- Culte de la croix
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Croix (symbole)
Pour les articles homonymes, voir Croix.Le terme croix vient du mot latin crux qui a le sens de « poteau », « gibet », voire « potence ». (voir crucifiement et la Crucifixion propre au Christ) Le terme grec pour désigner le même objet est stauros, dérivé lui de la lettre tau.
La croix est un symbole en forme d'intersection, formée de deux lignes ou plus. La « région » est une zone définie par l'intersection (il y a ainsi en général quatre régions).
Le Robert historique de la langue française donne comme définition :
- « Du latin crux, crucis, désignant plusieurs sortes d'instruments de supplice : le pal, la potence, la croix. L'usage de cette dernière apparaît à l'époque des guerres puniques (264-141 av. J.-C.). Le supplice de la croix était réservé aux esclaves, puis à ceux, malfaiteurs et voleurs, qui n'avaient pas le titre de citoyens romains. Dès Plaute (254-184 av. J.-C.), crux est courant en latin et entre dans des locutions proverbiales ; il prend le sens de "torture morale" et, par métonymie, désigne le tourmenteur. »
Sommaire
Symbolique religieuse
Il existe de nombreuses sortes de croix dont seulement quelques-unes sont représentées ici. Celle qui est la plus utilisée dans la chrétienté aujourd’hui, c’est la croix latine, c’est-à-dire la forme de l'instrument de torture en bois où fut cloué Jésus-Christ. On utilise une véritable croix pour de nombreux rites. La messe catholique ne peut avoir lieu que si un crucifix est présent sur où à côté de l'autel du sacrifice. La croix est également portée lors des pèlerinages, des rassemblements (cf. la croix des Journées mondiales de la Jeunesse qui rassemblent tous les trois ans des millions de jeunes) et lors de cérémonies religieuses. La croix est aussi le signe d'affirmation des catholiques lorsqu'ils le dessinent sur leur corps au moyen de la main droite en faisant le « signe de croix ». Ce geste très courant et répété au cours de chaque messe. C'est une profession de foi gestuelle qui symbolise leur appartenance au « corps du Christ » que constitue l'Église.
Cependant, l’usage de la croix en tant que symbole religieux remonte beaucoup plus loin que l’époque du Christ et n’est donc pas seulement d’origine chrétienne. Cela montre que la croix des Chrétiens est déjà universelle avant même l'arrivée de Jésus. On en a un exemple dans la très ancienne religion indienne. Dans la grotte d’Elephanta, on peut voir une croix au-dessus de la tête d’un personnage. Dans une autre peinture ancienne, le dieu Krishna est représenté avec six bras dont trois tiennent une croix.
Quand les conquistadors espagnols envahirent les Amériques, ils furent surpris de découvrir des croix à usage religieux dans de nombreux endroits. Dans l’ouvrage Curious Myths of the Middle Ages, l’auteur Baring-Gould écrit : « Dans l’État d’Oaxaca [Mexique], les Espagnols s’aperçurent que l’on avait érigé des croix de bois comme symboles sacrés. (…) En Amérique du Sud, ce même signe était considéré comme symbolique et sacré. Il était révéré au Paraguay. Au Pérou, les Incas honoraient une croix sculptée d’une seule pièce dans le jaspe. (…) Les Muyscas de Cumana croyaient que la croix (…) était dotée du pouvoir de chasser les esprits mauvais ; en conséquence, on plaçait les enfants nouveau-nés sous sa protection. » C'est cette sacralité du symbole de la croix qui explique que les Amérindiens ne se défendirent pas lorsqu'ils virent arriver les Espagnols qui brandissaient des croix pour prendre possession de ces nouveaux territoires au nom du Christ.
Dans d’autres pays, la croix était également révérée dans l’Antiquité et on lui attribuait des pouvoirs mystiques. Une encyclopédie (Cyclopædia of Biblical, Theological, and Ecclesiastical Literature) fait l’observation suivante : « On trouve le signe de la croix comme symbole sacré chez plusieurs nations de l’Antiquité que l’on peut en conséquence qualifier (…) d’adeptes de la croix. (…) Le symbole de la croix semble avoir eu les significations les plus variées. Parfois, il renvoie au phallus [utilisé dans le culte de l'amour], d’autres fois, à Vénus, déesse de l'amour. »
La croix n’était pas un symbole utilisé par les premiers chrétiens, car ils craignaient que ce symbole soit un signe qui les livre plus rapidement encore aux terribles persécutions romaines qui ont ensanglanté les premiers siècles du christianisme. Le livre Records of Christianity déclare : « La croix n’était pas franchement employée dans la décoration des églises. (…) Le premier symbole du Christ a été le poisson (IIe siècle) car en grec "poisson" s'écrit : IXΘYΣ, ou ichthus, acronyme dont les lettres constituent les premières lettres de Iêsous Christos Theou Uios Sôtêr, c’est-à-dire Jésus Christ,de Dieu le Fils (Fils de Dieu), Sauveur. De plus le poisson, comme tout bon Chrétien, a toujours les yeux ouverts et est le seul animal dont la croissance ne s'arrête jamais, à l'image de la foi du Chrétien. Sur les premières tombes sculptées, il est aussi représenté sous les traits du bon berger (IIIe siècle). » J. Hall (dans son Dictionary of Subjects & Symbols in Art) écrit également : « Après la reconnaissance de la chrétienté par Constantin le Grand, les Chrétiens ne craignant plus les persécutions et encore plus à partir du Ve siècle, la croix commença à être représentée sur des sarcophages [cercueils de pierre], des lampes, des coffrets et d’autres objets. » Sir Wallis Budge ajoute (dans Amulets and Talismans) : « La croix ne devint pas le principal emblème et symbole de la chrétienté avant le IVe siècle. »
Article détaillé : Croix (christianisme).Différents types
- croix latine ou « christique » (le second terme est peu usité) †
- croix en tau ou de saint Antoine
- croix de Saint-André
- croix de saint Pierre (croix latine renversée utilisée pour le martyre de Saint Pierre qui, selon la légende, par humilité envers Jésus le Christ ne s'est pas estimé assez digne pour mourir dans la même position que son Dieu)
- croix basque
- croix celtique
- croix serbe
- croix papale
- croix grecque (les branches sont de même longueur et se croisent en leur milieu) +
- Ankh ou croix ansée (Égypte antique) ☥
- croix fleur-de-lysée
- croix fourchée ("Y", croix en tau dont la branche supérieure est brisée vers le haut)
- croix pointue trois pattes plaine et une pointe/pique vers le bas)
- croix potencée (croix grecque avec des tau aux extrémités de chaque branche)
- croix ancrée (croix grecque avec des ancres aux extrémités de chaque branche)
- croix russe (croix grecque avec des barres sur les branches inférieures et supérieures)
- croix tréflée (croix grecque avec des trèfles aux extrémités de chaque branche)
- croix de Lorraine ou patriarcale ☨
- croix de Malte ou pattée (les pattes peuvent être pleine ou évidée comme ici) ✠
- croix de Jérusalem (croix potencée dont chaque région contient une croix grecque)
- croix Occitane
- croix gammée ou Svastika (selon le sens de rotation)
- Croix huguenote
- Croix scandinave
- Croix dominicaine
- Croix pattée (croix dont les branches s'élargissent à leur extrémité en forme de patte (on dit aussi formé))
Représentation de différentes croix
croix latine ou croix de la passion (dite christique)
Croix de saint Pierre (qui fut crucifié la tête en bas)
crux ansata avec une anse égyptienne (d'origine pharaonique)
crux decussata ou croix de saint André
le swatiska dérive de la roue solaire avec interruption du cercle
forme carrée de la précédente, : croix gammée
l'autre croix en forme de svastika
branches horizontales de longueurs différentes : la croix archi-épiscopale, ou croix patriarcale ; confondue avec le symbole de Jeanne d'Arc, elle devient ensuite la croix de Lorraine
croix triple dénommée croix papale, également croix hiérophante. Emploi : fraternité des Rose-Croix français et partisans de Stanislas de Guaita
croix de Jérusalem, insigne des chevaliers du Saint-Sépulcre de Jérusalem et des Franciscains de la Custode et du Patriarchat Latin de Jérusalem (les cinq croix figurent les cinq blessures du Christ, les cinq premiers livres de la Bible : Pentateuque ou Torah, ainsi que les cinq premières Eglises Chrétiennes)
croix à béquilles, base de la croix de Jérusalem, connue des mérovingiens qui frappent monnaie avec ce symbole. Reprise par les scouts de France (fondés par le Père Jacques Sevin) et les Scouts du Liban
croix à trèfle,
croix de Malte, l'Ordre de Malte continue l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, après le repli de l'ordre de Jérusalem à Rhodes puis à Malte.
Croix pattée, ressemblant à la croix de Malte, dérivant de la crux quadrata. Présence dans le chœur de l'église byzantine d'Avdat, en Israël
croix à enfoncer ; forme de croix de saint Jacques (le Majeur)
croix basque ou lauburu
croix occitane
une croix de l'Ordre du Temple Plusieurs formes ont été utilisées.
croix scandinave: croix figurant sur les drapeaux de plusieurs pays scandinaves.
croix rouge : drapeau de la Confédération Helvétique dont les couleurs sont inversées.
croix de l'Ordre de Calatrava
croix de l'Ordre du Christ
Croix en tau: associé aux ordres franciscains
Sources
- élément Cyclopedia of Biblical, Theological, and Ecclesiastical Literature
- élément Strong’s Exhaustive Concordance of the Bible
- élément Dictionary of Subjects & Symbols in Art
- Bibliographie de cette partie :
- Le livre des Signes et des Symboles, pages 96-106
- I.Schwarz-Winklhofer et H.Biedermann
- éditions Grancher, traduit de l'allemand, mars 2005
- ISBN 978-2-7339-0921-8
- DEMURGER Alain, Chevaliers du Christ, les ordres religieux-militaires au Moyen Age, Le Seuil, 2002, page 203 ISBN 2-02-049888-X
- Le livre des Signes et des Symboles, pages 96-106
Voir aussi
- Croix monumentale
- Signe plus, en forme de croix
- Signe de croix
- Croix (héraldique)
Catégories : Croix | Forme géométrique
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