- Daphnis et Chloé (Longus)
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Daphnis et Chloé est un roman grec attribué à un certain Longus et daté du IIe ou IIIe siècle de l'ère chrétienne.
Sommaire
L’auteur
Daphnis et Chloé est présenté sur les manuscrits comme un ensemble de « pastorales de Longus ». Tout ce que nous savons de Longus figure dans son œuvre : celui-ci se présente comme un chasseur découvrant par hasard, à Lesbos, un tableau dans un sanctuaire représentant l'allégorie de l'Amour. Il se le fait expliquer par un guide local, et décide aussitôt de composer un récit sur le même sujet[1].
La chasse est alors un loisir de riche citadin. Par ailleurs, la curiosité dont il fait preuve dans le sanctuaire semble montrer qu’il s’agit d’un homme cultivé. On a pu s’interroger sur son origine, ses notations sur l’île de Lesbos paraissant le fait d’un étranger.
Le sujet
Le roman, fortement inspiré par la poésie bucolique, et également par les Idylles de Théocrite, se déroule sur quatre livres. Le sujet de Daphnis et Chloé se distingue des autres romans grecs par son décor bucolique et l’ironie constante qui préside au déroulement de l’action. Celle-ci a lieu dans la campagne, près de la cité de Mytilène. Daphnis est un jeune chevrier, enfant trouvé. Chloé, quant à elle, une bergère, également enfant trouvée. Ils s’éprennent l’un de l’autre mais de multiples rebondissements les empêchent d’assouvir leur amour. C'est avant tout leur éducation sentimentale qui est décrite tout au long de ces péripéties. À la fin du roman, chacun retrouve ses véritables parents, et la noce peut avoir lieu.
Postérité
Traduit par Amyot, ce roman comportait une lacune censurée parce que jugée « licencieuse ». L'helléniste Paul-Louis Courier découvrit en novembre 1809 à Florence un exemplaire intégral du roman, qui lui permit d'en élaborer une traduction plus complète. Mais après avoir copié la page qui manquait, il fut accusé d'avoir renversé son encrier sur l'ancien manuscrit[2]. Les savants italiens en furent enragés, surtout ceux qui avaient donné « la plus exacte description » du manuscrit.
Cette œuvre a inspiré La Sireine d'Honoré d'Urfé, et plus tard on en retrouve la structure dans Paul et Virginie, de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre. Elle était également admirée par Goethe qui la vanta auprès de ses contemporains. Elle a aussi été adaptée sous forme de ballets par le compositeur français Maurice Ravel et le chorégraphe Michel Fokine en 1912 dans Daphnis et Chloé ainsi que plus récemment par le chorégraphe Jean-Claude Gallotta dans Daphnis é Chloé (1982). Le Tumulte des flots de Yukio Mishima semble enfin en être une réécriture. Colette cite l'œuvre dans Le Blé en herbe car l'intrigue est proche, deux adolescents y découvrant l'amour. Raymond Radiguet y fait également allusion dans Le Diable au corps.
Notes et références
- Daphnis et Chloé, Prologue.
- Pierre Grimal, Romans grecs et latins, Gallimard, 1958, p. 794 « On sait comment ce précieux passage se trouva taché d'encre et comment le bibliothécaire florentin prétendit que cette tache avait été faite exprès, pour empêcher toute nouvelle lecture — accusation à peine croyable et dont Courier s'est défendu avec esprit »,
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Traduction du texte grec
- Daphnis et Chloé - cartes postales anciennes
- Daphnis et Chloé, version audio
- Résumé détaillé et illustré
Bibliographie
- Longus, Pastorales (Daphnis et Chloé), texte établi et traduit par J. R. Vieillefond, Collection des Universités de France, Paris, Belles Lettres, 1987.
Catégories :- Roman grec
- Littérature grecque d'époque romaine
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