Coregonus albula

Coregonus albula

Corégone blanc

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Corégone
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Super-classe Osteichthyes
Classe Actinopterygii
Sous-classe Neopterygii
Infra-classe Teleostei
Super-ordre Protacanthopterygii
Famille Salmonidae
Sous-famille Coregoninae
Genre Coregonus
Nom binominal
Coregonus albula
(Linnaeus, 1758)
Statut de conservation IUCN :

DD  : Données insuffisantes

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Le corégone ou corégone blanc (Coregonus albula) est une espèce de poisson d'eau douce qui vit exclusivement dans les lacs alpins, encore assez mal connu, qui fait encore l'objet d'études phylogénétique. Les corégones sont localement fréquents dans l'hémisphère nord en Europe, en Asie et en Amérique du Nord où selon le lieu il est appelé : Marène, vendace, féra, lavaret, palée...

En Europe de l'Ouest, deux espèces de corégones (Coregonus lavaretus et C. albula) sont autochtones en zone alpine, alors que C. peled y a été introduite par des pêcheurs, en posant des problèmes de pollution génétique suite aux hybridations avec C. lavaretus, l'espèce autochtone française. C. peled est caractérisée par un nombre plus élevé de branchiospines que les C. lavaretus.

Le corégone blanc est appelé palée dans les lacs suisses. En France, il est presque limité à la région Rhône-Alpes, dans les grands lacs alpins. On le nomme lavaret au lac du Bourget et dans les lacs subalpins plus petits (Lac d'Aiguebelette, Nantua, Lac de Paladru, Laffrey, Issarlès, etc.) et en Franche-Comté (lacs du Jura) ; ou encore féra au lac Léman, au lac de Joux et au lac d'Annecy. Il est à noter toutefois que ce terme de féra, pour le lac Léman du moins, reste ambigü : il était autrefois utilisé pour Coregonus fera, espèce aujourd'hui éteinte.

Sommaire

Origine du nom

Du grec koré (pupille) et gonia (angle).

Nom scientifique

Coregonus albula. Classe Ostéichthyens, ordre Salmoniformes, famille Salmonidés, sous-famille Coregoninae.

Description

Il est facilement identifiable par sa queue fourchue et sa petite tête, son corps allongé, et couvert de grandes écailles. Il est argenté sur les flancs, avec un ventre blanc et un dos brun-vert, gris-bleu ou bleu-vert. Sa taille moyenne est de 45 cm pour un poids de 1 kg.

Habitat

Les lacs d'altitude semblent avoir leur préférence, mais on les trouve dans des barrages de réservoirs, des gravières et ballastières et des étangs frais où ils ont souvent été introduits. Hormis en période de reproduction ils vivent au large, dans les grands lacs de montagne, du niveau de la surface jusqu'à 20 m de profondeur. Certaines espèces vivent plus près du fond où elles se nourrissent.

Mode de vie

Grégaire, il nage en bancs supposés suivre le zooplancton qui évolue au gré des saisons et du cycle jour/nuit horizontalement et verticalement, ainsi qu'au grès des apports en nutriments.

Alimentation

Insectes, crustacés et zooplancton.

Reproduction

Les corégones atteignent leur maturité sexuelle entre 3 et 4 ans.

En période de frai (octobre - décembre), les corégones se rapprochent des rives pour se reproduire. Les femelles pondent 12 000 à 19 000 œufs par kilogramme de leur poids, sur des frayères au fond de sable ou de graviers, l'eau doit être à 5 °C.

Longévité

Les spécimens les plus vieux qui ont été observés étaient âgées de 10 ans.

Menaces

Le corégone est réputé sensible à la pollution et surtout à l'eutrophisation. Pour cette raison, comme la truite sauvage et le saumon sauvage naturellement présents, il est considéré comme un bon bioindicateur de l'état des écosystèmes aquatiques, cependant comme pour les truites et les saumons, les introductions ou réintroductions parfois "sauvages" ont modifié la génétique des populations et n'en facilitent pas le suivi. Ces poissons sont supposés préférer des lacs d'au moins 10 km² de surface, exempt d'eutrophisation et aux eaux plutôt froides et oxygénées : l'exemple d'introductions réussies dans presque tous les lacs du Jura français et du Massif central, au début du xxe siècle, a prouvé que ce poisson qu'on croyait fragile était finalement assez rustique pour s'adapter à une grande diversité d'habitats. Dans le Lac de Thoune, en Suisse, 40 % des corégones présentaient dans les années 2000 des anomalies de conformation des organes sexuels, peut être en raison de la présence de milliers de tonnes de munitions immergées par l'armée dans le lac. Une étude tente de déterminer l'origine de ces anomalies et de vérifier si des munitions ont commencé à libérer des toxiques dans le lac.

Les corégones du lac du Bourget semble moins perturbés génétiquement que ceux d'Annecy, Issarlès, Léman, Saint-Point, Constance, Neuchâtel (VUORINEN et al., 1986), mais les introduction sauvages de corégones non locales sont une menace persistante pour les espèces autochtones. C. peled (palée suisse de Neuchâtel) introduite dans les années 1950-1960 a ainsi modifié par hybridation le patrimoine génétique de C. lavaretus dans les lacs Léman et Bourget. Depuis peu, les relâchers faits au Léman et au Bourget ne sont théoriquement faits qu'à partir de juvéniles issus de parents capturés dans ce même lac.

Les corégones comme les salmonidés font l'objet d'un suivi avec un renforcement des effectifs au Léman par alevins artificiellement élevés. Le lac du Bourget fait l'objet d'une gestion restauratoire d'un pool autochtone. Divers "stocks" sont entretenus en ballastières alors que le lac d'Annecy, plus oligotrophe reste un lieu de référence sans alevinage.

Comme pour d'autres salmonidés, dont au lac d'Aiguebelette, le pacage lacustre est testé.

Cuisine

Chair blanche non grasse et réputée délicate. Elle se défait en gros flocons.

Sources

  • VUORINEN J. 1988 - Enzyme genes as interspecific hybridation probes in Coregoninae fishes. Finnish Fish. Res., 9, 31-37.
  • VUORINEN J., CHAMPIGNEULLE A., DABROWSKI K., ECKMANN R. et ROSCH R. 1986 - Electophoretic variation in Central European Coregonid populations. Arch. Hydrobiol. Beih. Ergebn. Limnol., 22, 291-298.

Voir aussi

Liens externes

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