- Contrainte holonome
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En mécanique analytique, on dit qu'un système de N particules est soumis à une contrainte holonome s'il existe une équation algébrique caractérisant l'état du système : équation algébrique de plusieurs variables que sont les vecteurs coordonnées des particules, pour ; contrainte que l'on écrit sous la forme . Si les contraintes sont modélisées par un système d'équations de ce type, on parle encore de contraintes holonomes.
Une contrainte qui ne peut pas s'écrire sous cette forme est dite non holonome.
Si l'équation de la contrainte holonome dépend du temps, , elle est dite rhéonome, si elle n'en dépend pas, , elle est dite scléronome.
Mathématiquement, une contrainte holonome définit une variété fermée plongée dans l'espace dans laquelle évolue le système de particules. La dimension de cette variété est le nombre de degrés de liberté du système et le nombre de coordonnées indépendantes à considérer pour le décrire. En général K contraintes holonomes enlèvent K degrés de liberté, mais, suivant les équations et leur indépendance, il peut en être autrement (on peut ramener K équations indépendantes à une seule équation si on le souhaite ; ce sujet dans toute sa généralité relève de la géométrie algébrique).
Sommaire
Exemple
La rigidité d'un corps supposé rigide est un ensemble de contraintes holonomes scléronomes : pour deux particules quelconques numérotées , il existe une constante telle que l'on doit avoir .
Coordonnées généralisées
Le système étudié peut être décrit par d'autres variables que les positions spatiales de ses N points : angles, positions relatives, etc. Dans ce cas, les nouvelles coordonnées utilisées sont appelées « coordonnées généralisées », elles sont souvent notées et sont au nombre de . On a , et la contrainte holonome peut alors s'écrire . Le système des N points, évoluant dans l'espace de dimension 3, peut alors être considéré comme décrit dans un espace de dimension n.
- Un système de N corps ponctuels non soumis à une contrainte holonome a 3N degrés de liberté et nécessite donc 3N variables réelles indépendantes pour être décrit (par exemple : les 3N coordonnées des N corps).
- Un système de N corps ponctuels soumis à une contrainte holonome a 3N-K degrés de liberté et nécessite donc 3N-K variables réelles indépendantes pour être décrit : ce peut être des coordonnées spatiales de certains corps, ou d'autres données. On parle toujours de coordonnées généralisées.
Dans l'espace, un triangle est déterminé par trois sommets (donc 9 coordonnées) soumis à trois contraintes holonomes indépendantes (les 3 contraintes de longueurs), donc il y a 9-3 = 6 degrés de liberté. Dans l'espace un triangle est donc déterminé par 6 variables indépendantes (on peut choisir les 3 coordonnées d'un des sommets et 3 angles qui permettent de déterminer les directions de deux côtés). Comme la position de tout solide rigide est déterminée par trois de ses points non-alignés quelconques, donc elle est aussi déterminée par 6 variables indépendantes.
Déplacement virtuel, forces de contrainte et multiplicateurs de Lagrange
Un déplacement virtuel est un déplacement instantané et infinitésimal du système de telle sorte qu'il vérifie toujours ses contraintes. Pour une contrainte holonome, on doit donc avoir , d'où, au premier ordre, .
On peut justifier que le vecteur est proportionnel à la force de contrainte généralisée, associée à la contrainte , dont les n coordonnées sont (proportionnalité justifiée par un raisonnement sur les degrés de liberté du système[1]), le coefficient de proportionnalité étant nommé multiplicateur de Lagrange. En cas d'existence de K contraintes holonomes, on peut justifier de la même manière que la somme des forces de contraintes est une composition linéaires des vecteurs, indexés par k = 1,2,...,K, , les coefficients étant nommés également multiplicateurs de Lagrange.
Exemples de contraintes non holonomes
- Un corps M ponctuel dont les mouvement sont limités à l'intérieur d'une sphère de centre O et de rayon R vérifie l'inéquation , soit , ce qui est une contrainte non-holonome.
- Une masse ponctuelle attachée à l'extrémité d'un ressort vérifie la contrainte non-holonome , avec .
Notes et références
- ISBN 2868835848. Chapitre I, Complément 1.2, p34-35 de Mécanique : de la formulation lagrangienne au chaos hamiltonien, par Claude Gignoux et Bernard Silvestre-Brac ; éditeur EDP-Sciences, 2002, 467 pages
Bibliographie
- Claude Gignoux et Bernard Silvestre-Brac ; Mécanique : de la formulation lagrangienne au chaos hamiltonien, éditeur EDP-Sciences, 2002, 467 pages ISBN 2868835848.
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