- Didier Grumbach
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Didier Grumbach, né en 1937, est un industriel et homme d‘affaires français. Investi dans le développement économique et créatif de la mode, il préside depuis 1998 la Fédération française de la couture, du prêt-à-porter des couturiers et des créateurs de mode.
Sommaire
Biographie
Didier Grumbach est le petit-fils d‘un confectionneur parisien. Son grand-père, Cerf Mendès-France, fonde la société de confection C.Mendès en 1902. Son oncle maternel est Pierre Mendès-France, ancien Président du Conseil de la IVe République.
Intégré dans l‘entreprise familiale dès 1954, Didier Grumbach en devient le directeur en 1961[1]. En 1964, la société se spécialise dans le prêt-à-porter de la haute couture en mettant un terme à sa propre marque[2]. En 1967, elle est le licencié pour le monde de marques de haute couture telles que Lanvin, Philippe Venet, Jean Patou, Madeleine de Rauch, Guy Laroche, Emanuel Ungaro, Jacques Heim, etc.[3]En 1966, à parts égales avec Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, Didier Grumbach devient co-fondateur associé et co-gérant de Saint-Laurent Rive Gauche dont C. Mendès est le principal fabricant et ce, jusqu'en 1978. De 1968 à 1973, C. Mendès est associé avec Givenchy dans Givenchy Nouvelle Boutique. En 1967, Didier Grumbach inaugure à New York, 1 East 54th Street, Paris Collections, Inc., première filiale américaine d'une société de prêt-à-porter français[4]. La même année, il ouvre à Chalonnes-sur-Loire une usine de prêt-à-porter et, en 1968, l'usine d'Angers encore aujourd'hui consacrée à Yves Saint Laurent et propriété de Gucci.
En 1971, Didier Grumbach fonde la société Créateurs & Industriels[5], une plateforme de rencontres entre créateurs et industriels. Les stylistes signent désormais leurs œuvres et deviennent des créateurs de mode. Le premier défilé de C&I se tient à Paris en avril 1971 dans les bureaux de C. Mendès. Andrée Putman rejoint C&I et en devient la directrice artistique. Le premier des concept-stores (800 m2) ouvre ses portes 45, rue de Rennes dans un espace jusqu'alors occupé par la gare routière de la SNCF. Financé à parts égales par Seibu, Charles of the Ritz, Balamundi et C. Mendès[6], il présente la mode aussi bien que des objets conçus par des stylistes dans toutes les spécialités[7]. La plateforme créée par Didier Grumbach et Andrée Putman ne durera que cinq ans et se concluera par la vente de l'immeuble et une dissolution amiable. Néanmoins, la liste des couturiers qu‘elle a contribué à révéler donne une idée de sa dynamique, aussi bien sur le plan économique que créatif. Parmi ceux qui ont présenté chez Créateurs & Industriels leur première collection[8] (et qui fonderont ensuite, grâce à ces débuts, leur propre maison), on peut citer Emmanuelle Khanh, Issey Miyake, Ossie Clark, Jean-Charles de Castelbajac, Michel Klein, Christiane Bailly, Fernando Sanchez, Adeline André,Thierry Mugler, Jean Paul Gaultier, Marc Held, Agnès Comar, etc.
En 1974, C. Mendès signe un contrat de licence mondiale avec Valentino et, en 1976, avec Chanel[9].
En 1978, Didier Grumbach cède ses participations dans C. Mendès[10] et devient président et associé de Thierry Mugler.
De 1980 à 1985, dans le cadre de Paris Collections, Inc. (qu'il a fondé en 1967)[11], il développe en amérique du nord les collections de Yves Saint Laurent Rive-Gauche, Valentino Boutique, Chanel Boutique... Pendant cette période, il est également président de Yves Saint Laurent, Inc.
En 1985, Didier Grumbach regagne Paris[12] et rejoint l'Institut Français de la Mode (IFM) en cours d'élaboration, à l'initiative de Pierre Bergé, en tant que Responsable du département marketing, puis Directeur des Études en 1989 et Doyen du corps professoral en 1997[13]. Il est également Président de l'École de la Chambre Syndicale.
En 1986, Thierry Mugler, Didier Grumbach et Michel Douard constituent un LMBO qui reprend le contrôle de la marque Thierry Mugler au groupe italien Ginochietti[14].
En 1991, Didier Grumbach préside pendant un an les réunions de la Commission Strauss-Kahn qui se tiennent au Ministère de l'Industrie pour définir l'avenir de l'appellation "Haute Couture"[15]. En 1992, Thierry Mugler est le premier "membre invité" dans le calendrier de la haute couture[16].
En 1993, Didier Grumbach publie "Histoires de la Mode" aux éditions du Seuil.
Actionnaire dès 1990 de Thierry Mugler Parfums via la holding "Mugler Triumvirat" à laquelle le couturier lui-même, le groupe Marceau Investissements et la banque Banexi sont également parties prenantes[17], il revendra ses actions en 1997 au groupe Clarins[18].
Depuis 1997, Didier Grumbach est président de l'Association Villa Noailles qui abrite le Festival de la Mode et de la Photographie fondé par Jean Pierre Blanc. Dans ce cadre, se tiennent depuis 2001 -autour du 1er mai- les Rencontres Internationales du textile et de la Mode.
Depuis 1999, Didier Grumbach est président fondateur du fonds d'investissement Mode & Finance qui associe Deveaux, LV Capital, GFT, Natexis, la Caisse des Dépôts, le Défi et le groupe Méderic. D'abord géré par Caroline Joubin, Directeur de Natexis, il est aujourd'hui conduit par Isabelle Ginestet de la Caisse des Dépôts.
En 2008, son livre "Histoires de la Mode" est réédité par les Editions du Regard, enrichi d'une postface et d'illustrations. Traduit en chinois et en portugais, il est édité en Chine, au Brésil, en Corée, en Roumanie...
Didier Grumbach est également membre du PAC, Association des Amis du Musée Pompidou, dont il est actuellement Secrétaire Général.
Nommé pour trois ans par le Ministère de la Culture, il est également l'un des deux collectionneurs participant à la Commission d'acquisition du Fonds National d'Art Contemporain (FNAC).
Président de la Fédération Française de la Couture[19] en même temps que de la Chambre Syndicale de la Haute Couture, il en a récemment précisé les missions[20]. Sa dernière réélection, à l'unanimité, date du 15 juin 2010.
Influence
L'influence de Didier Grumbach sur le monde de la mode tient à son parcours personnel et ses fonctions de président de la Fédération. Cette influence ne concerne pas seulement la France, elle s‘étend aussi à l‘étranger où il représente ce secteur de l‘économie française dans les événements - notamment les différentes fashion weeks - et les médias[21].
De par son parcours professionnel, il a la pratique des différentes filières de la couture : haute couture, prêt-à-porter couture, confection, prêt-à-porter industriel. Il en connaît les règles de fonctionnement, les enjeux commerciaux, les nécessités économiques. Outre ce point de vue d‘industriel, il reconnaît les impératifs particuliers de la création artistique. Son point de vue sur la couture est pragmatique : « La mode est une industrie. Mais durant une certaine période de la vie du créateur,cela doit être de l‘art. Sinon, la marque ne possède pas de répertoire propre, principal critère de pérennité[22]. »
Pragmatique, aussi, dans son souci de la diffusion en prêt-à-porter. Issu du milieu de la confection et ayant vécu la période où la haute couture était ébranlée par l‘arrivée de celui-ci, il en a saisi l‘importance dès le début des années soixante : « Quand la haute couture était organisée et structurée comme elle l‘était en 1944, le prêt-à-porter créatif n‘existait pas. Aujourd'hui, Chanel et Dior, les plus mythiques maisons de couture, sont aussi les plus gros exportateurs français de prêt-à-porter et sans celui-ci, leur ligne couture n'existerait pas. La haute couture est devenue la partie supérieure du prêt-à-porter, un service pour les adeptes de la marque[23].»
Enfin, en tant que président de la Fédération française de la couture et de la Chambre syndicale de la haute couture, Didier Grumbach dispose d'un poids déterminant. Par exemple, les dates des fashion weeks parisiennes, leur lieu[réf. souhaitée], la liste des créateurs invités, celle des journalistes accrédités sont du ressort des organismes qu‘il préside[réf. souhaitée]. Il est particulièrement présent dans l‘adaptation de la mode aux nouvelles technologies : « La récession actuelle va changer entièrement notre manière de faire de la mode. Les créateurs "invités" en haute couture contacteront sur internet les consommateurs adeptes de leurs marques[24].»
Didier Grumbach est d‘autre part membre du conseil d‘administration de l‘Association nationale pour la développement des arts de la mode (ANDAM)[25] créée en 1989 à l‘initiative du ministère de la Culture pour promouvoir la jeune création.
En 2006, il a été mêlé à une controverse portant sur la silhouette des mannequins défilant sur les podiums et son influence sur les comportements anorexiques. Dans un débat qui s‘est poursuivi jusqu'en 2008, dans lequel se sont fait entendre deux ministres de la Santé successifs, de nombreux parlementaires et qui aboutira au vote d‘une proposition de loi en Assemblée nationale[26],[27], il déclare en septembre 2006 : « La mode ne se réglemente pas. Si une mesure similaire était prise en France, tout le monde rigolerait[28]. » Ces propos ont fait réagir des associations de femmes[29], notamment Les chiennes de garde[30].
Bibliographie
- Didier Grumbach, Histoires de la mode, éditions du Regard (réédition), Paris 2008[31] - ISBN 9782841052233
- François-Marie Grau, La haute couture, Presses Universitaires de France, coll. Que sais-je, Paris 2000[32] - ISBN 9782130510482
Notes et références
- Women's Wear Daily, 9 octobre 1961
- New York Times, 23 May, 1964
- WWD, 21 octobre 1966
- WWD, 7 novembre 1967 - Le Figaro, 2 mai 1968
- <<WWD, 26 & 29 mars 1971, 9 juillet 1971-English Vogue, June 1971-L'Express, 24-30 mai 1971- Elle, 20 mai 1971
- WWD, 16 janvier 1973-Vogue, novembre 1973
- Marie-France, octobre 1971
- WWD, 1er octobre 1973-International Herald Tribune, 23 octobre 1973
- WWD, 31 mars 1977
- WWD, 12 décembre 1977
- WWD, 6 juin 1980, 16 septembre 1980- Dallas Morning News, 28 septembre 1983- WWD, 4 octobre 1983, 21 janvier 1985
- WWD, 21 janvier 1985
- Journal du Textile, 1986
- WWD, 21 janvier 1986
- DNR, 25 août 1991-WWD, 7 février 1992-Le Figaro, 21 octobre 1992- La Tribune, 20 octobre 1992
- Le Figaro, 31 juillet 1992 (J. Samet)
- Journal du Textile, 1er octobre 1990-Le Figaro, 8 octobre 1990
- Libération, pages "économie", 17 juin 1997
- Journal du Textile, 13 octobre 1997
- Industrie, n° 2
- Taipei Times, 14 janvier 2009 Libération, 23 juin 2009
- Taipei Times, 14 janvier 2009 The economy is on the outs, but fashion is always in,
- Taipei Times, op. cit.
- Libération, 23 juin 2009 La fashion week de Sao Paulo,
- Site de l'ANDAM Composition du conseil d'administration
- Jusqu‘à présent non suivie d‘effet, aucun décret d'application n‘ayant été signé.
- Le Nouvel Observateur, 23 avril 2008 L'incitation à l'anorexie sera punie, même sur le net,
- Radio France Internationale, 19 septembre 2006
- Vive les rondes Les Pénélopes
- La Meute, 17 octobre 2006 Ras le bol des portemanteaux,
- La République des livres - Critique de Pierre Assouline Édité par Le Seuil en 1993 mais épuisé, ce gros volume - réédité avec un supplément iconographique - s‘appuie sur des témoignages et archives. Editions : Chine, Brésil, Corée ; en projet : Inde et Japon.
- Les règles de fonctionnement, les enjeux commerciaux et le poids économique de la haute couture. Préface de Didier Grumbach.
Voir aussi
Catégories :- Personnalité de la mode
- Personnalité française du monde des affaires
- Haute couture
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