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Lande
Pour les articles homonymes, voir Landes.La lande (parfois appelée « Dorne » ou « Les dornes » dans le nord de la France) est une association de plantes qui dépassent rarement le stade d'arbustes et poussant sur des milieux pauvres, souvent acides et oligotrophes. Les arbres, les pins, y ont été introduits par l'homme ou sont apparus spontanément après la disparition de grands et petits herbivores sauvages ou d'élevage.
Sommaire
Présentation
Dans la lande européenne, on retrouve surtout des bruyères, des genêts, des buis et des ajoncs. On retrouve des landes sur toute la zone tempérée. En France elles se situent principalement dans le Massif central et le Massif armoricain. En Allemagne, la lande la plus connue est la Lüneburger Heide (landes de Lünebourg).
Selon le substrat rocheux et la localisation on peut différencier deux types de lande : la lande silicicole et la lande calcicole.
La lande silicicole
La lande silicicole, lande mésophile ou waste[1] se développe dans les régions côtières au climat océanique, humide toute l'année avec des températures modérées. La faiblesse de l'insolation réduit la minéralisation, la litière est peu abondante et acide. Le lessivage est important. Les sols sont acides (pH voisin de 4) et peuvent donner des podzols.
L'origine de cette formation est double. Le vent gêne la croissance des arbres (forte évaporation, bris des rameaux) et le lessivage réduit leur alimentation. Mais le surpâturage des moutons et l'abus des feux de régénération de la lande pour éliminer les bruyères afin de favoriser les ajoncs, profitent aux espèces végétales acidophile telles la canche et la molinie. L'horizon superficiel, mal protégé peut être emporté par le ruissellement.
Cette formation comprend différentes bruyères (Erica tetralix) et (Erica cinerea), des ajoncs (Ulex minor) et (Ulex europaeus), la callune, la canche flexueuse (Deschampsia flexuosa). Dans les lieux humides s'y adjoignent les sphaignes, la drosera et la molinie bleue (Molinia caerulea).
D’autres espèces coexistent : le Brachypode penné (Brachypodium pinnatum) qui supplante la Molinie, la Fougère aigle (Pteridium aquilinum), la Serratule des teinturiers (Serratula tinctoria) ou encore la Germandrée scorodoine (Teucrium scorodonia).
Quelques espèces d'arbres, telles que le châtaignier, certains saules, l'arbousier ou le chêne tauzin supportent également les conditions de sol très dégradées des landes. Le chêne vert est notamment utilisé pour stabiliser les dunes sableuses du littoral atlantique Français.
Le cas particulier des « landes calcicoles »
Les landes dites calcicoles se développent dans les bassins sédimentaires, sur des terrains calcaires surtout exposés au Sud (bassin de Paris et bassin de Londres). Ce sont des pelouses sur sols minces (de type rendzine).
Leur végétation typique est une pelouse formée de la seslerie (Sesleria coerulea), le brachypode (Brachypodium pinnatum), l'hélianthème (Helianthemum), la coronille (Coronilla varia), l'aubépine (Crateagus oxyacantha), le genévrier (Juniperus communis)...
État, pressions, menaces
Les landes acides et humides et les landes à Bruyères sont localement protégées (elles abritent de nombreuses espèces menacées ou protégées), mais sont en fortes régression dans les zones où elles sont pour des raisons géologiques ou climatiques en limites d'extension (par exemple dans le nord de la France, sur les reliques de milieux acides d'origine tertiaire).
Les principales menaces sont l'urbanisation ou la mise en culture avec apports d'intrants, les apports d'engrais (y compris via les pluies) qui sont une cause d'eutrophisation et de recul des bruyères et d'autres plantes des milieux très oligotrophes (droseras par exemple dans les landes humides), le recul des pâturages extensifs ou la disparition du lapin de garenne qui entretenait des pelouses et landes rases.
Les apports de calcium (sous forme d'amendements calcaires ou de gravats riches en ciment, chaux.. sont aussi des causes de régressions des espèces de landes acides, dont les bruyères. De nombreuses landes humides ont été victimes d'un drainage et parfois d'incendies successifs et d'une forte érosion et minéralisation des sols (tourbeux, paratourbeux y compris) suite à leur assèchement.Galerie d'illustrations
Lande littorale à bruyère du Cap de la Chèvre, Finistère
Voir aussi
Articles connexes
Sources
- Elhai (Henri), Biogéographie, Collection U, Armand Colin, 1968 Paris
Notes
- ↑ (fr) Définitions lexicographiques et étymologiques de bruyère du CNRTL.
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Catégorie : Formation végétale
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