Superficie km² Coordonnées geo. 36° 41' 30" Nord
4° 40' 30" EstDémographie Population 28 000 hab (RGPH 2008) Densité hab/km² Politique Président de l'APC HAMOUDI Kamel Mandat en cours 2007-2012 Autres informations Code ONS 0631 Code postal 06031 El-Kseur est une commune d'Algérie et le chef-lieu d'une daïra de la wilaya de Béjaïa, en Kabylie. Située à proximité du chef-lieu de wilaya, c'est un pôle économique local important. C'est aussi le lieu de la tenue en 2001, à la suite du Printemps noir, de la réunion historique au cours de laquelle une synthèse des revendications populaires a été ratifiée par le mouvement citoyen de la Kabylie (Âarch), synthèse restée connue sous le nom de « plate-forme d'El-Kseur ».
La ville doit son nom à la présence d'un palais fortifié (La'Qsar).
Sommaire
Économie
El-Kseur est desservie par le rail et par deux routes nationales : la nationale 26, qui relie Béjaïa à Alger par M'chedallah (anciennement Maillot), et la nationale 12 qui joint les mêmes destinations, mais par Tizi-Ouzou. Il s'y est développé ces dernières années un tissu industriel très dense et une intense activité économique. La viabilité de la zone d'activités devrait contribuer à résorber un taux de chômage déjà alarmant.
La mise en place de plusieurs lotissements à usage d'habitation - pas moins de cinq ont vu le jour depuis 1980 - a fait de la ville d'El-Kseur un pôle d'attraction démographique. Berchiche, un quartier au nord de la ville, reçoit déjà une cité universitaire de neuf mille lits, mais les routes qui y mènent ne répondent plus aux exigences du moment.
Culture
Parmi les activités culturelles pratiquées dans la commune, on compte le théâtre, le champ choral, la musique (avec le groupe Thalassa), le hip-hop et les arts plastiques.
Archéologie romaine
Sur le territoire de la commune et à 3 km de la ville actuelle se trouvent les ruines romaines de Tiklat (l'antique Tubusuptu). Une conduite apportait au village les eaux de la source d'Anser Arballah, à 14 km. Près du lieu dit Tiahmaïne se dressent encore huit des piles de l'aqueduc de Toudja qui transportait les eaux de l'Arbalou pour alimenter, ici en aérien, en aval en souterrain, la ville de Saldae (l'actuelle Béjaïa). La Circonscription archéologique de Béjaïa se préoccupe de la conservation de ce qui subsiste encore de cet ouvrage remarquable[1],[2].
Histoire coloniale
Lors de la création en 1872 d'un centre de peuplement (dans ce qui était alors l'arrondissement de Bougie), la localité prit le nom de Bitche, mais retrouva très vite sa première dénomination. Créé en même temps que La Réunion (aujourd'hui Oued Ghir), le centre ne reçut cependant ses premiers immigrants que vers le 1er novembre. 3 364 hectares furent alors divisés en 55 concessions agricoles, 25 lots industriels et un lot de ferme.
Le centre de peuplement connut des débuts très difficiles. Parmi les premiers pionniers, seules quatre des quatorze familles européennes (dont trois des cinq familles originaires d'Alsace-Lorraine) et quatre des soixante-sept familles algériennes gardèrent leurs concessions. Certains de ceux qui abandonnèrent les leurs, « d'une superficie insuffisante » et pourtant rachetées par des Kabyles, séjournèrent ensuite à La Réunion.
El-Kseur devint par la suite l'un des plus beaux villages de la vallée, passant de 430 habitants en 1881 à 1 107 en 1901, dont 338 Français et 63 d'origine étrangère. Vers 1905, on y comptait 820 hectares de terres céréalières, 170 hectares de vignes, 50 têtes de bœufs, 450 moutons et chèvres, 136 chevaux et mulets, 30 charrues et 5 moulins à huile. « La majeure partie des colons qui sont restés, se livre à diverses activités assez fructueuses (commerce des huiles, des figues et des caroubes). De nouveaux venus, la plupart de France, ont acheté des concessions et créé de belles fermes où la culture de la vigne prédomine ».
Pendant la guerre d'indépendance de l'Algérie, El-Kseur fut la base du 29e bataillon de chasseurs à pied qui tenait divers postes de part et d'autre de la Soummam, notamment à Toudja et sur la route des crêtes. À dix-sept kilomètres de Béjaïa, au poste dit « PK 17 », le commando de chasse « V 94 » eut à faire aux maquisards de la wilaya III[2].
Scoutisme
El-Kseur abrite le groupe scout « Salhi Hocine », l’un des plus anciens d’Algérie et certainement l’un des rares à être resté en activité permanente depuis sa création en 1943, par Abdelhamid Benzine (27 avril 1926 - 6 mars 2003). Parmi ses jeunes fondateurs figurait « Sfaya Saïd », le tout premier « commissaire local ». À l’époque, le groupe s’appelait Thabet, « persévérance », nom qui paraît aujourd'hui prémonitoire au regard de sa longévité. C'est dans les années 1970 que cette dénomination fut remplacée par le nom d’un des membres du groupe, devenu à trente ans l'un des plus jeunes chahids (« martyrs ») d’El-Kseur.
Né le 14 juin 1928, Salhi Hocine fait très tôt ses premiers pas dans le militantisme révolutionnaire à Khemis-Miliana, en compagnie de son camarade de classe M’hemed Bogara (autre futur chahid). En 1944, à son retour dans son village d'El-Kseur, il s’assigne pour tâche le renforcement de la structure du mouvement des Scouts musulmans algériens, auquel sa contribution fait connaître un essor considérable. Sa conduite et son dévouement en font très vite l’élément moteur de cette organisation, qui représente pour lui le cadre d'expression idéal de ses convictions patriotiques. Il tombe au champ d’honneur le 5 mai 1958.
Notes et références
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Catégorie : Commune de la wilaya de Béjaïa
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