- Deir El-Médineh
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Deir el-Médineh
Article de la série Lieux égyptiensLieux Nomes / Villes
Monuments / TemplesRégion Basse-Égypte / Moyenne-Égypte
Haute-Égypte / NubieLocalisation Deir el-Médineh (ou Deir al-Médîna) est le nom arabe d'un village de l'Égypte antique où résidait la confrérie des artisans chargés de construire les tombeaux et les temples funéraires des pharaons et de leurs proches durant le Nouvel Empire (de la XVIIIe à la XXe dynastie). Le site se situe sur le chemin qui mène du Ramesséum à la vallée des reines.
Son nom antique, Set Maât her imenty Ouaset, signifie « La place de Maât (ou Place de vérité) à l'occident de Thèbes ». En effet, le village se trouve à l'ouest de Thèbes, sur la rive opposée du Nil. Le nom arabe de Deir el-Médineh signifie « le couvent de la ville » car, à l'époque de la conquête de l'Égypte par les arabes, le temple du village avait été converti en église chrétienne. Peut-être n'est-ce qu'une légende, mais les artisans vénéraient Amenhotep Ier (-XVIe siècle ) comme fondateur et protecteur de la confrérie.
Les habitants de Deir el-Médineh sont à l'origine d'une grande partie des tombes de la vallée des rois et des temples funéraires qui longent la rive ouest du Nil. Ils sont entre autres à l'origine des tombes des Aménophis, des Thoutmôsis, des Ramsès et du plus médiatique des pharaons, le jeune Toutânkhamon. On leur doit également le temple monumental d'Hatchepsout sur le site de Deir el-Bahari. Sur le flanc de la colline bordant le village, les tombes des ouvriers ont été construites et décorées par les ouvriers de la nécropole eux-mêmes. On trouve y entre autres les tombes d'Ipy, de Pached, et de Senedjem. Les fouilles ont permis de retrouver un grand nombre d'ostraca (débris de matériaux sur lesquels on a écrit ou dessiné) et de papyri, qui renseignent d'une façon détaillée sur la vie quotidienne des ouvriers. Ceux-ci apparaissent comme un personnel très qualifié de petits fonctionnaires, bien logés, nourris, soignés, bénéficiant d'un statut enviable. Ces grands travaux n'ont donc pas été réalisés, contrairement à une légende tenace, par une population d'esclaves.
Le village fut abandonné, puis pillé, durant la Troisième période intermédiaire qui débuta à la fin du règne de Ramsès XI.
La déesse Mert-Seger (la cime) était la protectrice du village. Elle résidait au sommet de la pyramide naturelle formée par un pic de la montagne thébaine (450 m).
Sommaire
Architecture du village
À son apogée, le village couvrait une superficie de 5600 m² et comptait moins d'une centaine d'habitants.
Ceint par une muraille haute de cinq mètres environ, percée d'une porte gardée nuit et jour, le village est composé de soixante-dix maisons mitoyennes donnant sur une rue principale. Chaque maison, construite en brique crue sur des fondations de pierre, comprend trois ou quatre pièces : une entrée avec une chapelle surélevée ; une pièce de vie au plafond également surélevé et percé de petites fenêtres laissant passer le jour, équipées d'une sorte de capte-vent destiné à apporter un peu de fraîcheur à l'intérieur ; une ou deux pièces donnant sur une cour équipée d'un four en argile et servant de cuisine. Ces cours étaient protégées du soleil par des canisses de roseau. Enfin, les maisons étaient complétées par une cave, destinée à maintenir au frais les denrées alimentaires. Le toit plat constituait un espace supplémentaire de couchage et de stockage. Les murs intérieurs étaient enduits et peints de motifs colorés géométriques imitant des tissus décoratifs.
Le mobilier était limité et simple, les pièces étant petites et le bois rare et onéreux. Les vêtements, cosmétiques et objets de valeur étaient entreposés dans des paniers, des pots ou des coffres en bois. Les maisons les plus riches disposaient de lits, de chaises et de tabourets mais dans les plus modestes -la majorité de celles de Deir el-Médineh-, des banquettes en brique crue servaient pour dormir et s'asseoir. Les repas étaient servis sur des plateaux, parfois soutenus par des tréteaux mobiles.
Les tombes des artisans étaient hors de l'enceinte et jouxtaient le village.
Un temple de construction ptolémaïque y fut édifié par Ptolémée IV pour les déesses Hathor et Maât.
Équipes de travailleurs
Deux équipes se partagaient les tâches d'aménagement et de décoration des sépultures pharaoniques. Chacune comptait contremaîtres, maçons, peintres, graveurs, sculpteurs, etc. La cité se développa jusqu'à compter sous Ramsès IV quelque 1 200 artisans nourris par une noria de pêcheurs, cultivateurs et porteurs d'eau.
Temples et divinités vénérées à Deir el-Médineh
Divinités vénérée
- Maât, la rectitude, règle primordiale de la confrérie ;
- Mert-Seger, protectrice du village ;
- Thot, patron des scribes et des dessinateurs ;
- Khnoum, patron des potiers et des sculpteurs.
- Hathor, déesse de l'amour
Temples
Le temple ptolémaïque
D'époque ptolémaïque, le petit temple de Deir el-Médineh (neuf mètres de large sur vingt-deux mètres de long) comporte trois sanctuaires juxtaposés précédés d'un vestibule soutenu par deux colonnes à chapiteau hathorique.
Ici étaient vénérées Amon-Rê-Osiris, Amon-Sokar-Osiris et Hathor[1] et on trouve dans un des sanctuaires une très rare représentation de la pesée du cœur devant Osiris qui devait définir si le défunt était apte ou non à entrer dans le royaume des morts.
Bien que fort modeste, le temple est pourvu d'un mammisi, actuellement visible sous la forme d'un renfoncement dans un des murs extérieur du temple, lui même entouré par une enceinte en briques crues typique.
Autres constructions
Outre le temple de Deir el-Médineh, le site est parsemé de fondations d'autres temples plus anciens, notamment le petit temple d'Amenhotep Ier et la chapelle d'Hathor construite par Séthi Ier[2] alors que d'autres éléments remontent à Ramsès II.
Fouilles archéologiques
Le village fut fouillé par Ernesto Schiaparelli de 1905 à 1909 puis méthodiquement exploré par Bernard Bruyère et Jaroslav Cerny entre 1917 et 1947.
Notes
- ↑ R. H. Wilkinson, page 190
- ↑ R. H. Wilkinson, page 189
Références bibliographiques
- Pierre du Bourguet, Le temple de Deir al-Médîna, éd. par Luc Gabolde, dessins de Leïla Ménassa, Le Caire, 2002 (Mémoires publiés par les membres de l'Institut français d'archéologie orientale du Caire, 121).
- Richard H. Wilkinson, The Complete Temples of Ancient Egypt.
Voir aussi
En 2000, l'auteur Christian Jacq a écrit une série intitulée La Pierre de Lumière, traitant précisément de ce village d'artisans. Elle est composée de quatre volumes : Néfer le silencieux, La femme sage, Paneb l'ardent et La place de Vérité.
Liens externes
- Dossier thématique sur Deir el-Médineh au temps des Ramsès- Musée du Louvre
- Le temple égyptien : Description du temple de Deir el-Médineh.
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