- Abigail Adams
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Abigail Adams (née Smith) (11 novembre 1744 - 28 octobre 1818) était la femme de John Adams, le deuxième président des États-Unis. Elle est également la mère de John Quincy Adams, le 6e président américain.
On se souvient d'elle aujourd'hui, principalement, par les nombreuses lettres qu'elle écrivit à son mari alors qu'il siégeait au sein des Congrès continentaux à Philadelphie. John Adams demandait fréquemment l'avis de sa femme sur nombre de sujets et leurs lettres sont pleines de débats sur le gouvernement et la politique. Ces lettres sont des témoins inestimables de l'époque de la Guerre d'indépendance et d'excellentes sources des commentaires politiques d'alors.
Sommaire
Jeunesse et famille
Abigail est née en l'église de la Congrégation de la paroisse nord à Weymouth dans le Massachusetts le 11 novembre 1744, fille du révérend William Smith (1707-1783) et d'Elizabeth Quincy Smith. Son père, un congrégationaliste libéral, et ses aïeux étaient des ministres et dirigeants de l'Église congrégationaliste au sein d'une société qui tenait le clergé en haute estime. Il ne prêchait cependant pas la prédestination, le péché originel ou la pleine divinité du Christ, mais mettait plutôt l'accent sur la raison et la moralité[1].
Bien qu'elle ne suive pas d'études à proprement parler, sa mère lui enseigne, ainsi qu'à ses sœurs Mary (1746-1811) et Elizabeth, la lecture, l'écriture et le calcul; les importantes bibliothèques de leur père, oncle et grand-père, leur permettent d'étudier les littératures anglaise et françaises[1]. Intellectuelle ouverte d'esprit, pour son époque, les idées d'Abigail sur les droits des femmes et le gouvernement joueront un rôle important, bien qu'indirect, dans la naissance des États-Unis.
Mariage avec John Adams
Abigail Smith rencontre John Adams en 1759 et tous deux échangent des lettres d'amour jusqu'en 1762; John l'appelle Miss Adorable et Abigail, Dearest Friend. Ils se marient le 25 octobre 1764, peu avant le vingtième anniversaire d'Abigail. Ils vivent dans une ferme à Braintree (qui sera plus tard rebaptisé Quincy) dans le Massachusetts avant de s'installer à Boston où il pratique le droit. En dix ans, elle donne naissance à cinq enfants: Abigail (1765-1813), le futur président John Quincy Adams (1767-1848), Susanna Boylston (1768-1770), Charles (1770-1800), et Thomas Boylston (1772-1832). Un sixième enfant, Elizabeth, naît en 1775. Elle s'occupe seule de la famille alors qu'il voyage en tant que juge itinérant.
En 1784, elle rejoint, avec sa fille Abigail, son mari et son fils aîné, John Quincy, à son poste diplomatique de Paris. Après 1785, elle s'acquitte de son rôle d'épouse du premier ambassadeur des États-Unis en Grande-Bretagne. Ils rentrent en 1788 et vivent dans une maison connue sous le nom de « Old House » à Quincy, qu'elle agrandit et remodèle à son idée. La résidence existe toujours et est ouverte au public. Elle fait partie du Adams National Historical Park.
Épouse du vice-président
En tant qu'épouse du vice-président, Abigail devient une amie de Martha Washington et une aide précieuse lors des réceptions officielles, grâce à son expérience au sein des cours et des bonnes sociétés étrangères. Après 1791, sa santé la contraint à passer la plupart de son temps à Quincy. Elle est cependant résolue face à la maladie et aux problèmes; comme elle l'écrira, elle n'oublie « pas les bienfaits qui adoucissent l'existence. »[2]
First Lady
Lorsque John Adams est élu président des États-Unis, elle continue à organiser les réceptions et devient la première hôtesse d'une Maison Blanche, qui est encore en travaux. La ville est encore un terrain vague et la demeure du président un chantier. Elle s'en plaint à sa famille, dans ses lettres qui nous fournissent un témoignage précis des trois mois qu'elle passe à Washington où elle s'acquitte de son mieux des diners et réceptions. Elle mentionne que les feux doivent être allumés constamment pour réchauffer la froide et caverneuse demeure. Elle indique aussi qu'elle doit mettre son linge à sécher dans l'une des grandes pièces. Contrairement à Martha Washington, elle prend une part active à la politique. Elle est même si active en ce domaine que les opposants politiques la surnomment Mrs. President[3].
Les Adams se retirent à Quincy en 1801 après la non réélection John Adams en tant que président. Elle suit cependant attentivement la carrière politique de son fils comme le prouvent les lettres qu'elle écrit à ses contemporains.
Son décès
Abigail Adams meurt de la fièvre typhoïde, le 28 octobre 1818, quelques années avant que son fils ne devienne président. Elle repose auprès de son mari dans une crypte de la United First Parish Church (également connue comme Church of the Presidents) à Quincy. Elle a alors 73 ans et John Adams en aura 90 à sa mort.
Ses derniers mots à son époux furent « Ne soit pas triste mon ami, mon très cher ami. Je suis prête à m'en aller. Et John, ce ne sera pas long. »[4]
Idées politiques
Droits des femmes
Adams est une partisane du droit de propriété des femmes mariées et que davantage d'opportunités leur soient offertes en particulier dans le domaine de l'éducation. Femmes, qui, elle le croit, ne doivent pas se soumettre à des lois qui sont contraires à leurs intérêts, ni ne doivent se contenter du rôle de compagnes de leurs époux. Elle doivent étudier et être reconnues pour leurs capacités intellectuelles, ainsi peuvent elles influencer l'existence de leurs enfants et de leur mari. Sa célèbre lettre, de mars 1776, à son mari, siégeant au Congrès continental, demande:
- « ...pensez aux femmes et soyez leur plus généreux et favorables que vos aïeux. Ne remettez pas tous les pouvoirs en mains de leurs maris. Souvenez-vous que tout homme serait un tyran s'il le pouvait. Si une attention particulière n'est pas accordée aux femmes, nous sommes déterminées à fomenter une rébellion et nous ne nous sentirons liées par aucune loi à laquelle nous n'ayons eu ni voix ni représentation. »[5]
Ce à quoi, John répond: « ...quant à votre extraordinaire code juridique, je ne peux qu'en rire...Dépendant de lui, nous savons parfaitement ré freiner notre système masculin... »
Esclavage
Comme son mari, elle croit que l'esclavage n'est pas seulement diabolique, mais une menace pour l'expérience démocratique américaine. Dans une lettre écrite, le 31 mars 1776, elle explique qu'elle doute que la plupart des Virginiens aient une telle « passion pour la Liberté », alors qu'ils « privent leurs fellow Creatures » de liberté[6].
Un incident notable se produit à Philadelphie en 1791, où un jeune homme noir, libre, se présente à sa porte, demandant à apprendre à écrire. Elle place le garçon dans un cours du soir, sous les protestations du voisinage. Abigail répond « qu'il est un homme libre autant qu'aucun de ces jeunes hommes et n'est-ce pas un argument supplémentaire que sa face soit noire pour ne pas lui refuser l'instruction? Comment pourra-t-il obtenir un gagne-pain? ... Je ne verrais aucune honte à l'accueillir dans mon salon pour lui apprendre à lire et à écrire. »[7]
Hommages posthumes
Mémorial
Un Adams Memorial est proposé, à Washington, pour honorer Abigail, son mari et les autres membres de sa famille. L'Abigail Adams Cairn est érigé au sommet d'une colline où avec son fils John Quincy, elle assista à la Bataille de Bunker Hill et à l'incendie de Charlestown. À cette époque, elle prenait soin des enfants de Joseph Warren, président du Congrès de la province du Massachusetts, qui fut tué lors de la bataille.
Théâtre
Des passages de ses lettres à son mari font partie des chansons de la comédie musicale de Broadway, 1776.
Télévision
Le rôle d'Abigail Adams est joué par Kathryn Walker, en 1976, dans la série The Adams Chronicles de PBS. Dans la série John Adams, de HBO, en 2008, c'est Laura Linney qui joue son rôle.
Monnaie
Le First Spouse Program du Presidential $1 Coin Act autorise la United States Mint à produire des pièces de 10 dollars or, d'une demie once, ainsi que des copies en bronze[8] en l'honneur des premières dames. La pièce d'Abigail Adams fut émise le 19 juin 2007.
Notes et références
- Abigail Adams » in Unitarian Universalist Biographical Dictionary «
- New letters of Abigail Adams
- Abigail Adams » in First Lady Biography, National First Ladies' Library «
- Bobbé, p. 326
- Douglas, p. 7.
- McCullough, p. 134.
- Emerson, p. 10.
- First Spouse Program. Accessed 2008-06-27. "The United States Mint also produces and make available to the public bronze medal duplicates of the First Spouse Gold Coins." U.S. Mint:
Bibliographie
- Abigail (Smith) Adams, Mary (Smith) Cranch, New letters of Abigail Adams, 1788-1801, Boston : Houghton Mifflin Co., 1947. (OCLC 186313244)
- Dorothie De Bear Bobbe,́Abigail Adams, the second first lady, New York, Minton, Balch & Company, 1929. (OCLC 1499195)
- Natalie S. Bober, 1995. Abigail Adams: Witness to a revolution New York: Simon & Schuster Children's Publishing Division.
- Dorothy May Emerson, June Edwards, Standing before us : Unitarian Universalist women and social reform, 1776-1936, Boston : Skinner House Books, 2000. (ISBN 978-1-55896-380-1)
- David G McCullough, John Adams, New York : Simon & Schuster, 2001. (ISBN 978-0-684-81363-9)
- Emily Taft Douglas, Remember the ladies; the story of great women who helped shape America, New York, Putnam, 1966. (OCLC 499005)
- Paul C. Nagel, 1987. The Adams Women: Abigail and Louisa Adams, Their Sisters and Daughters. New York: Oxford University Press. ISBN 978-0-19-503874-3
Article connexe
Liens externes
- Short summary of Abigail's Life
- Appleton's Cyclopedia of American Biography, edited by James Grant Wilson, John Fiske and Stanley L. Klos. Six volumes, New York: D. Appleton and Company, 1887-1889
- Adams family biographies - Massachusetts Historical Society
- Collection of Abigail Adams Letters
- My Dearest Friend: Letters of Abigail and John Adams, Harvard University Press
- The Adams Women: Abigail and Louisa Adams, Their Sisters and Daughters, Harvard University Press
- Descent from Glory: Four Generations of the John Adams Family, Harvard University Press
- Adams Family Correspondence. Cambridge: Harvard University Press
- Abigail Adams Birthplace - Museum in Weymouth, Massachusetts
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