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Croate du Burgenland
Le croate du Burgenland (gradišćanskohrvatski jezik), qui appartient au groupe des langues slaves du Sud, est parlé dans le Burgenland (en croate Gradišće) autrichien et est officiellement reconnu comme langue vernaculaire de la communauté croate résidant au Burgenland. Selon les statistiques officielles de 2001, il est parlé par 19 412 locuteurs au Burgenland. On trouve également des minorités qui le parlent à Vienne et à Graz.
On a l'habitude de désigner les minorités croates de Hongrie occidentale, de Slovaquie du sud-ouest ainsi que du sud de la République tchèque comme étant des Croates du Burgenland. Ces derniers emploient la même langue qu'au Burgenland et sont aussi historiquement et culturellement très liés aux Croates d'Autriche. Le nombre total de locuteurs dans tous les pays cités est estimé à environ 70 000, d'après les représentants de la communauté croate autrichienne.
Sommaire
Histoire
Le croate du Burgenland s'est implanté à la suite de l'exode de populations croates dû aux guerres menées aux XVIe — XVIIIe siècle par les Turcs dans les Balkans. La Croatie actuelle se situait sur la frontière de l'Empire ottoman ; aussi les Croates émigrés s'installèrent dans l'ouest de la Hongrie de l'époque, ce qui correspond aujourd'hui grosso modo à la zone géographique où le croate du Burgenland est parlé. Les trois groupes dialectaux du croate, à savoir le tchakavien (de la côte nord de la Dalmatie), le chtokavien (de l'intérieur de la Dalmatie) et le kaïkavien (de la Croatie centrale), étaient déjà représentés. Les Tchakaves formaient la majorité des immigrants.
Durant les XVIe et XVIIe siècles sous les princes Zrinski et Frangipani en Croatie autonome (vassale de l'Autriche), une langue publique cultivée justement conforme à l'actuelle du Burgenland était dominante et officielle de la littérature et de l'administration en Croatie, usitée du littoral adriatique et de l’Istrie jusqu'à la frontière hongroise au nord. Par le désastre politique de ces princes, puis du XVIIIe siècle cette langue croate originelle était en Croatie graduellement quittée et avec les idées nouvelles yougoslaves transformée vers le dialecte chtokavien oriental se rapprochant au serbe.
Lorsque la langue croate récente fut standardisée au XXe siècle, on eut surtout recours comme base de travail au dialecte chtokavien couvrant une démie des Croates orientaux; de plus, les Croates expatriés, littoraux, insulaires et autres, ne furent pas consultés lors de ladite réforme. De fait, le croate du Burgenland est aujourd'hui assez distinct du croate officiel moderne, puisqu'ayant une base dialectale assez différente. Pourtant dans la Croatie actuelle, un dialect rural assez semblable à celui du Burgenland on parle maintenant en Istrie et aux îles adriatiques, et surtout dans les vallées de Gacka et de Vinodol le parler est très conforme à celui du Burgenland. Seul l'alphabet employé aujourd'hui en langue croate a été repris par la communauté du Burgenland.
Le croate du Burgenland n'est toutefois pas officiellement reconnu comme étant une langue slave à part. On le considère souvent comme étant une variante dialectale du croate, sans plus. L'emprunt récent massif du croate "principal" à la langue serbe en Yougoslavie a surtout creusé l'écart entre le croate du Burgenland et sa cousine, ainsi que les citoyens croates modernes presque ne peuvent pas comprendre les Croates du Burgenland, de l’Istrie et des îles adriatiques, ni les textes croates médiévaux.
Langue écrite
Le croate du Burgenland se fonde majoritairement sur les dialectes čakaves locaux, même s'il ne contient que quelques emprunts à la langue vernaculaire du Burgenland. Les dialectes germaniques environnants ont aussi laissé une empreinte non négligeable sur le vocabulaire.
Au sud du Burgenland, les Croates du Burgenland parlent plutôt le Štokave, plus au nord le Kajkave près de la frontière hongroise, et enfin le Čakave vers Vienne.
Nom de lieux
Voici une liste de noms de villes en langue locale et en croate du Burgenland :
- Bijelo Selo (en allemand: Pama)
- Novo Selo (Neudorf)
- Pandrof (Parndorf)
- Uzlop (Oslip)
- Trajštof (Trausdorf)
- Cindrof (Siegendorf)
- Klimpuh (Klingenbach)
- Cogrštof (Zagersdorf)
- Vorištan (Hornstein)
- Štikapron (Steinbrunn)
- Celindof (Zillingtal)
- Vulkapodrštof (Wulkaprodersdorf)
- Otava (Antau)
- Rasporak (Draßburg)
- Pajngrt (Baumgarten)
- Filež (Nikitsch)
- Veliki Borištof (Großwarasdorf)
- Frakanava - Dolnja Pulja (Frankenau - Unterpullendorf)
- Kalištrof (Kaisersdorf)
- Bajngrob (Weingraben)
- Bandol (Weiden bei Rechnitz)
- Stinjaki (Stinatz)
- Čajta (Schachendorf)
- Čemba (Schandorf)
- Pinkovac (Güttenbach)
- Nova Gora (Neuberg)
- Veršvar (Rotenturm)
- Beč (Wien, Vienne)
- Prisiki (en hongrois: Peresznye)
- Koljnof (Kópháza)
- Gornji Čatar (Felsöcsatár)
- Hrvatske Šice (Horvátlövö)
- Hrvatski Židan (Horvátzsidany)
- Narda
- Plajgora (Olmond)
- Čunovo
- Devinsko Novo Selo (en slovaque: Devinska Nova Ves)
- Hrvatski Grob (Chorvátsky Grob)
- Hrvatski Jandrof (Jarovce)
- Rosvar (Rusovce)
- Frelištof (en tchèque: Jevišovka)
- Dobro Polje (Dobré Pole)
- Nova Prerava (Novy Prerov)
Références
- J. Breu: Die Kroatensiedlung im Burgenland und den anschließenden Gebieten. Wien 1970
- R. Hajszan (éditeur): Pannonisches Jahrbuch, Band I. - XVI. Pannonisches Institut, Gutterbach 1994-2007
- G. Neweklowsky: Die Kroatische Dialekte des Burgenlandes und der angrenzenden Gebiete. Akademie der Wissenschaften, Phil.-hist. Klasse, Bd. 25, 376 p., Wien 1978
- V. Vazny: Cakavske nareci v slovenskem Podunaje. Sbornik Filozoficke fakulty 52/47: 122-136, Bratislava 1927
Liens internes
Liens externes
- (hr) Znanstveni institut
- (hr) Hrvatski Kulturni
- (hr) Burgenländisch-kroatisches Zentrum (Gradišćansko-hrvatski Centar) à Vienne
- (en)(hr) Chakavian-Kaykavian Wiki: chak.volgota.com (inaccessible d'ici, on doit sortir hors de Wikipédia)
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