- Congrégation mariale
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Une Congrégation mariale (Congregatio mariana) était, dans l'Église catholique romaine, un groupe de laïcs qui se réunissait en association avec la Compagnie de Jésus. Ces congrégations, qui appartenaient à la famille ignatienne, existèrent de la fin du XVIe siècle jusqu'aux années 1960, où elles changèrent de nom.
Sommaire
Histoire
Un jésuite belge, Jean Leunis (1532-1584), professeur de latin au Collège romain de 1560 à 1564, avait pris l'habitude de rassembler un groupe de ses étudiants pour les engager à une vie spirituelle plus profonde : prière personnelle, dévotion à la Vierge Marie, vie sacramentelle régulière. Il souhaitait les inciter à des « œuvres de charité » dans la ville de Rome. Le groupe se réunissait régulièrement : le soutien et l'aide mutuelle étaient importants. L'initiative était révolutionnaire : pour la première fois on offrait à des non-clercs la possibilité d'approfondir leur foi. On peut toutefois en trouver les racines dans le groupe de laïcs qu'Ignace de Loyola accompagnait comme directeur spirituel et dans les retraites.
En 1578, Claudio Acquaviva, supérieur général de la Compagnie de Jésus, approuva les règles de cette congrégation. Le mouvement fut officiellement reconnu en 1584 par le pape Grégoire XIII. Dans la bulle pontificale Omnipotens Dei, il invita la congrégation de Rome à en être la Prima Primaria, le modèle auquel d'autres groupes devaient s'affilier. Des congrégations se créèrent alors dans de nombreux collèges jésuites partout en Europe. Puis, en 1587, le pape Sixte V publia la bulle Superna Dispositione qui conférait au supérieur général de la Compagnie le droit d'adjoindre à la Prima Primaria de nouveaux groupes (hommes, femmes, prêtres) qui n'étaient pas nécessairement issus des collèges jésuites. Cent ans plus tard, 1 459 congrégations mariales étaient affiliées à la Prima Primaria du Collège romain.
Durant leur histoire quatre fois centenaire, les Congrégations mariales connurent des crises et un sérieux déclin. Au XVIIIe siècle 80 000 personnes y appartenaient. Les Congrégations mariales étaient devenues une affaire de prestige personnel, les actions sociales et caritatives étaient symboliques et une place trop grande était accordée aux dévotions et célébrations de toute sorte. La suppression de la Compagnie de Jésus, entre 1773 et 1814, leur fut également funeste.
Évolution
Le renouveau se dessina avec le congrès de 1922, lorsque Wladimir Ledochowski, supérieur général de la Compagnie de Jésus, convoqua les jésuites qui œuvraient avec les Congrégations mariales. Un secrétariat central fut créé. En 1948, le pape Pie XII, dans sa lettre Bis saeculari, donna une mission au mouvement, avec un appel à la réforme, des orientations pour l'avenir et des déclarations sur l'apostolat laïc en général. Cet appel fut suivi d'un second congrès de jésuites venant de 40 pays différents, en 1950. L'année suivante (et en marge du premier Congrès mondial pour l'apostolat des laïcs), se forma une Fédération mondiale des congrégations mariales. De nouveaux statuts furent préparés, recentrant le mouvement sur la spiritualité ignatienne, la prière personnelle, les réunions de groupes et l'engagement apostolique.
Le concile Vatican II donna un nouvel encouragement, en insistant sur la place centrale des laïcs dans la vie de l'Église. En 1968, le jour de la fête de l'Annonciation, le pape Paul VI confirma les principes généraux de la Fédération mondiale, et les Congrégations mariales devinrent la Communauté de vie chrétienne (CVX).
Annexes
Liens externes
Catégories :- Compagnie de Jésus
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