- Ecole Niedermeyer de Paris
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École Niedermeyer de Paris
L'École Niedermeyer — alors située au 10 rue Neuve-Fontaine (aujourd'hui rue Fromentin, Paris 9e) à Paris — est fondée en 1853 par Louis Niedermeyer (1802-1861), d'origine suisse et naturalisé français (ancien élève de Moscheles et de Förster à Vienne), avec l'appui de Napoléon III dans la ligne de l'Institut royal de musique religieuse qu'Alexandre-Étienne Choron, apôtre du chant choral (le premier qui fait entendre en France des compositions de Palestrina et Bach), a ouvert en 1818.
Il s'agit de s'opposer à l'invasion de l'art mondain dans le domaine sacré et établir entre la religion et l'art profane une nette séparation. Ainsi, le but de l'école, subventionné par l'État, est de permettre un enseignement, pour les futurs professionnels des églises, de la musique religieuse sous tous ses aspects : chant grégorien, piano, orgue, accompagnement, écriture, histoire de la musique.
Après la haute approbation du ministre Fortoul, un décret en date du 24 août 1853 institue la création de l'École Niedermeyer. La presse est favorable à cet évènement puisqu'elle écrit :
- « La résurrection, tant souhaitée des anciennes maîtrises avec un avantage de plus, celui de la centralisation et par conséquent de l'uniformité de la doctrine de l'enseignement. Que de bonnes choses dans une seule. »
Le fondateur ajoute à son organisation une revue La Maîtrise dont le rédacteur en chef est le musicographe Joseph d'Ortigue (1802-1866) ardent à propager les idées de son associé.
L'école ouvre en octobre 1853 et fonctionne en internat réglé par une discipline austère. Les élèves disposent d'une quinzaine de pianos, d'un orgue de 12 jeux et d'un piano à pédalier. Niedermeyer lui-même et, plus tard, Camille Saint-Saëns enseignent le piano ; Clément Loret, l'orgue ; Pierre-Louis Dietsch, l'harmonie et la composition. Trois fois par semaine les élèves chantent des polyphonies du XVe et XVIe siècle. Niedermeyer applique une méthode efficace dont Guillaume-Louis Wilherm, fondateur de l'Orphéon, a été l'un des promoteurs : l'enseignement mutuel (les élèves les plus avancés prennent en charge l'éducation des plus jeunes permettant, ainsi, de les initier à la pédagogie).
À la mort de Niedermeyer, l'école est dirigée par son fils de 1861 à 1865 puis par son beau-frère, Gustave Lefèvre dont l'œuvre de théoricien est déterminante pour les élèves (il écrit aussi un traité d'harmonie) et crée une société de concert (1872) qui fonctionne jusqu'en 1884 : la Société des concerts de l'école de musique religieuse afin de continuer la tradition inaugurée quelque trente ans auparavant par un mélomane nommé Napoléon Joseph Ney, prince de la Moskowa et fils du Maréchal Ney à la tête de la société des concerts de musique vocale classique. À la suite de Lefèvre, elle continue d'être dirigée par le gendre de celui-ci, Heurtel, co-directeur avec Albert Périlhou.
L'école change de nom en 1880 pour devenir l'École de musique classique et ne reprend le nom d'École Niedermeyer qu'au tournant du siècle. En 1869, elle est transférée — 10 passage de l'Elysée des Beaux Arts — non loin de la place Pigalle et en 1896, elle emménage dans la Villa d'Auteuil, 9 boulevard d'Auteuil (Paris 16e).
L'école peut s'enorgueillir d'avoir instruit des musiciens comme Gabriel Fauré, Camille Saint-Saëns, Eugène Gigout, Alexandre Georges, André Messager, Clément Loret, Henry Expert ou encore Gustave Lefèvre.
Le nom de Niedermeyer reste attaché à celui de son école qui s'applique à restaurer un art sacré de qualité sous le patronage des maîtres classiques.
La Schola Cantorum lui fait quelque concurrence (création le 6 juin 1894).
Voir aussi
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