- Edmond-Charles Genet
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Edmond-Charles Genêt
Edmond-Charles Genêt (3 janvier 1763 – 14 juillet 1834), appelé aussi citoyen Genêt, était un ambassadeur français aux États-Unis durant la Révolution française, envoyé par les Girondins en 1793. Il est à l'origine de l'affaire Genêt qui a entraîné des tensions diplomatiques entre les deux pays. Rappelé en France par les Jacobins, il resta aux États-Unis où il se maria et acquit la nationalité américaine.
Il est le frère de Jeanne Louise Henriette Genest Campan.
Sommaire
Avant les États-Unis
Genêt est né à Versailles en 1763. Il était le neuvième enfant et unique garçon d'un fonctionnaire, Edme Jacques Genet (1726 – 1781), qui était premier commis au ministère des Affaires étrangères. Genet père analysa la puissance navale britannique durant la guerre de Sept Ans et suivit les progrès de la guerre d'indépendance américaine. Son fils pouvait lire le français, l'anglais, l'italien, le latin, le suédois et l'allemand dès l'age de 12 ans.
À 18 ans, il est nommé traducteur à la cour et fut envoyé à l'ambassade française à Saint-Pétersbourg. Avec le temps, Genet fut désenchanté par l'Ancien régime, pas seulement par la monarchie française mais également par tous les systèmes monarchiques, dont la Russie tsariste de Catherine la Grande. En 1792, celle-ci déclara Genêt persona non grata, nommant sa présence « non seulement superflue mais même intolérable. » La même année, les Girondins arrivèrent au pouvoir en France et nommèrent Genêt au poste d'ambassadeur aux États-Unis.
Affaire Genêt
Il y fut envoyé pour rechercher le soutien de la jeune république dans les guerres que livraient alors la France contre l'Espagne et la Grande-Bretagne.
Il arriva le 8 avril à Charleston en Caroline du Sud sur le navire de guerre Embuscade. Au lieu de se rendre à Philadelphie, alors capitale provisoire des États-Unis, pour présenter ses lettres de crédit au président américain George Washington, Genêt resta en Caroline du Sud. Il y avait été accueilli avec enthousiasme par la population de Charleston, qui organisa une série de réceptions en son honneur.
Le but de Genêt en Caroline du Sud était de recruter des corsaires américains qui rejoindraient les expéditions française contre les Britanniques. Il mandata ainsi quatre navires, La Republicaine, 'L'Anti-George, le Sans-Culotte et le Citizen Genêt. Travaillant avec le consul français Michel-Ange Mangourit, Genêt organisa aussi des volontaires américains pour combattre les alliés espagnols des Anglais en Floride. Après avoir levé une milice, Genêt navigua vers Philadelphie, s'arrêtant en chemin pour mobiliser le soutien à la cause française et n'arrivant que le 18 mai dans la capitale américaine. Il encouragea les sociétés démocrates-républicaines mais le président Washington les dénonça et elles s'étiolèrent rapidement.
Les actions de Genêt mettaient en péril la neutralité américaine dans la guerre entre la France et la Grande-Bretagne que que Washington avait ostensiblement déclarée dans sa Déclaration de Neutralité du 22 avril. Quand Genêt rencontra George Washington, il demanda ce qui s'opposait à une levée de la neutralité américaine. Quand il fut contré par le secrétaire d'État Thomas Jefferson et informé que ses actions étaient inacceptables, Genêt protesta. Cependant, les corsaires de Genêts capturèrent des navires britanniques et sa milice se préparait à aller combattre les Espagnols.
Genêt continua de défier la volonté du gouvernement américain, capturant des navires britanniques et les réarmant en navire corsaire. Washington envoya à Genêt une lettre longue de 8000 mots pour se plaindre, sur les conseils de Jefferson et d'Hamilton – l'une des rares fois où le fédéraliste Alexander Hamilton et le démocrate-républicain Jefferson furent d'accord. Genêt répondit en s'obstinant.
Les Jacobins qui avaient pris le pouvoir en France en janvier 1794, envoyèrent un avis d'arrestation demandant à Genêt de revenir en France. Celui-ci, sachant qu'il serait probablement envoyé à la guillotine, demanda l'asile politique à Washington. Ce fut Alexander Hamilton – l'un des de ses plus farouches opposant au sein du Cabinet – qui convainquit George Washington de le lui accorder.
Dernières années
Genêt s'installa dans l'État de New York et se maria à Cornelia Clinton en 1794, la fille du gouverneur de New York George Clinton. Elle mourut en 1810 et en 1818 Genêt épousa Martha Brandon Osgood, la fille de Samuel Osgood, le premier Postmaster General des États-Unis.
Genêt habitait dans une ferme appelée Prospect Hill située à East Greenbush et dominant l'Hudson River. Vivant la vie d'un gentleman farmer, il écrivit un livre sur les inventions.
Il mourut le 14 juillet 1834 à 71 ans et est enterré derrière l'église réformée de Greenbush, à environ 3 km de sa ferme
Source
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Edmond-Charles Genêt ».
- Peter Knight, Conspiracy theories in American history, ABC-CLIO, 2001.
Par
liens externes
- (en)Citizen Genêt and Foreign Policy - contexte historique
- (en) The Origin of Genet's Projected Attack on Louisiana and the Floridas — (AHR 3:650‑671)
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