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D. B. Cooper
Pour les articles homonymes, voir Cooper.D. B. Cooper (aussi connu sous le nom de Dan Cooper) est un pseudonyme donné à un célèbre pirate de l’air qui, le 24 novembre 1971, après avoir reçu une rançon de 200 000 $, sauta en parachute de l’arrière d’un Boeing 727 alors qu’il volait au-dessus de la région du Nord-Ouest Pacifique des États-Unis.
Aucune preuve concluante n’a permis de déterminer l’endroit où se trouve Cooper, et plusieurs théories se disputent l’explication de ce qui s’est passé après son célèbre saut. Les seuls indices qui ont été trouvés dans l’affaire sont ambigus : environ 6 000 $, échoués sur les rives du fleuve Columbia, et une partie d’un symbole supposé appartenir à l’escalier arrière de l’avion duquel Cooper sauta. La nature de la fuite de Cooper et l’incertitude de ce qui lui est arrivé continuent à intriguer l’opinion publique. De nos jours, l’affaire Cooper (de nom de code "Norjak" par le FBI[1]) reste non résolue.
Sommaire
Le détournement
Une mallette piégée
À 16h35, le 24 novembre 1971, aux États-Unis (la veille de Thanksgiving), un homme voyageant sous le nom de Dan Cooper détourne le vol 305, un Boeing 727-051 de la compagnie Northwest Orient Airlines décollant de l’aéroport international de Portland, Oregon, en menaçant de faire exploser une bombe à bord (il porte avec lui une mallette contenant des câbles électriques et des « bâtons rouges »).
Lorsque Cooper prit place à bord de l’avion, il comprenait seulement 36 passagers et 6 membres d’équipage. Il portait un imperméable noir, des mocassins, un costume d’affaires foncé, une chemise blanche parfaitement repassée, une fine cravate noire, et une épingle de cravate nacrée. Il portait également des lunettes de soleil enveloppantes.
« Vous êtes détournés »
L’avion était à peine dans les airs, qu’il appela son hôtesse de l'air, Florence Schaffner, assise non loin, pour commander une boisson. Après l’avoir payée, il lui tendit une enveloppe. Elle pensa qu’il lui donnait son numéro de téléphone, donc elle la glissa, non-ouverte, dans sa poche. Cooper se pencha plus près, « Mademoiselle, vous feriez mieux de regarder ce message. J’ai une bombe ». Dans l’enveloppe se trouvait une note qui disait, « J’ai une bombe dans ma mallette. Je m’en servirai si nécessaire. Je veux que vous restiez à mes côtés. Vous êtes détournés ».
Quand l’hôtesse de l’air informa le cockpit des intentions de Cooper, le pilote, William Scott, contacta le contrôle du trafic aérien à Seattle-Tacoma, et on lui ordonna de coopérer avec le pirate de l’air. Scott indiqua à Schaffner de retourner s’asseoir près de Dan Cooper, qui entrebâilla sa mallette un instant, suffisamment longtemps pour permettre à Schaffner d’apercevoir des cylindres rouges et des câbles électriques. Il lui ordonna de dire au pilote de ne pas atterrir avant que l’argent et les parachutes ne soient prêts à Seattle-Tacoma. Elle retourna au cockpit pour transmettre les instructions de Cooper.
Relâchement des passagers suite à l’exécution de ses requêtes
Quand l’avion atterrit à sa destination originale prévue, l’aéroport international de Seattle-Tacoma près de Seattle, Washington, à 17h45, il relâcha tous les passagers en échange de 200 000 $ (en coupures de 20 $) et quatre parachutes, supposés être pour les quatre personnes restantes à bord de l’avion (le pilote, le copilote, une hôtesse de l’air et lui-même). On pense que c’était une manière pour D. B. d’être sûr qu’aucun des parachutes qui lui étaient remis n’était piégé.
À 19h45, il intima à l’équipage de reprendre les airs, leur ordonnant de voler vers Mexico à une vitesse et une altitude relativement basses, environ 10 000 pieds [3 048 m] (l’altitude normale de croisière est d’environ 25 000 pieds [7 620 m] à 37 000 pieds [11 277 m] avec les trains d’atterrissage enclenchés et 15 degrés de volets. À un moment du vol, il sauta de l’escalier arrière de l’avion avec l’argent et les parachutes. Le FBI suppose que son plongeon eut lieu vers 20h11 au-dessus du sud-ouest de l’État de Washington, car c’est à ce moment que l’escalier arrière s’ouvrit. À cause de la mauvaise visibilité, son plongeon ne fut pas remarqué par les avions de chasse F-106 de l’United States Air Force qui pourchassaient l’avion de ligne. On suppose qu’il a atterri au sud-est de la ville d’Ariel au bord du Lake Merwin, 48 km au nord de Portland.Échec des recherches après 18 jours de traque
En dépit de 18 jours de recherches de la zone d’atterrissage estimée, aucune trace de l’homme ou de son parachute n’a jamais été trouvée, et on ne sait même pas s’il a survécu à sa fuite. Le FBI questionna puis relâcha un homme du nom de D. B. Cooper, mais qui n’a jamais été considéré comme un suspect significatif. Cependant, à cause d’une mauvaise communication avec les média, les initiales "D. B." sont restées fermement associées au pirate de l’air et c’est ainsi qu’il est connu de nos jours.
Après trois détournements similaires (mais moins réussis) en 1972, le Federal Aviation Administration ordonna que tous les Boeing 727 soient munis d’un mécanisme connu sous le nom de Cooper Vane, une cale aérodynamique mécanique qui empêche l’escalier arrière d’être abaissé pendant le vol.
Le 13 février 1980, 5 800 $ (en coupures de 20 $) de la rançon furent trouvés par une famille qui pique-niquait à 8 km au nord-ouest de Vancouver (Washington) sur les rives du fleuve Columbia. On a su que les coupures provenaient de la rançon donnée à Cooper, car les numéros de série des billets correspondaient à ceux enregistrés par les autorités, dans le but de le traquer et de l’appréhender dans l’éventualité où il aurait cherché à les dépenser ou les déposer.
Les suspects
Richard McCoy, Jr.
Un des détournements de 1972 a été mené par Richard McCoy, Jr. Le 7 avril 1972, quatre mois après le détournement de D. B. Cooper, McCoy embarqua sur le vol United Flight 855 pendant une escale à Denver. C’était un Boeing 727 avec un escalier arrière, du même type que celui utilisé dans l’affaire Cooper, que McCoy utilisa pour s’échapper après avoir donné à l’équipage le même type d’instructions que Dan Cooper.
Suite à un tuyau, la police commença à enquêter sur le cas McCoy. Marié, ayant deux jeunes enfants, il était professeur de catéchisme mormon tout en étudiant le droit à l’université Brigham Young. Il était aussi vétéran de la guerre du Viêt Nam, ancien béret vert pilote d’hélicoptère, et un parachutiste enthousiaste.
Après une correspondance positive d’une empreinte digitale et d’une écriture manuscrite, McCoy fut arrêté deux jours après le détournement. Ironiquement, McCoy faisait partie des équipes de la Garde Nationale impliquée dans la recherche en hélicoptère du pirate de l’air. À son domicile, les agents du FBI trouvèrent une tenue de parachutiste et un sac de toile rempli de 499 970 $ en liquide. McCoy clama son innocence, mais fut condamné pour un des détournements de 1972 et reçut une peine de 45 ans de prison.
Une fois incarcéré, utilisant son accès au cabinet dentaire de la prison, McCoy fabriqua un faux pistolet à l’aide de pâte dentaire. Il s’échappa avec plusieurs autres condamnés en août 1974 après avoir volé un camion poubelle et en le projetant contre l’entrée principale de la prison. Cela prit trois mois au FBI pour localiser McCoy, en Virginie. McCoy tira sur les agents du FBI et l’agent Nicholas O’Hara le tua en répliquant avec un fusil de chasse.
D. B. Cooper: The Real McCoy, co-écrit par un ancien agent du FBI du nom de Russell Calame, a été publié en 1991. Le livre soutient la thèse suivant laquelle Cooper et McCoy étaient en réalité la même personne, en faisant mention des méthodes semblables de détournement et d’une cravate oubliée par Cooper, similaire à celles portées par les étudiants de l’université Brigham Young. L’auteur soutient que McCoy « n’a jamais admis ni dénié être Cooper ». Et lorsqu’il fut directement demandé à McCoy s’il était Cooper, il répondit « Je ne veux pas en parler avec vous ». L’agent qui tua McCoy est cité comme ayant dit : « Lorsque j’ai tué Richard McCoy, j’ai tué D. B. Cooper au même moment ». La veuve de Richard McCoy, Karen Burns McCoy, gagna un procès contre les co-auteurs du livre et contre son éditeur.
Duane Weber
En juillet 2000, U.S. News & World Report sortirent un article à propos d’une veuve de la ville de Pace en Floride, appelée Jo Weber, proclamant que son défunt mari, Duane Weber, lui ait avoué « Je suis Dan Cooper » juste avant sa mort en 1995. Elle devint suspicieuse et commença à effectuer des recherches sur le passé de son mari. Duane Weber a servi dans l’armée américaine durant la Seconde Guerre mondiale et plus tard a servi dans une prison près de l’aéroport de Portland. Mme Weber se rappela que son mari a eu une fois un cauchemar où il parla pendant son sommeil à propos de saut à partir d’un avion et dit quelque chose à propos d’« avoir laissé mes empreintes sur l’escalier arrière ». Elle a une fois trouvé un vieux ticket d’avion dans ses papiers au nom de la compagnie Northwest Airlines qui indiquait SEA-TAC (aéroport de Seattle-Tacoma). Jo se rappela que peu avant sa mort, Duane lui révéla qu’une vieille blessure au genou lui était arrivée en « sautant d’un avion ».[2]
Mme Weber se rappela aussi des vacances en 1979 que le couple prit vers Seattle, « un voyage sentimental » d’après ce que lui dit Duane, avec une promenade vers le fleuve Columbia. Elle se rappela comment, bizarrement, Duane marcha tout seul vers la rive du fleuve, seulement quatre mois avant qu’une partie du cash de Cooper soit trouvée dans le même secteur. Une des plus convaincantes pièces à conviction, que Mme Weber produisit, était le fait qu’elle avait trouvé un livre sur l’affaire Cooper à la bibliothèque locale sur lequel elle trouva des annotations à l’intérieur correspondant à l’écriture manuscrite de son mari. Mme Weber commença à correspondre avec l’agent du FBI Ralph Himmelsbach, l’enquêteur en chef sur l’affaire Cooper. Himmelsbach a évoqué que Weber était l’un des meilleurs suspects sur lesquels il ait enquêté.[2] Bien que la correspondance entre le portrait-robot et les photographies de Duane Weber doit être considérée comme peu concluante, récemment, un logiciel d’identification faciale a été utilisé sur 3 000 photographies (y compris celle de Weber et deux autres suspects), et l’a déterminé comme « la meilleure correspondance » des 3 000.
John List
En 1971, le « tueur de masse » John List fut considéré comme suspect dans l’affaire D. B. Cooper, qui se produisit juste après qu’il eut tué sa famille. L’âge de List, les traits physiques de son visage, et sa corpulence étaient semblables à ceux du mystérieux pirate de l’air. Cooper sauta de l’avion détourné avec 200 000 $, la même somme que le total des dettes de List. De sa prison, List a énergiquement nié être Cooper, et le FBI ne le considère plus comme un suspect...
Influences culturelles
Bandes dessinées
- Une édition de la bande dessinée The Far Side montre un homme en parachute tenant une mallette en train d’atterrir dans la "ferme de Ben & Vera Rottweiler". La légende dit : « La fin non racontée de D. B. Cooper ».
- Une bande dessinée de Dilbert présente les restes de D. B. Cooper dans le « musée de l’Étrange et du Fantastique de Dogbert ».
Films, TV, radio
- En 1981, un film d’aventures, 200 000 dollars en cavale[3], a été réalisé par Roger Spottiswoode, avec Treat Williams dans le rôle de Cooper et Robert Duvall dans le rôle d’un officier de police le traquant.
- La série télévisée Infos FM a comporté un arc dans lequel le personnage Jimmy James est arrêté car on le soupçonne d’être D. B. Cooper. Pendant le procès, on découvre que Cooper est en fait Adam West. Plus tôt dans la série, on avait révélé que James était Gorge profonde.
- Dans le film Without a Paddle, trois amis partent à la recherche du trésor de D. B. Cooper. Ils finissent par trouver les restes de Cooper (mort après avoir cassé sa jambe lors de l’impact) avec son argent.
- Dans la série télévisée Prison Break de la Fox, le personnage Charles Westmoreland est suspecté par ses camarades détenus d’être D. B. Cooper. Après l’avoir nié à plusieurs reprises pendant la première saison, Westmoreland admet finalement qu’il est bien Cooper et que la rançon avec laquelle il s’est enfui est en fait de 5 millions de dollars. Cependant, le vrai D. B. Cooper est censé s’être enfui avec seulement 4% de cette somme (Westmoreland explique que le FBI a menti au sujet du montant réel de la rançon avec laquelle Cooper s’est enfui afin d’éviter une humiliation publique). En outre, Westmoreland prouve au personnage principal qu’il est bien Cooper en lui montrant un billet de 100 $ avec un numéro de série correspondant à ceux utilisés pour le paiement de la rançon ; cependant, en réalité la rançon fut payée avec des billets de 20 $. Une autre erreur est que le billet de 100 $ est daté de 1972, une année après que le détournement a réellement eu lieu.
- Dans la série télévisée Twin Peaks de David Lynch, un agent spécial du FBI, Dale Cooper, partage les mêmes initiales que le pirate de l’air, le nom complet étant Dale Bartholomew Cooper.
- À la fin des années 1980, une série télévisée américaine, Unsolved Mysteries, a comporté un épisode émettant l’hypothèse que le portrait-robot élaboré par le FBI était mauvais et qu’ils l’ont fait à nouveau dessiner. Ils en ont conclu que le pirate de l’air était McCoy.
- Une chaîne de la Fox a diffusé le film The Search for D. B. Cooper[4] et reçu une amende de 27 500 $ de la FCC pour langage obscène.
- En 1995, le troisième épisode de la quatrième saison de la série télévisée américaine Le Rebelle, intitulé Un butin tombé du ciel (The Ballad of D.B. Cooper dans la version originale) met en scène les deux personnages principaux, chasseurs de primes de leur état, partir à la recherche de D. B. Cooper pour le capturer et toucher la récompense correspondante.
- Dans la série télévisée Breaking Bad diffusée sur la chaîne payante AMC, l'avocat Saul Goodman se moque du héros Walter White en le comparant à D. B. Cooper, moquerie visant le déguisement exagéré de ce dernier.
Lieux
- La communauté d’Ariel (comté de Cowlitz) commémore l’incident par une célébration annuelle appelée D.B. Cooper Days.
- Un bar appelé "DB Cooper's" se trouve sur la 39e rue à Kansas City, dans le Missouri.
Livres
- Le détournement de Cooper est brièvement mentionné dans la nouvelle Rita Hayworth and the Shawshank Redemption[5] de Stephen King, lorsque le personnage Andy Dufresne, plaisantant à moitié, pense que D. B. Cooper est un ancien détenu de la prison de Shawshank qui s’est échappé quelques années auparavant.
- Elwood Reid a publié un roman chez Albin Michel en 2004 intitulé La seconde vie de D. B. Cooper. Dans cette version, D. B. Cooper est un vétéran du Viêt Nam du nom de Phil Fitch.
Musique
- Le chanteur-compositeur natif de l’Oregon Todd Snider a fait une chanson sur ce fameux mystère ayant pour titre "D. B. Cooper".
- Le chanteur-compositeur Chuck Brodsky a inclus une chanson ayant pour titre "The Ballad of D. B. Cooper" dans son album de 2006, Tulips for Lunch.
- Le chanteur de rap Kid Rock y fait une référence dans ses paroles « And for D.B. Cooper and the money he took » dans sa chanson de 1998 "Bawitdaba."
- Le chanteur underground de hip-hop MF DOOM se compare lui-même à D. B. Cooper dans sa chanson « Hoe Cakes », de l’album MM..Food LP (2005) : « Average MCs is like a TV blooper. MF DOOM, he's like D.B. Cooper - out with the moolah ».
- L’album solo homonyme de Roger McGuinn (chanteur de The Byrds) de 1973 contient la chanson « Bag Full of Money » se rapportant au détournement de Cooper : « In the course of Korea I learned how to jump, In the card game of life I was holding a trump, Floating I'm floating on down through the sky, Never had no ambition to learn how to fly, Be glad when it's over be happy to land, With this bag full of money I've got in my hands », qui peut se traduire à peu près par « En vol pour la Corée, J’ai appris comment sauter, Dans le jeu de la vie, Je possédais un atout, Je flotte, Je flotte à travers le ciel, Mais n’ai jamais eu l’ambition d’apprendre à voler, Serai content quand ça sera fini, Heureux d’atterrir, Avec ce sac plein d’argent que j’ai dans les mains ».
- D. B. Cooper, un groupe new wave, a réalisé trois albums au début des années 1980.
Voir aussi
Références
- ↑ Himmelsbach, Ralph P., Worcester, Thomas K. (1986). Norjak: The Investigation of D. B. Cooper. West Linn, Oregon: Norjak Project, 135. ISBN 0-9617415-0-3
- ↑ a et b Pasternak, Douglas. « Skyjacker at large », U.S. News & World Report, 24-31 juillet 2000.
- ↑ The Pursuit of D. B. Cooper en version originale
- ↑ FCC socks Eye with $3.6 mil fine
- ↑ nouvelle présente dans le recueil Différentes Saisons, et ayant inspiré le film Les Évadés
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « D.B Cooper ».
Liens externes
- (en)L’article du journal Salt Lake Tribune sur l’arrestation en 1972 de Richard McCoy
- (en)Crime Library: D. B. Cooper
- (en)Rotten Library: D. B. Cooper
- (en)Dossiers du FBI
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