- Aelius Aristide
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Publius Aelius Aristide (né probablement en 117 - mort après 185) est un rhéteur et un sophiste grec qui vécut à l'époque antonine.
Sommaire
Biographie
Aelius Aristide est né probablement le 26 novembre 117 à Hadrianoutherai en Asie mineure. Il fit ses études de rhétorique à Cotiaeum puis à Athènes auprès des meilleurs maîtres dont Hérode Atticus. À l'âge de 26 ans, après être allé en Égypte, il se rendit à Rome. Il prononça dans la capitale de l'empire un Discours en l'honneur de Rome exaltant l'empire et ses bienfaits. Durant son voyage, il contracta une maladie qui ne cessa par la suite de l'handicaper. Cependant, Aelius Aristide, hypocondriaque, fit de sa maladie un objet de discours et de fierté : il alla suivre des cures dans les sanctuaires d'Asclepios, notamment celui de Pergame. Ses Discours sacrés racontent ces cures et les rêves faits à cette occasion, rêves interprétés comme des messages directs du dieu. À partir de 145, Aristide se fixa essentiellement à Smyrne. En 165, il semble avoir été touché par la peste antonine. Lorsque Marc Aurèle visita la cité, en 176, à l'occasion de son voyage en Orient, Aristide ne se déplaça pas pour le saluer, signe de la très haute opinion qu'il avait de lui-même. L'empereur ne lui en tint pas rigueur. Par la suite, lorsque Smyrne fut ravagée par un séisme, c'est Aristide qui prononça un discours en faveur de la cité ruinée. Très ému par son éloquence, Marc Aurèle contribua largement à la reconstruction. Le dernier discours connu d'Aristide est daté de 187, il dut mourir peu après.
Son œuvre
Son œuvre est très largement conservée – plus d'une cinquantaine de discours. Elle offre un témoignage important sur ce qu'était la rhétorique durant la seconde sophistique, en même temps que ses Discours sacrés font connaître ses rêves et ses ennuis récurrents de santé. La majeure partie de ce que l'on connaît de lui est tirée de ses œuvres et des Vies des Sophistes de Philostrate.
Il reste de lui cinquante-quatre Discours et quelques autres écrits, qui permettent de connaître l'état moral de la société au temps des Antonins. Les plus connus de ses discours, outre ses Discours Sacrés, sont le Panathénaïque (Or. 1), qui est un éloge d'Athènes, et son pendant romain, le En l'honneur de Rome (Or. 26).
On a également sous son nom deux traités de rhétorique, dus à des auteurs inconnus, probablement du IIe ou IIIe siècle, mais qui attestent des refontes au Ve ou au VIe siècle. Ces ouvrages sont publiés sous le nom de Pseudo-Ælius Aristide : ils traitent des catégories du style, dans le discours politique et le discours simple.
Éditions
- Aelius Aristidis Smyrnaei quae supersunt omnia, ed. Bruno Keil, Berlin, 1898 (édition de référence)
- Aelius Aristides, The Complete Works, éd. C.A. Behr, Leiden, 1981 (traduction anglaise)
- Aelius Aristide, Discours sacrés, tr. fr. A. J. Festugière, Macula, Paris, 1986.
- Éloges grecs de Rome, tr. fr. L. Pernot, Les Belles Lettres, Paris, 1997.
- Les Discours ont été édités en 1722 par Samuel Jebb (édition grecque-latine, Oxford, 2 volumes), en 1829 par G. Dindorff (Leipsick) et dans la Collection Didot.
- Pseudo-Ælius Aristide, Arts rhétoriques, livre I, Paris, Les Belles Lettres, CUF, 2002 (traduction de Michel Patillon) (ISBN 978-2-251-00505-8)
- Pseudo-Ælius Aristide, Arts rhétoriques, livre II, Paris, Les Belles Lettres, CUF, 2002 (traduction de M. Patillon) (ISBN 978-2-251-00506-5)
Bibliographie
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Aelius Aristide » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 (Wikisource)
- A. Boulanger, Aelius Aristide et la sophistique dans la province d'Asie au IIe siècle de notre ère, Paris, 1923, réed. 1968.
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