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Droits des personnes LGBT en Iran
Depuis la révolution de 1979, les droits des personnes LGBT (Lesbiennes, Gays, Bi-sexuels et Transexuels) demeurent inexistants du fait du fondamentalisme de la république islamique qui voit l’hétérosexualité du mariage traditionnel comme l’unique orientation sexuelle autorisée. Cependant, les ecclésiastiques iraniens ont récemment statué sur la transsexualité, autorisant les interventions chirurgicales et d’autres traitements.
Sommaire
Histoire des droits des gays et lesbiennes en Iran
Une grande quantité d’œuvres littéraires perses montrent clairement l’existence de l’homosexualité entre les Iraniens[1]. Dans la poésie perse, il y a, en plus de l’amour spirituel ou religieux, des références à l’amour sexuel. Quelques ghazal (poèmes amoureux) et textes du Boustan et du Golestan de Saadi ont été interprétés par les lecteurs occidentaux comme des poèmes homoérotique. Dans certains poèmes, Saadi est épris d’un jeune homme et non d’une belle femme. Il y suit les règles de la poésie persane traditionnelle. Pourtant Saadi méprisait l’homosexualité. Dans le Golestan, il dit « Si un Tatar massacre un hermaphrodite, ce Tatar ne peut être massacré en retour .». Un autre histoire rapporte que le qazi de Hamdan, dont l’affection qu’il portait à un apprenti maréchal-ferrant avait été condamnée par ses amis et par le roi, aurait dit « Chacun de vous qui portez vos propres fautes, ne devez blâmer les autres pour leurs défauts. ». De nombreuses interprétations incorrectes de la poésie perse sont aussi la source de traductions approximatives. Dans la langue perse, la distinction des genres n'existe pas. Dans les traductions vers d’autres langues faisant cette distinction, un choix devait être fait quant au genre des mots.
L’auteur Janet Afary, professeur associée à l’université de Purdue, postule que « la littérature persane classique – comme les poèmes d’Attar (mort en 1220), de Rumi (mort en 1273), de Saadi (mort en 1291) de Hafez (mort en 1389), de Jami (mort en 1492), et même ceux datant du XXe siècle comme Iraj Mirza (mort en 1926) – sont gorgés d’allusions homoérotiques, ainsi que de références explicites à de jeunes hommes et à la pratique de la pédérastie. ». Elle poursuit « Les professeurs de littérature ont été amenés à enseigner que ces poèmes homoérotiques d’une beauté exceptionnelle ne concernaient pas du tout la pédérastie et qu’il s’agissait en fait de références similaires à l’amour entre les deux sexes. » Elle explique ensuite que la révolution de 1979 était en partie mue par les outrages moraux du régime du Shah, plus particulièrement contre un faux mariage homosexuel entre deux jeunes hommes ayant des liens avec la Cour, ce qui peut expliquer la virulence de l’oppression homophobe en Iran. [réf. nécessaire]
Beaucoup d’autres auteurs iraniens ont versé dans l’homosexualité et ont posé des questions analogues. Ainsi, l’un d’eux prétend : « l’aimé est, en poésie perse, ainsi que l’indique la règle, non pas une femme, mais un jeune homme, souvent un jeune adolescent ou encore un jeune garçon. Aucune honte, aucun malaise, aucune relation avec la prohibition religieuse n’affectent la description exubérante de l’homme aimé ou de l’amour passionnel exprimé pour lui par le poète. »
De telles contradictions dans les déclarations peuvent être principalement le reflet de deux problèmes : les auteurs ignorent que ce style poétique est le principal style de poésie iranienne depuis des siècles, irrespectueux des orientations sexuelles des poètes, et l’amour sexuel et l’amour sont presque des équivalents dans la culture occidentale, ce qui n’est pas le cas dans la culture iranienne. L’amour entre un guide spirituel et ses disciples et l’amour entre des membres d’une famille sont deux exemples de la séparation des conceptions de l’amour et de l’amour sexuel. Dans la poésie Soufi et dans les ghazal, le thème principal est l’amour entre l’être humain et son dieu, qui peut prendre les traits d’un bel homme. La référence à dieu comme à un homme est similaire à d’autres religions comme le christianisme.
Statut légal
Depuis l'établissement de la république islamique en 1979, les lois iraniennes sont basées sur une interprétation particulière de la Charia. Toutes les relations sexuelles qui ont lieu en dehors du traditionnel mariage hétérosexuel sont illégales et aucune distinction légale n'est faite entre les relations consenties ou non consenties. Les relations homosexuelles qui ont lieu entre deux adultes consentants en privé sont considérées comme un crime et la peine maximale pour ce crime peut être la mort. Les articles 108 à 140 du code pénal iranien votées par le Majles le 30 juillet 1991 abordent en détail l'homosexualité et les peines associées.
Homosexualité masculine: La sodomie est un crime pour lequel les deux partenaires sont punis. La peine peut être la mort si les participants sont adultes, sains d'esprit et consentants; la méthode d'exécution est à l'appréciation du juge. Un mineur qui commet la sodomie consensuelle est sujet à une peine de 74 coups de fouet [2]. La sodomie est prouvée si une personne avoue avoir commis la sodomie quatre fois ou sur le témoignage de quatre hommes capables. Le témoignage d'une femme seule ou accompagnée d'un homme ne prouve pas la sodomie[3]. Le Tafhiz ("caresse des fesses ou des cuisses") et actes du même type commis par deux hommes est puni de 100 coups de fouet. À la quatrième occasion, la peine est la mort[4]. Si deux hommes « se tiennent nus l'un sur l'autre sans aucune nécessité », tous deux sont punis jusqu'à 99 coups de fouet; si un homme « embrasse un autre homme », la peine est de 60 coups de fouet[5]. Si la sodomie, ou les autres délits moins graves décrits ci-dessus sont avoués, et si la personne se repend, le juge peut décider son pardon. Si une personne qui a avoué les crimes moindres se repent avant que d'autres personnes aient apporté leur témoignage, la peine est annulée [6]. Dans les faits, la condamnation est systématiquement la peine de mort, exécutée en public.
Homosexualité féminine:La peine pour les actes homosexuels féminins mettant en présence deux adultes, saines d'esprit et consentantes est de 100 coups de fouet. Si l'acte est répété trois fois et que la peine est appliquée à chaque fois, la peine de mort s'appliquera à la quatrième occasion [7]. Les moyens de prouver les actes lesbiens sont les mêmes que pour l'homosexualité mâle[8]. Les musulmans et les non-musulmans sont sujets au même régime de peines. Les règles d'annulation de la sentence, ou du pardon sont les mêmes que pour les délits homosexuels masculins [9]. Les femmes qui « se tiennent nues l'une sur l'autre sans aucune nécessité et qui ne sont pas unies par des liens familiaux » sont punies de jusqu'à 100 coups de fouet [10].
Application de la loi
Plusieurs rapports témoignent de l'application de la peine de mort pour des cas de pédérastie, et comme cette sentence a souvent été appliquée contre des dissidents, elle constitue un moyen de pression contre l'opposition politique comme pour les homosexuels.
D'après la Boroumand Foundation, il y eut entre 1979 et 1990 au moins 107 exécutions pour des comportements homosexuels.
D'après Amnesty International, au moins 5 homosexuels dont deux femmes furent exécutés publiquement en janvier 1990.
En avril 1992, le Dr. Ali Mozafarian, un leader sunnite de la province de Fars (Sud Iran), fut exécuté à Shiraz après avoir été convaincu d'espionnage, adultère, et sodomie. Sa confession enregistrée sur cassette fut diffusée à la télévision à Shiraz et dans les rues de Kazerun et de Lar.
Le 14 mai 1994, l'écrivain et dissident Ali Akbar Saidi Sirjani fut inculpé de crimes d'espionnage et d'homosexualité.
Le 12 novembre 1995, sur le verdict de la huitième branche judiciaire de Hamadan et sur la confirmation de la Cour suprême d'Iran, Mehdi Barazandeh, aussi connu sous le nom de Safa Ali Shah Hamadani, fut condamné à mort. Les autorités judiciaires annoncèrent que les crime de Barazandeh étaient des actes répétés d'adultère et "de sodomie obscène". La verdict de la Cour fut appliqué sous la forme de lapidation. Barazandeh appartenait à la secte Khaksarieh de Dervishes. (Journaux de la république islamique - 14 novembre 1995 + rapport dans le magazine Homan - 10 juin 1996).
L'exécution d'Ali Sharifi fut rapporté à Hamadan pas le Washington Blade en 1998. Sharifi fut pendu pour pédérastie, adultère, consommation d'alcool, et vente de drogue.
En 2005, deux jeunes adolescents, Mahmoud Asgari et Ayaz Marhoni furent tous deux condamnés à mort pour ce que certains groupes de défense des Droits de l'homme appelaient "relation homosexuelle consensuelle" tandis que les autorités iraniennes déclarèrent que tous deux faisaient partie d'un gang criminel ayant kidnappé un garçon de treize ans. Là encore, les mises en scène gouvernementales furent condamnées et discutées par des organisations internationales et des groupes de progressistes locaux. Plus tard, il apparut qu'il ne s'agissait pas d'un cas d'homosexualité, comme le statuait Paula Ettelbrick, directrice exécutive de la commission des droits des Gay et Lesbiens. En mars 2006, le Ministre de l'immigration hollandaise Rita Verdonk déclara qu'il était désormais clair "qu'il n'était pas question de peine de mort sur la seule accusation d'homosexualité", ajoutant que l'homosexualité n'avait jamais été la première accusation contre quelqu'un.
Droit civil des gays et des lesbiennes
Il n'existe aucune législation en matière de droit civil en Iran, pour prohiber la discrimination basée sur l'orientation sexuelle. La mention de l'homosexualité est interdite en société et dans la presse, sauf si elle est négative. Aucun parti politique ne peut se former s'il plaide la cause des droits des homosexuels.
Le concept d'orientation sexuelle n'est pas reconnu en Iran. La justice ne distingue pas les homosexuels et considère que tous les Iraniens sont normalement hétérosexuels. L'homosexualité est considérée comme une violation de la volonté suprême de Dieu.
En conséquence, il n'existe aucune loi protégeant les homosexuels des discriminations ou de persécutions. En outre, le système théocratique ne permet pas l'existence de telles lois. La plupart des homosexuels restent donc cachés par peur des discriminations, de la haine, des sanctions gouvernementales, des châtiments corporels, et de la peine capitale.
La seule reconnaissance des couples est le mariage entre un homme et une femme. Les couples d'homosexuels peuvent avoir une relation platonique mais tout type d'activité sexuelle en dehors du mariage hétérosexuel est illégale.
La censure de la littérature et de l'Histoire est le fait du pouvoir de la dynastie Pahlavi et de la république islamique d'Iran. En 2002, un livre intitulé Jeu de témoin a été retiré des rayons (alors qu'il avait été initialement autorisé) parce qu'il affirmait que certains écrivains perses étaient homosexuels ou bisexuels.
L'Organisation des Iraniens gays, lesbiens, bisexuels et transsexuels (HOMAN, en anglais Iranian Gay, Lesbian, Bisexual and Transgender Organization) a organisé une conférence sur l'homosexualité en Iran en 2003.
Droits des gays et lesbiennes et politique
Références
- ↑ (en) Article Persian literrature on Encyclopedia of gay, lesbian, bisexual, transgender & queer culture (consulté le 24 août 2006)
- ↑ Code pénal iranien, articles 108 à 113
- ↑ Ibid., articles 114 à 119
- ↑ Ibid., articles 121 - 122
- ↑ Ibid., articles 123 - 124
- ↑ Ibid., articles 125 - 126
- ↑ Ibid., articles 127 à 130
- ↑ Ibid., articles 128
- ↑ Ibid., articles 130 - 132
- ↑ Ibid., articles 134
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