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Diviciacos
Diviciacos (latinisé en Diviciacus), nom qui a le sens de « divin »[1], est le seul druide de l’Antiquité dont l’existence est historiquement avérée. Les autres, dont les noms nous sont parvenus, notamment par le biais de la littérature irlandaise médiévale, relèvent du mythe et de la mythologie celtique, tels Cathbad ou Coirpre. Ce serait aussi, d’après Jules César, le nom d’un roi des Suessions, avant la guerre des Gaules.
Xavier Delamarre, dans son Dictionnaire de la langue gauloise, p. 145, privilégie la graphie reconstituée Diviciacus et lit la légende monétaire DEIOYKIIAKOC (et non « -TIAKOC ») et faisant dériver ce nom de la racine « divic » (vaincre) décalque du latin devincere, lui donne comme sens « le vengeur ».
Sommaire
Le druide des Éduens
Jules César, qui était en relation avec lui, en parle à plusieurs reprises dans les Commentaires sur la Guerre des Gaules et note ses qualités de diplomate. En plus de sa qualité de druide, il était un des chefs politiques ( leader du parti pro-romain) des Éduens, l’un des peuples celtes les plus puissants de la Gaule du Ier siècle avant J.-C. Il cumulait donc les fonctions de la classe sacerdotale et celles de la classe guerrière. Face aux agressions germaniques venues de l’est et aussi pour préserver la prédominance de son peuple, il était partisan d’un rapprochement avec Rome. Vers l’an -60, il se présente devant le Sénat romain pour demander une aide militaire suite à la terrible défaite de Magetobriga face aux Germains suèves d'Arioviste ; « Invité à s'asseoir, il refusa l'offre qu'on lui faisait et plaida sa cause appuyé sur son bouclier. »[2]; il est l’hôte de Cicéron, dans sa somptueuse villa du Mont Palatin.
Cicéron, qui connaissait sans doute déjà Diviciacos à cause des intérêts que lui-même avait dans le commerce du vin en Gaule[3], précise que celui-ci était l'ami de son frère Quintus, et qu'il avait été druide lorsqu'il rapporte des entretiens qu'il eut avec lui avec lui sur la divination[4].
Ayant obtenu vers -60 le titre de vergobret de la cité des Éduen, l’un des peuples celtes les plus puissants de la Gaule du Ier siècle avant J.-C., César nous dit qu'il demanda aux Romains une aide pour repousser la migration des Helvètes, nous montre son rôle politique et rapporte l'un de ses discours[5]. C'est cette migration des Helvètes vers l’ouest de le Gaule qui sert de prétexte à l’invasion des légions romaines.
On lui connaît un frère, Dumnorix, farouchement anti-romain, qui sera exécuté sur ordre de César en 54 avant J.C.
Un roi des Suessions
D’après Jules César (De bello Gal., II, 4), un personnage homonyme aurait été le roi des Suessions, au début du Ier siècle av. J.-C. : « Ils avaient eu pour roi, de notre temps encore, Diviciacos, le plus puissant chef de la Gaule entière, qui, outre une grande partie de ces régions, avait aussi dominé la Bretagne » et précise : « le roi actuel étant Galba ».
Son nom est écrit sur des monnaies en bronze en caractères grecs qui peuvent se lire DEIOUTIAKOS, ce qui donne en transcription latine : Divutiacus.
Articles connexes
Bibliographie
- Paul-Marie Duval, Les Dieux de la Gaule, éditions Payot, Paris, février 1993, 169 p. (ISBN 2-228-88621-1).
Réédition augmentée d'un ouvrage paru initialement en 1957 aux PUF. Paul-Marie Duval distingue la mythologie gauloise celtique du syncrétisme dû à la civilisation gallo-romaine.
- Albert Grenier, Les Gaulois, Petite bibliothèque Payot, Paris, août 1994, 365 p. (ISBN 2-228-88838-9).
Réédition augmentée d'un ouvrage paru initialement en 1970. Albert Grenier précise l’origine indo-européenne, décrit leur organisation sociale, leur culture et leur religion en faisant le lien avec les Celtes insulaires.
- Christian-J. Guyonvarc'h, Magie, médecine et divination chez les Celtes, Bibliothèque scientifique Payot, Paris, 1997, (ISBN 2-228-89112-6).
- Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, Les Druides, Ouest-France Université, coll. « De mémoire d’homme : l’histoire », Rennes, 1986, (ISBN 2-85882-920-9).
- Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, La Civilisation celtique, Ouest-France Université, coll. « De mémoire d’homme : l’histoire », Rennes, 1990, (ISBN 2-7373-0297-8).
- Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, Les Fêtes celtiques, Ouest-France Université, coll. « De mémoire d’homme : l’histoire », Rennes, 1995, (ISBN 2-7373-1198-7).
- Philippe Jouët, Aux sources de la mythologie celtique, Yoran embanner, Fouesnant, 2007, (ISBN 978-2-914855-37-0)
- Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins » , Paris, 2000, (ISBN 2-7028-6261-6).
Consulter aussi la Bibliographie de la mythologie celtique et la Bibliographie sur les Celtes.
Notes et références
- ↑ L’orthographe Diviciacus, reconstituée d’après l’anthroponyme gaulois Divico[réf. nécessaire] fait concurrence dans les éditions et les manuscrits avec celle de Divitiacus préférée au XIXe siècle et dont la forme est plus proche des noms du divin en latin ou en celtique tels que Devotus[réf. nécessaire].
- ↑ Panégyriques latins, 8, 3
- ↑ F. Olmer, Les aristocrates éduens et le commerce, 2002, cité par Jean-Louis Brunaux qui fait cette hypothèse
- ↑ Cicéron, De la Divination (44), I, 41, 90, qui est un dialogue sur ces questions entre Cicéron et son frère Quintus.
- ↑ Jules César, Guerres des Gaules (38), I 31-33
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Catégories : Personnalité gauloise | Druide | Éduens - Paul-Marie Duval, Les Dieux de la Gaule, éditions Payot, Paris, février 1993, 169 p. (ISBN 2-228-88621-1).
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