Ecologie politique en France

Ecologie politique en France

Écologie politique en France

L'écologie politique en France s'est manifestée selon trois principaux courants depuis le début des années 1970 en France. En 1977, ils obtenaient souvent aux élections municipales plus de 10% des voix, voire 15 ou 20%, y compris dans les plus grandes villes, dont Paris. Au début ces mouvements, qui aspiraient à une profonde remise en question de la société, ne se prononçaient (donc) pas pour la gauche ou la droite, toutes deux assez marquées par le productivisme et un certain conservatisme au niveau des questions environnementales. Jean Jacob[1] repère dans un premier temps une opposition entre un « naturalisme subversif » qui se développe autour de Brice Lalonde et un « naturalisme conservateur » incarné par Antoine Waechter. C'est toutefois une écologie ancrée à gauche, depuis 1994, qui domine aujourd'hui au niveau des militants chez les Verts avec Dominique Voynet. Au-delà des querelles de personnes, ces courants se distinguent par leur pensée de l'écologie ainsi que par leur attitude à l'égard des clivages politiques traditionnels. Une remise en cause de cette orientation a lieu actuellement avec Nicolas_Hulot.

Sommaire

Pour des structures souples œuvrant à une réconciliation entre l'homme et la nature (Brice Lalonde)

Dans le sillage de mai 68, des mouvements privilégient les droits des minorités, envisagent une cohabitation harmonieuse entre homme et nature et peuvent trouver leur place à différentes places de l'échiquier politique. Dans les années 1970, Brice Lalonde est le représentant le plus en vue de l'association Les Amis de la Terre. Il participe au Mouvement écologique, simple confédération d'associations. Il donne alors la priorité à la constitution de réseaux associatifs susceptibles d'avoir une action politique ponctuelle.

En 1981, face à Philippe Lebreton, il s'impose comme candidat unique des écologistes à l'élection présidentielle et obtient 3,9% des voix.

Il se retrouve marginalisé lors de la création des Verts, qui se veulent un véritable parti politique. Il créera son propre parti, Génération écologie, en 1990, mais continuera à évoluer politiquement : il soutient François Mitterrand en 1988, Jacques Chirac en 1995 et se rapproche d'Alain Madelin.

Aux régionales de mars 1992, Génération écologie de Brice Lalonde et les Verts obtiennent chacun environ 7% des voix (en tout, plus de trois millions et demi de bulletins de vote portant la mention " écologie ").

Pour un parti écologiste indépendant, luttant en faveur de la nature menacée par l'homme (A. Waechter)

Dès le début des années 1970, Antoine Waechter veut inscrire l'action politique des écologistes dans le cadre d'un parti politique : avec Solange Fernex, il crée en 1973 Écologie et survie, l'un des premiers partis politiques écologistes. Par la suite, il participe à la création du Mouvement d'écologie politique, version plus formalisée que le Mouvement écologiste qui l'a précédé. Il dirige les Verts de 1986 à sa mise en minorité en 1994. Il crée alors le Mouvement écologiste indépendant (MEI) mais perd une grande partie de son influence sur la scène politique.

Malgré cette inscription dans le cadre d'un parti politique de type traditionnel, Waechter insiste de manière permanente sur l'originalité de la démarche écologique, qui s'oppose à tout ralliement d'ensemble à un bord politique ou à un autre : « l'écologie politique n'est pas à marier ».

Waechter adopte une position de type conservatrice face à la nature, qui doit être préservée dans son état originel autant que possible. Face à l'explosion démographique, à l'augmentation des mobilités et à un développement non maîtrisé des techniques, il conviendrait de limiter l'emprise de l'homme sur la nature et de lutter contre une production illimitée de biens matériels et de richesses. Il préconise la sauvegarde de la diversité, non seulement des espèces, mais aussi des communautés et des cultures en soulignant l'attachement des hommes à leur territoire[2].

Pour une écologie ancrée à gauche (R. Dumont, D. Voynet)

René Dumont est la première grande figure de l'écologie politique en France. Tiers-mondiste réputé dans les années 1960, il s'intéresse aux questions écologistes développées par le rapport au Club de Rome de 1972 et se présente à l'élection présidentielle de 1974. Il bénéficie du soutien de la plupart des associations écologistes.

Au début des années 1990, la tendance favorable à une alliance à gauche l'emporte chez les Verts avec Dominique Voynet et Yves Cochet, notamment suite à l'adhésion de militants venus de l'extrême gauche ou du PSU, vers 1992. Après le départ d'Antoine Waechter, Dominique Voynet est choisie comme candidate à l'élection présidentielle de 1995 (3,32% des voix). Elle occupe un poste important de ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement dans le gouvernement de Lionel Jospin.

En juin 1999, Daniel Cohn-Bendit, qui se revendiquera la même année libéral-libertaire, est tête de liste des Verts en France (sa liste obtient 9,72% des voix (1 715 729), second meilleur résultat des Verts français aux élections européennes après celui d'Antoine Waechter (10,6% des voix, 1 922 945) en 1989.

C'est Noël Mamère, ancien de Génération écologie, qui représentera les Verts en 2002, où il sera le premier candidat écologiste à obtenir à l’élection présidentielle plus de 5 % des suffrages.

La démarche de Corinne Lepage et CAP21

Considérée par les médias comme écologiste de droite de par sa participation au gouvernement Juppé (Ministre de l'Environnement entre 1995 et 1997), Corinne Lepage se réclame ni de droite ni de gauche. Elle se présente à l’élection présidentielle de 2002 et recueille 1,88% des voix. La liste qu’elle conduit aux élections européennes de juin 2004 sur la circonscription Ile de France recueillera 3,6% des voix.

La démarche de Nicolas Hulot

Aujourd'hui, Nicolas Hulot tente d'influencer les politiques de l'environnement par le contact direct avec les décideurs politiques, en demandant aux candidats à la présidentielle de répondre à une série de questions, notamment sur le dérèglement climatique..

Sa démarche vise à faire pression sur les hommes et appareils politiques : « Il faut placer les enjeux écologiques au cœur des élections présidentielles ! 9 Français sur 10 estiment nécessaire de changer profondément de politique pour faire face au risque écologique, 52% souhaitent que la protection de l’environnement soit parmi les objectifs prioritaires du futur président. »

Références

  1. Jean Jacob, Histoire de l'écologie politique, Albin Michel, 1999.
  2. Textes fondateurs du MEI d'Antoine Waechter, 1994.

Genèse de l'Ecologie politique en France par la Confédération des Ecologistes indépendants, présidée par François Degans, CEI-SER ; http://www.cei-ser.com/qui_sommes_nous/qui_sommes_nous_genese.html

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