Adulescence

L’adulescence est un mot-valise (contraction d’adulte et d’adolescence) utilisé principalement en psychologie. Il a été forgé par le père Tony Anatrella, prêtre et psychanalyste, dans son ouvrage Interminables adolescences^[1]. Ce psychanalyste est spécialisé dans les questions de psychiatrie sociale et troubles de la sexualité (il est également consulteur du Conseil pontifical pour la Famille, et chargé de mission sur les drogues et la toxicomanie auprès du Conseil pontifical de la Santé à Rome. Il développe ce concept dans un article de la revue Études^[2].

Le terme désigne le prolongement de l’adolescence en dépit de l’entrée dans l’âge adulte. Tony Anatrella explique ainsi que « ce sont les adultes qui tentent de s'identifier aux adolescents et non l'inverse ». L'adulescence commence vers 18 ans et se termine en général autour de 30 ans. Selon Marie Giral^[3], elle se prolonge jusqu'à 35 ans, et parfois bien plus.

Un cliché type de l'adulescent est le jeune homme Tanguy, héros du film éponyme. Non désireux de quitter son enfance, il aime par ailleurs tant ses parents que le confort que ceux-ci lui procurent. Lesdits parents usent de maintes ruses pour l'inciter à quitter le domicile familial.

Adulescents se dit kidults en anglais. Ce terme a été forgé semble-t-il par les milieux publicitaires, qui nourrissent un intérêt particulier pour ce public réputé hyperconsommateur (mode, produits culturels, sorties).

Les travailleurs pauvres, les personnes vivant la précarité, les personnes enchaînant des stages ou des périodes d'essai sans jamais être embauchées sont dans une situation différente : leurs revenus ne leur permettent pas de se loger. Ils ont au contraire avec leur entourage des relations conflictuelles.

L'adulescent peut vivre chez ses parents mais aussi adopter le style de vie de la série Friends dont les protagonistes ont tous un logement mais ne font rien seuls. Si un membre du groupe trouve un compagnon, celui-ci doit être agréé par l'ensemble de la micro-communauté, sans quoi la relation prend fin. Loin du couple uni classique autour duquel le reste évolue, le groupe d'adulescents devient partie intégrante de la relation. L'adulescent est rassuré par cet univers immuable où le passage du temps est nié^[4]. Cet univers ne comprend ni jalousies, ni frustrations. En revanche, il ne pousse guère à vivre en dehors de lui, ni à bâtir quelque chose dans le temps.

Notes et références

Voir aussi

• Tanguy (film)
• Syndrome de Peter Pan

Bibliographie

• Tony Anatrella, Interminables adolescences, Cerf, 1988
• Tony Anatrella, Les Adulescents, Revue Etudes 2003/7 - Tome 399, pages 37 à 47, éditions SER
• Eric Deschavanne et Pierre-Henri Tavoillot, Philosophie des âges de la vie, Hachette, Pluriel, 2008

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