- Déiotaros
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Déiotaros, latinisé en Déjotarus, Deiotarix I en galate et en celte, Deiotaros I Philoromaios en grec, né vers 105 av. J.-C. et mort vers 42 av. J.-C. fut tétrarque puis roi des Galates. Il fut honoré par le Sénat romain du titre d'Allié et ami du peuple de Rome. Bien qu'il ait choisi à chaque étape des querelles romaines le camp du perdant (Pompée contre César, Brutus contre Octave et Antoine), il réussit à maintenir la puissance de la communauté galate en Orient.
Sommaire
Prise de pouvoir
Son nom en celtique signifie « Divin Taureau »[1]. Le "Divin Taureau" était un Dieu galate. Cependant, l'origine de cette déité obscure étant difficilement discernable dans la culture celte, il est possible que ce soit un Dieu local adopté par les Galates. En revanche, le suffixe "rix", en langue celte renvoie bien au terme Roi ou Règne[2].
Déiotaros était le tétrarque des Celtes Tolistobogiens, implantés en Galatie[3], et il fut considéré comme l'un des plus capables des rois galates, dirigeant les trois tribus depuis sa forteresse de Blucium. Fils du tétrarque Sinorix, il fut l’un des rares rescapés du massacre de ses pairs organisé par le roi Mithridate VI roi du Pont.
Allié des Romains, roi des Galates
Après avoir renversé, avec le soutien de Rome, le Satrape Eumachios imposé par le roi du Pont, il sert fidèlement les Romains de Lucullus et de Pompée dans toutes les guerres d'Asie et particulièrement contre Mithridate VI Eupator du Pont.
En récompense de ses services, le Sénat romain le fait « Allié et ami du peuple Romain » et ses territoires sont considérablement accrus, allant des bouches de l'Halys à l'Arménie Mineure. Pompée lui attribue le titre royal et lui concéde finalement le royaume de Sophène, enlevé à Tigrane II d'Arménie, l'allié de Mithridate VI (66 av J.C).
Déiotaros subit les moqueries du proconsul de Syrie, Crassus car le roi, bien que déjà "fort vieux", ambitionnait de construire une nouvelle ville. Le Galate répondit au Romain qu'à 60 ans, il était bien vieux lui-aussi pour aller faire la Guerre aux Parthes[4].
Lorsque en 49 av.J.C la Guerre Civile éclate entre César et Pompée, Déiotaros embrassa le parti de ce dernier et lui fournit un corps de cavalerie.
Après sa victoire, César, en représailles, lui ôte la Sophène et une partie de ses anciens États ; il lui conserve cependant le titre de roi. A cette époque, Déiotaros fournit à César des secours considérables en troupes et en argent lors de sa campagne-éclair contre Pharnace II du Pont. Il le reçoit également dans son palais et lui offrit de nombreux présents.
Quelque temps plus tard, Castor, le propre petit-fils de Déiotaros, (Déiotaros avait fait égorger sa fille et son gendre Tarcondarios !) engagea Philippe, médecin du roi, à accuser son maître d'avoir voulu faire assassiner César lorsqu'il l'avait reçu dans son palais. Cicéron qui était lié depuis longtemps avec Déiotaros assura sa défense. La cause fut plaidée à Rome, en 45 av-J.C., dans la maison même de César et Cicéron prononça son célèbre plaidoyer Pro Rege Deiotaro et le Galate fut innocenté.
Diophane de Nicée qui était un auteur grec du 1er siècle, natif de Bithynie, dédia son traité sur l'Agriculture "Georgica" à Deiotaros.
Disparition et succession
Après la mort de César, au cours de l'affrontement entre les triumvirs et les Républicains, Déiotaros s’allia à Brutus[5] mais il meurt peu après la bataille de Philippes[6].
Déiotaros épousa Berenice (?) (en Grec Berenike), fille d'Attale III, roi de Pergame. Leur fille, princesse de Galatie se maria avec Brogitarix, roi de Galatie (Brogitarus en Latin), qui semble-t-il exerça le pouvoir avec son beau-père. Ils donnèrent à leur tour naissance à Amyntas de Galatie, Tétrarque des Trocmes.[réf. nécessaire]
- son fils, Deiotaros II Philadelphos, succèdera à son père à sa mort. Son royaume est démantelé par Marc-Antoine lors de la réorganisation de l’Orient romain. Mais, afin de conserver quelques territoires en Paphlagonie, Déiotaros II rallia le camp d'Auguste après avoir été partisan de celui de Marc-Antoine[7]. Il règnera de 31 à sa mort en 6 av.J.C
Notes et références
- Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire, page 571.
- (en) Berresford Ellis, Peter, The Celts: A History, Philadelphie, Caroll & Graf, 1998 (ISBN 978-0-7867-1211-3) (LCCN 2004299044), p. p.43
- Strabon Géographie: Livre XII chapitre V
- Plutarque: Vie de Marcus Crassus chapitre XXXII
- Dion Cassius Histoire romaine: Livre XLVII chapitre 24
- Dion Cassius: Livre XLVII chapitre 48
- Maurice Sartre Le Haut-Empire romain. Les provinces de Méditerranée orientale d'Auguste aux Sévères, p. 15 & 25
Sources
- Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 2000 (ISBN 2-7028-6261-6)
- Edouard Will, Histoire politique du Monde hellénistique, Édition Annales de l’Est, Nancy, 1967, tome II, p. 421, 433, 448, 451, 461.
- Maurice Sartre, Le Haut-Empire romain. Les provinces de Méditerranée orientale d'Auguste aux Sévères, Éditions du Seuil Points H 220, Paris, 1997 (ISBN 2020281538).
Catégories :- Personnalité galate
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