- Commune de Marseille
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La Commune de Marseille fut proclamée à l'annonce du soulèvement de la Commune de Paris, le 22 mars 1871. Cette situation révolutionnaire qui couvait depuis le 1er novembre 1870 va perdurer jusqu'au début d'avril 1871.
Sommaire
Historique
Les prémices
Le conflit qui régnait au sein du Conseil municipal de Marseille entre républicains modérés et révolutionnaires était arbitré sinon attisé par la Garde nationale (bourgeoise) et la Garde civique (ouvrière). De plus, tous savaient qu'Alphonse Esquiros, l'administrateur supérieur des Bouches-du-Rhône, ayant fonction de préfet, s'opposait à Gambetta et au gouvernement provisoire de Tours. Cela suffit pour provoquer une réaction populaire. Le 1er novembre 1870, l'Hôtel de Ville fut occupé et la Commune proclamée. La popularité du préfet restait intacte, mais effondré par la mort de son fils qui venait de succomber à la typhoïde, il se fit remplacer par Alphonse Gent[1].
Les circonstances jouèrent en faveur de celui-ci. Victime d'un attentat, il reçut immédiatement le soutien populaire. Cette sympathie à son égard lui permit de reprendre le pouvoir en main pour le compte du Gouvernement. Et le 13 novembre, le nouveau préfet put télégraphier à Tours que l'Ordre régnait à Marseille[1].
La Commune héritière de la Ligue du Midi
Le 3 octobre 1870, Gent avait été élu « Commissaire Général de la Ligue du Midi pour la défense de la République » qui regroupait qui groupait 15 départements. Sur son ordre, l'avocat Gaston Crémieux partit en mission dans toute la région. Il rédigea alors une proclamation qui signifiait ouvertement :
« Nous sommes résolus à tous les sacrifices, et, si nous restons seuls, nous ferons appel à la révolution, à la révolution implacable et inexorable, à la révolution avec toutes ses haines, ses colères et ses fureurs patriotiques. Nous partirons de Marseille en armes, nous prêcherons sur nos pas la guerre sainte[2]. »
La Ligue ne pouvait entrer qu'en opposition ouverte avec le gouvernement de la défense nationale et, au cours d'un meeting organisé à l'Alhambra, le 19 octobre 1870, Crémieux fit ovationner la Ligue du Midi, et la Commune Révolutionnaire.
Le 22 mars 1871, l'avocat prit la tête d'un mouvement insurrectionnel. Il était accompagné de Clovis Hugues, un jeune journaliste de 20 ans, qui était son bras droit et proclamèrent tous deux, drapeau rouge à la main la République Sociale le 23 mars. Elle dura jusqu'au 4 avril quand les versaillais de Notre-Dame de la Garde écrasèrent sous les boulets le bastion communaliste de la Préfecture.
Faits prisonniers par le général Henri Espivent de la Villeboisnet, les deux révolutionnaires furent déférés devant les tribunaux. Adolphe Thiers fit fusiller Crémieux au Pharo, le 30 novembre, et condamner Hugues à quatre ans de cellule et à une amende de 6 000 francs.
Notes et références
- Sudhir Hazareesingh, op. cit.
- Sudhir Hazareesingh, op. cit., p. 48-78
Bibliographie
- Lissagaray, Histoire de la Commune de 1871, Edition La Découverte & Syros, Paris, 2000.
- Sudhir Hazareesingh, Republicanism, War and Democracy : The Ligue du Midi in France's War Against Prussia, in French History, vol. 17, n° 1, mars 2003.
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