- Comtes du Bassigny
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Comté de Bassigny
Sommaire
Géopolitique du comté au Moyen Âge
Introduction
Le Bassigny, faisant partie de la Civitas-lingonum est déjà connu au temps de Jules César, comme lieu de passage naturel sécurisé vers la Germanie, et comme zone fertile où installer un poste militaire. Les voies romaines Lyon – Trèves et Langres - Naix passent en plein Bassigny.
Sous les Mérovingiens
Après la chute de l'empire romain et les grandes invasions du Ve siècle, le territoire était alors occupé par les Alamans. Puis il fut intégré au royaume des Burgondes, prenant Langres vers 460, jusqu'à se qu'il soit annexé au royaume des Francs mérovingiens, en 534. Ce pagus était situé à la frontière des diocèses de Langres et de Toul, et donc une limite entre les provinces de Lyon et de Trêves. Cette fracture majeure de l'Occident médiévale donna au territoire une situation de confins, dont l'histoire nous à laissé comme témoin le fameux traité d'Andelot, localité proche sis dans le Bolenois.
Au VIIe siècle, le « Pagus Bassianensis » avait appartenu à Gondoin (ou Gondouin, † v.656), seigneur de l'Ornois, du Bolenois et du Bassigny[1], père de sainte Salaberge et de Bodon Leudin, évêque de Toul. Le clan Wulfoald/Gundouinides étaient l'un des principaux adversaires aux Pippinides.
Sous les Carolingiens
Au VIIIe siècle, ce fut saint Gengoul (702 - † 760), l'un des principaux barons de Bourgogne. Certains historiens pensent que lui et Gondoin ont un lien généalogique[2].
Lors du traité de Verdun, en 843, Lothaire Ier reçut dans sa part, le Bolenois, le Bassigny et le Barrois de l’Aube. Ces trois territoires n’auraient formé qu’un seul comté. En ces temps, l'historien Maurice Chaume nous rapporte que le Bassigny est passé aux mains d'une lignée dont les illustres ancêtres seraient Donat Ier de Melun (v.790 - † ap.858/av.871), qui fut comte et missus dominicus dans la province de Sens, et sa femme Landrade de Paris, fille du comte Bégon de Paris. Les divers partages qui suivirent restent assez obscures part rapport aux limites territoriales mais celles-ci redeviennent plus claires avec l’avènement des Ottoniens en Lotharingie[3].
Suite à la création du duché de Bourgogne, après 880, avec à sa tête le duc Richard le Justicier, le comté y fut annexé. En même temps, il eut à souffrir des raids Vikings, qui ravagèrent la région jusqu’en 925. Puis vint le conflit entre Hugues le Grand et Hugues le Noir. Ce premier seigneur voulant mettre la main sur la Bourgogne, prit le Bassigny sans difficulté, et assiégea Langres (936). Le comté revint pour peu de temps à Hugues le Noir suite à un traité de paix, mais la lutte reprit et Hugues le Grand finit par obtenir le duché.
En 941, Roger II de Laon obtient le Bassigny en bénéfices, et ce par alliance dont plusieurs hypothèses ont été retenues. Puis en 961, son fils Hugues fait don, en présence du roi Lothaire (qui venait d'assiéger Dijon pour la remettre à Othon), sollicité par la reine Gerberge et le comte Renaud de Roucy, de la curtis de Condes pour être inhumé à saint Rémi de Reims et lègue le Val-de-Rognon aux chanoines. Puis il meurt la même année[4].
Sous les Capétiens
Lambert de Bassigny († 1031), dernier descendant mâle et évêque de Langres, aurait partagé ses fiefs de Clefmont, Sexfontaines et Vignory entre ses proches. Il est aussi question d’un tronc commun entre le lignage des comtes avec les familles féodales de Choiseul et de Nogent, qui se partagèrent le Bassigny.[5]
Les comtes de Bassigny
Première branche
- Gosselin Ier de Bassigny ou Gozelon (v.836 - † 861), il est le fils de Donat Ier, comte de Melun et Landrée (ou Landrade) de Paris, qui se rattache au clan des Rorgonides[6], de pure lignée carolingienne il est un descendant de Charlemagne.[7]
- Hugues Ier de Bassigny (v.852 - † 914), fils du précédent, on lui connaît Arembert, vicomte de Lassois comme fils, né vers 870.[8]
- Gosselin II de Bassigny ( † v. 931) ou Goscelmus (en latin), Josselin, seigneur ayant des possessions en Bassigny, assista au synode tenu dans la cathédrale de Langres en avril 906[9]. Devenu évêque de Langres en 922, il fait partie de ceux qui avec les comtes Garnier de Sens, Manassès de Dijon et l'évêque Ansegise de Troyes infligent une sévère défaite au viking Ragenold de Nantes, le 6 décembre 924 à Calaus mons qui est peut-être Chalmont, entre Milly-la-Forêt et Barbizon ou plutôt Chalaux, sur la rivière du même nom, dans la Nièvre [10].
- Hugues de Bassigny ( † ap. 939) comte de Bassigny vers 906, fils de Hugues Ier et frère du précédent.
Deuxième branche
- Roger II de Laon († 942), fut comte de Laon de 926 à 931, comte de Douai de 931 à 941 puis comte de Bassigny-Bolenois de 941 à 942 par mariage.
- Hugues III de Bassigny († 25/08/961), "Consanguineus" (cousin) du roi Lothaire, fut comte de Bassigny-Bolenois, fils du précédent, inhumé à Saint-Remi de Reims[11].
- Gosselin III (ap. 961), fils du précédent[12], il fut comte du Bassigny-Bolenois, puis aussi abbé de Saints-Geosmes.
- Richard (?-?), comte de Bassigny[13], il est très probablement le frère de Lambert de Bassigny ou de Clefmont († 1031), évêque de Langres de 1016 jusqu'à sa mort.[14]
Notes et références
- ↑ Abbé Louis Dubois, Histoire de l'abbaye de Morimond, 1852, p. 458
- ↑ Les Cahiers Haut-Marnais n°248/249/250/251 - 2007 - p. 26 à 28
- ↑ Michel Bur La Champagne médiévale (recueil d'articles), édit. D. GUÉNIOT, 2005, p. 143 & 144
- ↑ La formation du comté de Champagne - M. Bur - 1977, Nancy - p. 105
- ↑ Gilles Poissonnier – Histoire des Choiseul – Tome 1 – Le Pythagore Editions, Chaumont, France 1996 – ISBN 2-908456-16-8
- ↑ Maurice Chaume Les origines du duché de Bourgogne 1925, p. 170
- ↑ M. Chaume, Académie des sciences, arts et belles lettres de Dijon (France) Les origines du duché de Bourgogne 1925, p. 242
- ↑ Maurice Chaume Académie des sciences, arts et belles-lettres Recherches d'histoire chrétienne et médiévale 1947, p. 265
- ↑ Langres et ses évêques, VIIIe-XIe siècles : aux origines d'une seigneurie ecclésiastique : actes du colloque Langres-Ellwangen, Langres, 28 juin 1985 - De Josef Semmler, Société historique et archéologique de Langres - Publié par Société historique et archéologique de Langres, 1986
- ↑ Philippe Lauer Robert Ier et Raoul de Bourgogne, rois de France (923-936) 1910Tandis que Roegnvald penetrait dans la Bourgogne, pillant tout sur son passage, les comtes Garnier de Sens, Manasses de Dijon, avec les eveques Josselin de Langres et Anseis de Troyes, prevenus peut-etre sous main par le marquis Hugues, avaient rassemble leurs vassaux. Ces seigneurs se porterent a la rencontre des Normands qui se retiraient vers la France du nord, charges de butin. Le choc eut lieu sur les confins du Gatinais, à Chalmont, le 6 décembre. La lutte fut acharnee. Il s'agissait pour les Normands d'assurer leur retraite, et les Bourguignons etaient decides a leur faire expier les ravages qu'ils avaient faits chez eux. Huit cents Normands resterent, dit-on, sur la place. Du cote bourguignon, le comte Garnier ayant eu son cheval tue sous lui fut pris et mis a mort.
- ↑ Michel Bur La formation du comté de Champagne (v. 950-v. 1150) (thèse), 1977, p. 101
- ↑ Victor Hyacinthe Sévigni ou une paroisse rurale en Normandie pendant les trois derniers siècles 1865, p. 101
- ↑ Chartes et documents de Saint-Benigne de Dijon : prieures et dependances des origines a 1300 - Par Dijon Saint-Benigne (Benedictine abbey)., Georges Chevrier, Maurice Chaume - Publié par Impr. Bernigaud & Privat, 1943
- ↑ Cahier Haut-Marnais n°232-233, pages 8, 16 et 17
- ↑ idem 6.
Articles connexes
- Maison de Vignory
- Maison de Clefmont
- Famille de Choiseul
Liens externes
- Gondoin, père de sainte Salaberge : Recherches historiques et statistiques sur les principales communes de l'arrondissement de Langres ; voir aussi l'article Wikipédia en anglais : Gundoin, Duke of Alsace [1]
- Eglise de Toul et église de Langres du Xe au XIIe siècle - par A. Rauwel : [2]
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