- Académie de Saint-Luc
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Pour l'académie romaine, voir Accademia di San Luca.
L'Académie de Saint-Luc est à l'origine la confrérie associée à la Communauté des maîtres peintres et sculpteurs de Paris qu'elle finit par supplanter, ou avec laquelle elle a fini par se confondre. Les premiers statuts de la maîtrise des peintres et tailleurs d'images furent dressés en 1391 par le Prévôt des marchands. Ils furent confirmés par des lettres patentes de Charles VII en 1430, d'Henri III en 1583, de Louis XIII en 1622.
Sa fondation est due à Simon Vouet qui avait fréquenté l'Académie Saint Luc de Rome. Professeur et peintre de Louis XIII, il a formé Le Sueur, Le Brun et Mignard, ainsi que des professeurs qui eurent beaucoup de succès comme François Perrier (peintre) et Jacques Blanchard.
La communauté de métier a pris le nom d'académie, ou académie de dessin par des lettres du jeune Louis XIV en 1655, confirmée en 1704 avec la disposition de la chapelle de Saint-Symphorien qu'elle a fait réparer et embellir, et où une déclaration de Louis XIV du 17 novembre 1705 l'autorise à ouvrir une école de dessin et de peinture, et à distribuer chaque année, le jour de la Saint Luc, deux médailles d'argent aux élèves qui se seraient distingués par leur progrès. L'Académie Saint-Luc organisait également des concours, des prix et des expositions (salons) dans différents lieux de Paris.
La création en 1648 de l'Académie royale de peinture et de sculpture dirigée par Charles Le Brun en concurrence avec l'ancienne organisation des métiers, a fait sortir les meilleurs peintres et sculpteurs de leur statut de corps de métier du bâtiment pour leur donner un statut proche de celui des officiers royaux, qui deviendra celui d'artiste.
Dans L'Almanach historique et raisonné des architectes, peintres, sculpteurs, graveurs et ciseleurs de Paris, publié en 1776 par Delalain, la notice est rédigée par Lebrun: " Cette académie occupe près de Saint-Denis-de-la Chastre une maison où elle tient son bureau, dans lequel les amateurs comme les étrangers peuvent voir les chef-d'œuvre des premiers artistes français, tels que Le Brun, Le Sueur, Mignard, Blanchard (1757-1827) et autres, que l'on conserve soigneusement, ainsi que les chefs-d'œuvre des artistes modernes. On ne refuse à qui que ce soit cette douce satisfaction. il y a chaque jour, dans une salle, école publique où des professeurs enseignent tout ce qui concerne la peinture et la sculpture, la perspective, l'architecture et la géométrie. L'Académie doit à la bienfaisance dont M. le Marquis de Paulmy l'honore, quatre médailles, dont deux d'or et deux d'argent, que ce généreux seigneur distribue lui-même aux élèves qui ont montré au concours le plus de talent."
En 1776, les élèves de Saint-Luc se sont réunis à ceux de l'Académie royale de peinture, qui pour les recevoir a obtenu une seconde salle au Louvre consacrée à l'étude des modèles.
En 1777, toutes les communautés de métier ayant été supprimées, elle disparaît, et se trouve ensuite rétablie avec la protection de 'René-Louis, marquis d'Argenson qui en était le protecteur depuis 1729.
À noter que les corporations de métiers artistiques en Italien sont appelées également Compagnie des peintres de Saint-Luc et depuis 1339 à Florence, la Compagnia dei pittori fiorentini di San Luca) ou Guilde de Saint-Luc dans toute l'Europe.
Membres
- Jean Bassange.
- Pierre-Jacques Bethon.
- Mademoiselle Boquet.
- Chaise, père de Charles-Édouard Chaise.
- Jean Siméon Chardin (1699-1779), reçu en 1724.
- Jérôme-François Chantereau, aussi marchand d'art.
- Hubert Drouais.
- Nicolas Fouché.
- Jean-Baptiste Lallemand.
- Charles Le Brun.
- Robert Le Lorrain[1].
- Pierre Le Sueur.
- Antoine Maistrier.
- Augustin Ménageot.
- P. Nicolet.
- Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet.
- François de Troy.
- Claude-Joseph Vernet (1714-).
- Louis Vigée (1715-1767).
- Guillaume Voiriot.
- Simon Vouet (1590-1649), fondateur.
- Jacques sculpteur, faïencier de Sceaux et de Bourg-la-Reine.
Bibliographie
- J.-J. Guiffrey, Livrets des expositions de l'Académie de Saint-Luc à Paris pendant les années 1751,1752,1753,1736,1762,1764 et 1774, avec une notice et une table, (1915), Librairie des Arts et Métiers, Nogent-le-Roi, 1991, Réédition par Jacques Laget.
- Nathalie Heinich, Peintres et académiciens,
- Jérôme de La Gorce, dir. La condition sociale de l'artiste. XVIe - XXe siècles, Paris, 1987.
- Explication des Ouvrages de Peinture et de Sculpture de Messieurs de l'Académie de Saint-Luc, par M. Eisen, peintre de cette Académie et de celle des beaux-arts de Rouen, Paris, 1751
Notes et références
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