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Dominique Gundissalvi
Dominique Gundissalvi[1] (né vers 1105/10 et ✝ après 1190) est un archevêque de Ségovie, peut-être d'origine juive, et un traducteur d'ouvrages, depuis l'arabe vers le latin, à Tolède, probablement sous l'archevêque Jean (1151-1166). Il traduit Avicebron, Avicenne et Al-Ghazali. Il laisse également des traités originaux comme le De Divisione Philosophiae (Des divisions de la philosophie). Son nom signifie « fils de Gonzalo ».
Sommaire
Vie
Les détails de sa vie sont maigres. Sa connaissance des œuvres de Thierry de Chartres, Guillaume de Conches et d'Hugues de Saint-Victor invite à le croire étudiant en France. On le sait membre du chapitre de Ségovie et Archidiacre de Cuèllar dans le diocèse de Ségovie, il semble avoir été une partie de vie au « Collège de Tolède », puisque des documents l'y mentionnent régulièrement de 1162 à 1190. Sous l'impulsion du cardinal Raymond de Tolède, juifs, arabes et chrétiens y étudiaient. C'est là qu'on traduisit un nombre important de textes arabes et juifs en latin. Aidé du juif Salomon, de Johannes Avendauth (ou Ibn Daoud) et Johannes Hispanus (est-ce le même Jean d'Espagne ?). Ce dernier est un juif converti, spécialisé en astronomie et philosophie. C'est lui qui traduisit de l'arabe en roman castillan (vieil espagnol) oralement, puis Gundissalvi traduisait les paroles en latin. On lui doit sans doute une vingtaine de traductions.
Inspiré de Ibn Gaboriol et Avicenne, dans son De processione mundi, il cherche une définition précise de la création : « sortie de la forme (exitus formæ) à partir de la sagesse et de la volonté du créateur ». Dont la structure est : « Ainsi se déroule la constitution de l'univers : de l'être-rien (nihil esse) à l'être-possible ; de l'être-possible à l'être-en-acte, de l'être-en-acte à l'être-corporel et l'être incorporel ; tout cela d'un coup, non pas dans le temps ».
C'est l'un des tous premiers compilateurs des néoplatoniciens arabes et juifs et P. Duhem fait de lui l'unique sources des chartrains du siècle : « Tout ce que nous trouvons d'aristotélicien en ce que Thierry de Chartres et Gilbert de la Porée on dit du lieu, du mouvement du ciel, de la fixité de la terre, est inspiré du IVe livre de la Physique et des deux premiers livres du De cælo et mundo ; il est donc permis de voir dans les traductions de Dominique Gonsalvi et de Jean Avendeath les sources d'où sont issues ces pensées péripatéticiennes »[2].
Dominique Gundissalvi s'intéresse également à l'éducation et classe les Artes Mechanicae comme étant de la géométrie appliquée. Ce point de vue fut ensuite celui adopté par Albert le Grand et Thomas d'Aquin.
Œuvres
Traductions de l'arabe au latin
- Avicenne, De anima
- Avicenne, Métaphysique
- Avicenne, Anaytica prosteriora (extraits)
- Avicenne, Physique
- Avicenne [attr.], De Cælo
- Algazel, Métaphysique
- Ibn Gaboriol le juif, Fons vitæ
- Alfarabi, De Scientiis
- Alfarabi, De ortu scientiarum
- Alfarabi, De intellectu
- Ghazali, Les intentions des philosophes sous le titre Logica et philosophia Algazalis Arabis (1145) Il manque l'introduction et la conclusion du texte original.
Traités
- De divisione philosophæ (v. 1150) Il ajoute au Quadrivium la physique, la psychologie, la métaphysique, la politique et l'économie, provenant d'Aristote via Avicenne et al-Farabi.
- De processione mundi
- De immortalitate animæ Il y réfute les preuves d'immortalité données par Platon. Les arguments furent tiré de Boèce et repris par Guillaume d'Auvergne.
- De unitate, d'après Boèce et d'inspiration plotinienne. Un des fondements de l'enseignement philosophique médiéval.
Œuvres douteuses
- Liber anima, sur Arisote via Boèce, mais que R. de Vaux met en doute.
- Livre sur les substances premières et secondes, et le flux de l'être, contre son attribution il utilise le Liber de causis traduit fort tard. Attribué diversement à Aristote, Avicenne et inspiré de Proclus.
Annexes
Bibliographie & sources
- Roger Aubert, « Gundissalvi » dans Dictionnaire d'Histoire et de Géographie Écclésiastique, vol. XXII. (Grégoire -Haelgisperger), Librairie Letouzey et Ané, Paris, 1988 (ISBN 2-7063-0138-4) , col. 1167-8
- Jean Jolivet, La philosophie médiévale in Histoire de la philosophie, Bibliothèque de la Pléïade, Gallimard, 1969, p. 1351 sqq.
Articles connexes
Notes & références
Liens externes
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