- Deuxième guerre russo-tchétchène
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Seconde guerre de Tchétchénie
Seconde guerre de Tchétchénie
Carte de la Tchétchénie et des autres régions du Caucase Informations générales Date Octobre 1999 - Mai 2000 Lieu Tchétchénie, Daghestan Issue Victoire russe. Restauration du contrôle de l'État fédéral Belligérants Russie
Tchétchènes fédérauxRépublique tchétchène d'Itchkérie
Séparatistes caucasiens
Moudjahidines étrangersCommandants Vladimir Poutine
Gennadi Trochev
Alexandre Baranov
Valentin Korabelnikov
Akhmad Kadyrov
Ramzan Kadyrov
Djabrail Iamadaev
Soulim Iamadaev
Said-Magomed KakievAslan Maskhadov
Sheikh Abdul Halim
Dokou Oumarov
Rouslan Guélaev
Chamil Bassaev
Akhmed Ievloev
Ibn Al-Khattab
Abu al-Walid
Abu Hafs
MoukhannadForces en présence 93 000 22 000 Pertes 2 728 soldats tués et 7 971 blessés 13 000 rebelles tués La Seconde guerre de Tchétchénie (ou Deuxième guerre de Tchétchénie) est un conflit armé qui opposa l'armée fédérale russe aux indépendantistes tchétchènes du 1er octobre 1999 au 1er février 2000, jour de la prise de Grozny, la capitale de la république, par les troupes russes.
Sommaire
Contexte
Le premier conflit qui a embrasé la petite république de Tchétchénie, située dans le Caucase du Nord russe, s'est achevé une première fois en novembre 1996. Aslan Maskhadov, chef de l’armée tchétchène séparatiste et Alexandre Lebed, général des forces armées de la fédération de Russie ont signé les accords de Khassaviourt, qui ne prévoyaient cependant aucune indépendance formelle immédiate pour la Tchétchénie. En janvier 1997, le président russe Boris Eltsine avait autorisé l’élection présidentielle en Tchétchénie avec la participation comme candidats des anciens combattants, y compris les criminels de guerre. Aslan Maskhadov est élu avec 54 %.
Mais Maskhadov n'arrive pas à maîtriser ses chefs de guerre qui réclamèrent l’instauration d'un Caucase islamique destiné à regrouper toutes les républiques voisines, à l'image de l'ancienne Circassie démantelée au XIXe siècle lors de la Guerre du Caucase. Ils organisèrent des intrusions armées souvent sous forme d'attaques et d'attentats contre les civils russes en Tchétchénie et surtout dans les régions voisines.
Les éléments les plus radicaux, dirigés par les chefs de guerre Chamil Bassaïev et Salman Radouïev, commirent alors des attentats considérés par les russes comme terroristes, non seulement contre les troupes russes, mais aussi contre les populations civiles des républiques autonomes et des régions russes limitrophes. Ainsi, deux ans après les accord de paix, des attentats terroristes ont endeuillé plusieurs villes de Russie, y compris à Moscou faisant 293 morts. Ils ont été attribués par les autorités russes aux indépendantistes tchétchènes, ces derniers y voyant une manipulation[1]. À cela s'ajoutent les incursions des troupes de l'indépendantiste wahhabite Chamil Bassaïev dans la république du Daghestan voisine.
Déroulement de la guerre
Pour rétablir l'ordre constitutionnel fédéral, l'armée russe intervenait une fois encore dans la république séparatiste avec 80 000 hommes le 1er octobre 1999. La seconde guerre (officiellement appelée "opération anti-terroriste") commençait. Ayant rapidement rétabli le contrôle du nord de la République (les plaines au nord de la rivière Terek), l'opération dans le sud montagneux se solda par un lent succès suite aux combats acharnés. Le bilan fut plus meurtrier que lors du premier conflit. Finalement, après des bombardements intensifs, la ville de Grozny tomba après un siège qui dura du 25 décembre 1999 au 6 février 2000. Vladimir Poutine rétablit l'autorité de Moscou dans la totalité du territoire de la République, mais la guérilla séparatiste continua jusqu'en 2006, voire plus tard.
Les statistiques officielles russes recensaient 4 280 morts et 12 368 blessés. Vladimir Poutine affirma que l'armée russe avait tué plus de 13 000 combattants tchétchènes.
La communauté internationale, et en particulier le Conseil de l'Europe, ont demandé de manière timide une solution pacifique. Certains médias internationaux et plusieurs autres associations (dont Amnesty International et le Comité Tchétchénie) ont réclamé de la communauté internationale, et en particulier des gouvernements américains et européens, une action diplomatique auprès du gouvernement russe pour mettre fin à de supposées violations des droits de l'homme imputables aux militaires de l'armée fédérale et des milices tchétchènes pro-fédérales, en absence de recours judiciaires réels. Ils exigèrent également la médiation internationale afin que s'établissent des négociations entre les nouvelles autorités tchétchènes et les séparatistes. Son refus de négocier avec les rebelles, Poutine le justifie par un principe universel : « On ne négocie pas avec les terroristes et les criminels ». Il appelle les occidentaux à ne pas faire preuve de « double morale ».
Immédiatement après la fin des opérations militaires majeures de la Seconde guerre, le président Poutine réaffirma les bases de la nouvelle politique de Moscou en Tchétchénie : transfert du maintien de l’ordre à la milice locale, élection d’un président et d’un parlement au suffrage universel, traité de délimitation des pouvoirs entre la Fédération de Russie et la République de Tchétchénie et reconstruction. Environ 7 000 combattants (selon les sources russes, cependant le gouvernement Tchetchene nie toutes ces affirmations) ont été amnistiés. Mais malgré les assurances de normalisation de la part du Kremlin, quelques groupes de combattants séparatistes armés n'ont pas déposé leurs armes et continuent toujours, de façon sporadique, à mener des actes de résistance.
En 2005, plus de 200 combattants indépendantistes ont été désarmés, selon le chef du FSB, Nikolaï Patrouchev. Selon la déclaration du président tchétchène Alou Alkhanov faite le 25 décembre 2005, la diminution sensible des activités des combattants atteinte en 2005, grâce, notamment, à la neutralisation de leurs chefs, permettrait maintenant de réduire encore les effectifs des forces fédérales dans la république, les organes de l'ordre locaux étant dorénavant aptes à garder la situation en Tchétchénie sous leur contrôle. La mort d'Aslan Maskhadov le 8 mars 2005 a porté un coup dur à la logistique des rebelles. Les attaques contre les forces fédérales prennent de plus en plus un caractère sporadique et moins coordonné.
Après la mort de Sadoullaïev, Dokou Oumarov devient le chef du mouvement séparatiste. En dépit de la mort de plusieurs chefs indépendantistes, les affrontements entre les forces de l'ordre, troupes russes ou milices locales, et la rébellion restent fréquents. Selon une source proche de l'État-major régional des Forces fédérales, il y aurait encore entre 1 000 et 1 500 combattants séparatistes en activité.
Le 16 avril 2009, le régime d'opération dit antiterroriste en vigueur en Tchétchénie depuis 1999 a été levé.[2]
Selon les organisations non-gouvernementales, le nombre de civils qui ont péri pendant les 2 guerres est estimé entre 100 000 et 300 000.
Fait divers
Aïzan Gazoueva, une jeune tchétchène faisant partie du groupuscule armé "Les veuves noires" et qui est devenue en 2001 une figure mythique pour le mouvement séparatiste. Alors qu'elle n'avait que 18 ans, cette jeune mariée se fit exploser auprès du général Gadjiev et de ses hommes. Par cet acte, elle souhaitait venger à la fois son époux, son oncle et un de ses frères "disparus" après une rafle dirigée par cet officier.[3]
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Tchétchénie, briser le silence. par André Glücksmann
- (fr) Le « domino » tchétchène. par voltairenet.org
- (fr) La seconde guerre de Tchétchénie : les aspects politico-militaires
- (fr) Dossier de la Documentation française
- (en) BBC Chronologie des évenements
- (en) Chechnya: Russia’s Experience of Asymmetrical Warfare
Notes et références
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