Deservillers

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Déservillers

Vue générale de l'église de Déservillers
Vue générale de l'église de Déservillers

Administration
Pays France
Région Franche-Comté
Département Doubs
Arrondissement Besançon
Canton Amancey
Code Insee abr. 25199
Code postal 25330
Maire
Mandat en cours
Nathalie Van de Woestyne
2008-2014
Démographie
Population 264 hab. (1999)
Densité 19 hab./km²
Géographie
Coordonnées 47° 00′ 13″ Nord
       6° 04′ 20″ Est
/ 47.0036111111, 6.07222222222
Altitudes mini. 560 m — maxi. 870 m
Superficie 13,88 km²

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Déservillers est une commune française, située dans le département du Doubs et la région Franche-Comté.

Sommaire

Géographie

Déservillers est situé à une altitude comprise entre 611 mètres et 866 mètres, sur le rebord du deuxième plateau du Jura, à l'est de Besançon, dans le Doubs. Vers l'Ouest, la vue est impressionnante et dépasse le faisceau bisontin situé à 30 km. A l'Est, par beau temps, la silhouette du Mont Blanc coiffe une longue série de crêtes anticlinales allongées en fuseau. Le finage du village est à cheval plusieurs terroirs complémentaires : le village sur le pli-faille où émergent les sources, le terroir de plateau calcaire (appelé plateau d'Amancey) qui fournit les céréales (blé et orge aujourd'hui, mais aussi avoine dans le passé), plateaux secs karstiques avec des avens, gouffres, gorges à l'est du village offrant les pâturages communaux (appelés les Crêtes), ainsi que des prés humides (Prés neufs, Prés de la Vieille folle, la Broche)sur quelques couches marneuses d'âge secondaire, plus humides et très exploités aussi dans cette région d'élevage. La commune compte, évidemment, des forêts mixtes de feuillus et résineux, propriétés privées et communales.

Cette complémentarité est celle de tous les villages du pli-faille qui court de la haute vallée de la Loue jusqu'à Salins-les-Bains (accident appelé faisceau salinois par les géologues). Elle explique en partie l'orientation vers des activités d'élevage depuis le Moyen Âge, la possibilité de nourrir de grosses communautés et la mise en place d'une culture fromagère précoce, les "vachelins" qui deviendront plus tard les meules de gruyère, désignées depuis un siècle comme du « fromage de Comté ».

Déservillers s'enorgueillit de posséder la plus ancienne coopérative fruitière connue au monde. Sa création est attestée par des chartes de commerce possédées par la grande famille de Chalon, qui possédait un château à Montmahoux. Elle achetait du fromage pour l'exporter dans les régions où l'on avait besoin de produits non périssables pour les voyages au long cours, en particulier les navigateurs espagnols et portugais dès la fin du XIVe siècle. Mais le commerce est aussi attesté avec l'Italie au Moyen Âge.

1273 est la date de fondation de cette fruitière.[1]

La géographie karstique du sous-sol de Déservillers est bien connue. Jadis, les paysans se servaient de ces gouffres (celui des Biefs Boussets, par exemple) pour y déposer les cadavres de leurs vieux chevaux, ce qui explique la pollution qui fut éradiquée grâce à ces missions de spéléologie et l'installation d'une station d'épuration dans les années 1990, traitant aussi les eaux de la fromagerie. Les cinq gouffres sont les ouvertures sur le onzième réseau souterrain de France, le Verneau souterrain, dont la résurgence se trouve à Nans-sous-Sainte-Anne, à 8 kilomètres de là. Plus de 33 kilomètres de galeries ont été explorées et cartographiées (situation en 2001). Du 5 au 9 janvier 2008, six spéléologues ont été coincés par la montée des eaux due à un redoux entre les Biefs Boussets et Nans-sous-Sainte-Anne. Suite à la dangerosité de la traversée (et des frais élevés des sauvetages), une autorisation est nécessaire pour effectuer la traversée.

Le climat du village n'est pas spécifique à la commune, mais il est continental comme dans toute la région : étés très chauds (la journée seulement), hivers froids, très froids notamment avant la période du réchauffement climatique qui a commencé dans la région au milieu des années 1990 et où le mercure descendait facilement à moins 20°C. Dans les années 1960 et 1970, certains hivers étaient si froids que les sources gelaient et les paysans devaient faire fondre de la neige pour abreuver les bêtes à l'étable. Ces problèmes sont désormais résolus par l'adduction des eaux depuis la Haute-Loue.

Histoire

Origine du nom : composé de "-villers", forme locale du mot villare issu du latin villa, et qui signifie "hameau", et de "deser-" qui désigne soit un patronyme déformé, soit plus probablement un endroit à l'écart des routes.

Toponymie: Déservillers(1243), Desserviler(1259), Deserviler(1260), Deserveler(1275), Desserviller(1369), Dessertveller(1392)…

Le plateau d'Amancey a été peuplé à l'âge du bronze et des fouilles au XIXe siècle attestent d'une présence à Déservillers (bracelets de bronze, boucles d'oreille). L'archéologie fait mention d'une villa romaine à l'actuel emplacement de la ferme de la Forêt, entre Bolandoz et Déservillers.

Au XIIe siècle, le village est sous la domination des seigneurs de Scey, comme tout l'ouest du plateau d'Amancey. À partir du milieu du XIIIe siècle, les Scey sont supplantés par les Chalon, seigneurs de Montmahoux ; leurs possessions se limitent à quelques prés et la collation de la paroisse. Au XVIe siècle, les rois d'Espagne, seigneurs d'Ornans, concurrencent les Chalon-Arlay et leurs héritiers, si bien qu'au moment de la conquête française, toute la localité dépend de la justice royale. Après la conquête de 1674, la seigneurie de Déservillers est achetée par François Simonin d'Ornans et Pierre Patouillet, un marchand de Salins.

Déservillers subit les malheurs des temps, obligeant parfois les villageois à s'expatrier au loin. Pendant la terrible guerre de Dix Ans, le village se vide, passant de 300 âmes en 1614 à 160 en 1657 ; fuyant la misère certains vont jusqu'en Savoie (Thonon).

Un siècle et demi plus tard, la conjoncture économique se dégrade encore et, en 1771, des habitants participent à la fondation d'une colonie rurale à Cejc (Moravie, région de la Tchéquie). Au XVIIIe siècle, le village appartient à la châtellenie de Fertans. Lors de la Révolution française, l'application des lois anticléricales provoque l'émotion chez les paroissiens. En 1791, on signale Déservillers comme un « nid de fanatiques ». Le curé constitutionnel est obligé de quitter la cure, remplacé par le curé réfractaire qui se cachait probablement à la Roche bâtie, abri sous roche des Grands Bois. Les troubles sont constants jusqu'à la signature du Concordat napoléonien.

Ces crises n'empêchent pas le développement du village, et les hameaux se constituent jusque sur le rebord du plateau de Levier. Les fromageries se multiplient, l'artisanat textile et le commerce d'alimentation sont florissants ; en 1851, la population culmine à 821 personnes, dépassant par là Amancey pourtant promue chef lieu de canton quelques décennies auparavant.

Après 1850, Déservillers entre dans une période faste. Le 28 janvier 1871, une division de l'armée de Bourbaki fait halte dans le village. La communauté subit deux incendies, l'un le 14 décembre 1853 (qui ruine tout le nord du village avec 52 foyers), l'autre le 30 octobre 1905 qui se localise au Sud et détruit 11 maisons, dont certaines sont magnifiquement peintes, avec des scènes ruralisantes évoquant un semeur au-dessus duquel on pouvait lire : « Heureux celui qui, éloigné des affaires, cultive tranquillement le champ que son père lui a laissé ». Le village perd 27 hommes (majoritairement jeunes) au cours de la Première guerre mondiale, ce qui est considérable. La population chute des deux tiers et l'artisanat disparaît lentement (le dernier cordonnier et le dernier forgeron arrêtent leurs activités dans les années 1980).

On ne peut pas parler de l'histoire de Déservillers sans évoquer le comte Patouillet de Déservillers, chose difficile puisque l'on se souvient des ruines du château, qui disparut un jour de 1893 dans un incendie accidentel que certains anciens du village avaient pu voir, grâce à la gentillesse de leur instituteur qui les laissa sortir de l'école pour suivre la catastrophe. Il existe des archives et images de ce château qui seront publiées. Aujourd'hui, il reste un superbe parc à quelques minutes de l'église.

Activités originales : Un groupe de jeunes de Déservillers a développé une station de radio libre qui a émis pour la première fois avec une antenne plantée sur un mât en sapin le 5 avril 1986. Prospère et inventive, Villages FM qui a franchi les 20 ans d'existence espère porter les couleurs de la ruralité locale grâce aux technologies numériques d'internet. Elle possède d'ailleurs son site, www.villagesfm.com, qui permet une écoute 24h/24h. Elle diffuse ses programmes sur le 105.1 dans la Vallée de la loue et le 107.5 en Franche-Comté.

Personnalités

Déservillers est le village natal de Jean-Agathe Micaud, qui fut maire de Besançon au milieu du XIXe siècle. Il compte depuis le 23 décembre 2007 une centenaire, Louise Bourgon, épouse Ménettrier, née à Flagey et ayant vécu dans la maison de Gustave Courbet. Elle fut institutrice jusqu'en 1960. Parmi ses expatriés, un géographe, Gilles Fumey enseigne à l'université Paris-Sorbonne.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2008 2014 Nathalie Van De Woestyne [2]
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[3])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
280 309 264 263 288 264
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


Voir aussi

Monument

Déservillers est une très ancienne paroisse dont les premiers signalements datent de 1243. Ce fut d'ailleurs l'abbaye de Buillon qui eut le droit de patronage sur cette église. En 1250, le chapitre métropolitain de Besançon acquit ce titre. En 1407, Hugonin de Scey, seigneur de Fertans, reconnut tenir en fief de l'archevêque, le droit de présentation à la cure. La paroisse de Déservillers a compté aussi Labergement du Navoy, les hameaux de l'Ermitage, Palantin, la Broche et une partie des moulins de Rochanon.

La superbe église actuelle (restaurée dans les années 1990) qui possède un très beau berceau roman (avec deux bas reliefs, David tenant la tête de Goliath à gauche, un paysan frappant une chouette à droite) sur la porte d'entrée a été reconstruite en 1730, sous Louis XV. Le clocher du XVe siècle a été conservé, le toit du clocher date de 1819 et il a été restauré dans les années 1970, paré de belles tuiles vernissées multicolores qui font la gloire des clochers comtois.

Le retable (classé par les Monuments historiques) du maître-autel a été sculpté par Augustin Fauconnet, le maître de Goux-les-Usiers en 1758. Un autre retable et le tabernacle datent de 1766. La chaire est sans doute de la même époque et du même artiste. Une peinture de sainte Agathe, patronne de la paroisse, orne la face centrale du retable principal, tandis qu'une sculpture de la sainte est située sur la chaire. Retables et chaire ont été classés en 1916 et 1966 respectivement. Les bancs de la nef sont en bois tournés du XVIIIe siècle.

Au XIXe siècle, en plein maximum démographique, des travaux importants ont été entrepris. Une cloche a été fondue en 1836, des boiseries furent installées en 1843 et l'orgue aurait été acquis en 1867 (mais rien n'est sûr, des anciens du village ayant mentionné un certain Cahier, artisan, comme facteur d'orgue au début du XXe siècle). La toiture de l'église en lave a été tuilée en 1873 par un entrepreneur de Chantrans, un certain Delphin. Les tuiles vernissées du clocher datent des travaux de 1968.

Enfin, on signale des croix, notamment une croix de la Mission de 1873 au nord du village et au sud, une statue de la Vierge inaugurée le 15 août 1855, en pleine mariologie nationale après les apparitions de Lourdes et La Salette.

Autres bâtiments

La mairie-école date de 1849, les fontaines de 1859 (il n'en reste que deux, mais à l'époque, elles remplacèrent de vieux bassins en bois), le pont à bascule est mis au point en 1901 et l'électrification date de 1904. Un maître d'école est attesté dans le village depuis 1676. L'école de 1849 a servi à la fois aux instituteurs publics et aux sœurs de la Charité de Besançon qui ouvrirent une école de filles. Une gare avait été prévue en 1902 par le Conseil général du Doubs qui voulait installer un embranchement d'Amancey à Levier sur la ligne du chemin de fer département d'Amathay à Besançon, mais le projet ne fut pas réalisé, sans doute du fait de la forte pente. Les premières voitures ne tardèrent pas à arriver au village, la première, une Panhard avait été acquise par la famille Robert Comte dans les années 1930.

Notes et références

Liens externes

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