Doctrine classique

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Le théâtre de la seconde moitié du XVIIe siècle est souvent appelé théâtre classique parce qu'il répond à un ensemble de règles inspirées du théâtre antique. D'abord tacites, ces règles furent formulées explicitement pour la première fois par l'abbé d'Aubignac. Régentant une bonne part du langage théâtral de l'époque, elles sont caractéristiques de ce qu'on appela plus tard le théâtre classique.

Sommaire

Les trois unités

Boileau, dans L'Art Poétique (chant 3, vers 45-46), (1674), résume en vers ces contraintes :

Qu'en un lieu, qu'en un jour, un seul fait accompli
Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli.

En un jour : l'unité de temps

L’action ne doit pas dépasser une « révolution de soleil » (Aristote) et de 12 à 30 heures selon les théoriciens. L'idéal du théâtre classique voulait que le temps de l'action corresponde au temps de la représentation. C'est Racine qui s'en est le plus approché, dans Athalie. Il ne faut pas que cette action dépasse un certain temps (relatif à la durée de la pièce).

En un lieu : l'unité de lieu

Toute l'action doit se dérouler dans un même lieu (un décor de palais par exemple pour une tragédie ou un intérieur bourgeois pour une comédie). Cette règle a connu une évolution vers une plus grande rigueur après 1645. Auparavant, l'action pouvait avoir lieu dans différents lieux d'un même lieu d'ensemble, une ville par exemple[1] Par la suite, l'unité de lieu s'est resserrée autour d'un lieu unique représenté par la scène.

Un seul fait accompli : l'unité d'action

Tous les événements doivent être liés et nécessaires, de l'exposition jusqu'au dénouement de la pièce. L'action principale doit être ainsi développée du début à la fin de la pièce, et les actions accessoires doivent contribuer à l’action principale et ne peuvent être supprimées sans lui faire perdre son sens. Aucun meurtre, assassinat, suicide, décès, mort,... ne doit être montré sur la scène. Tout doit être fait par sous-entendus. [1].

Rôles de la règle des trois unités

Cette règle avait pour but de ne pas éparpiller l'attention du spectateur avec des détails comme le lieu ou la date, l'autorisant à se concentrer sur l'intrigue pour mieux le toucher et l'édifier. Elle permettait à la fois de respecter la bienséance (et ainsi de ne pas choquer le spectateur) et de donner un caractère vraisemblable aux faits représentés. Tout cela pour satisfaire le spectateur du XVIIème siècle.

La règle de bienséance

Conformément au respect de la vraisemblance et de la morale, l'acteur ne doit pas choquer le spectateur. De ce fait violence et intimités physiques sont exclues de la scène. Les batailles et les morts se doivent de se dérouler hors scène et d'être rapportées au spectateur sous forme de récits. Quelques exceptions comme la mort de Phèdre, ou la folie d'Oreste dans Andromaque, chez Racine ou celle de Dom Juan chez Molière sont restées célèbres. Boileau la résume ainsi :

"Ce qu'on ne doit point voir, qu'un récit nous l'expose :
Les yeux en le voyant saisiront mieux la chose ;
Mais il est des objets que l'art judicieux
Doit offrir à l'oreille et reculer des yeux"

La catharsis

Article détaillé : Catharsis.

Elle correspond à la purgation des passions.. Autrement dit, le spectateur doit être touché et doit pouvoir se sentir concerné par ce qui se déroule sur la scène. elle est décrite par Boileau ainsi :

"Que dans tous vos discours la passion émue
Aille chercher le coeur, l'échauffe et le remue."

Contestations

Mareschal et Scudéry ne veulent pas de ces "étroites bornes" du lieu, ni de celles du temps, ni de celles de l'action.

Des auteurs comme Pierre Corneille ont pris des libertés dans le respect de ces règles. L'illusion comique, où l'action semble se dérouler en plusieurs lieux et en plus de vingt-quatre heures, en est un bon exemple. Également dans la célèbre préface de Cromwell, Victor Hugo critique les unités de lieu et de temps ainsi que la vraisemblance de la tragédie classique.

Théoriciens classiques

Tous les théoriciens s'inspirent d'Aristote.

Notes

  1. a  et b La Dramaturgie classique en France, Jacques Scherer, Libraire Nizet, 1973. Appendice I, « Quelques définitions ».

Bibliographie

  • Gérard Genette « Vraisemblance et motivation » dans son livre Figures II publié en 1969.

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