- Colonoscopie
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Coloscopie
La coloscopie ou colonoscopie est l'examen visuel du côlon par l'intermédiaire d'une sonde appelée coloscope. C'est une endoscopie digestive permettant l'exploration du rectum et de la totalité du côlon jusqu'à la jonction iléo-colique (intestin grêle). La longueur de tube digestif explorée est de l'ordre d'1,50 m.
La sigmoïdoscopie est un examen plus rapide mais moins complet qui utilise un coloscope plus court et permet l'exploration du rectum et du colon sigmoïde, soit 60 cm de tube digestif.
Sommaire
Description de la technique
L'examen est conduit le plus souvent sous anesthésie, après avoir vidé le côlon de ses matières fécales (régime sans fibre + préparation colique).
Le coloscope est inséré par l'anus puis glissé peu à peu dans l'intestin et dirigé par l'opérateur à l'aide de manettes. Ce dernier insuffle un peu d'air afin de décoller les parois et progresser prudemment. Le premier objectif est d'arriver au tout début du côlon (caecum), à la limite de la valvule iléo-caecale (jonction avec l'iléon). La visualisation des parois coliques se fera lors du retrait progressif de l'appareil.
Le coloscope est pourvu d'une source lumineuse, d'un système optique (soit par fibres optiques soit par caméra vidéo), et d'un ou plusieurs canaux opérateurs. Ces derniers permettent d'insuffler de l'air, d'aspirer l'eau ou de laver et surtout de faire passer des pinces pour les prélèvements de petits morceaux de muqueuse (biopsie) ou d'utiliser des instruments à visée thérapeutique (anse diathermique pour enlever un polype par exemple). Si un polype est enlevé, ce dernier est alors récupéré pour être analysé au laboratoire par histologie.
Préparation nécessaire
L'examen est conduit le plus souvent sous anesthésie générale (ceci n'est vrai qu'en France. Au Québec par exemple, l'examen est normalement conduit sous sédation légère, ou sans sédation du tout), après avoir vidé le colon de ses matières fécales (régime sans fibre 48h avant + préparation colique : PEG4000 type colopeg la veille, environ 3/4l dilué)
Enfin, il nécessite une préparation minutieuse : le patient doit boire la veille, et quelques heures avant l'examen, cette préparation qui permet l'évacuation de toutes les matières fécales (en entraînant une diarrhée). Il est nécessaire de suivre aussi une diète liquide 2 jours avant l'examen, afin de diminuer la quantité de déchets dans l'intestin.
Indications de la coloscopie
La coloscopie est indiquée dans les bilans de :
- antécédents familiaux ou personnels de cancer;
- antécédents familiaux de polypose adénomateuse familiale;
- saignements d’origine digestive;
- diarrhée chronique;
- douleurs abdominales inexpliquées.
Les principales indications sont :- recherche de polypes ou cancer dans le cadre du dépistage du cancer colorectal (16 000 décès par an en France);
- recherche des causes d'un saignement intestinal;
- recherche des causes de douleurs abdominales inexpliquées (essentiellement après 45 ans);
- recherche des causes d'une diarrhée chronique (durant depuis plusieurs semaines);
- suivi de patients ayant des maladies intestinales bien identifiées ou des facteurs de risque connus (cancer, maladies inflammatoires chronique intestinales (MICI), antécédents de polypes.
Dans tous ces cas, la coloscopie permet de faire le point sur l'origine de douleurs, de ballonnements ou encore de saignements. C'est aussi l'examen de référence pour dépister un cancer du côlon.
Rares complications mais importantes : sygmoïdite diverticulaire aiguë (complication d'une diverticulose) avec fièvre car suspicion/risque de perforation ou dans les suites immédiates d'un infarctus du myocarde.
Incidents et accidents
Il s'agit d'un examen très inconfortable, ce qui peut en limiter l'utilisation en l'absence d'anesthésie générale.
Les complications restent exceptionnelles : perforation colique (moins de 0.1 %)[1], hémorragie en cas de biopsie ou d'ablation de polypes (moins de 0.5 %)[1], parfois plus de sept jours après le geste, diverticulite, risque infectieux.
Techniques alternatives
- Le lavement baryté est un examen radiographique consistant à opacifier le colon en effectuant un lavement par un liquide radio-opaque. L'insufflation d'air permet de mieux visualiser certaines anomalies des parois (double contraste). Cet examen est mieux toléré chez le sujet fragile mais apporte moins de renseignements que la coloscopie. Il tend à être remplacé par :
- Le coloscanner (ou coloscan). L'examen radiologique est cette fois remplacé par un scanner et nécessite seulement une insuflation d'air pour ouvrir la lumière du colon. Elle permet une reconstitution tridimensionnelle de l'intérieur du colon pouvant aller jusqu'à une coloscopie virtuelle grâce à des logiciels de post-traitement de plus en plus puissants. Cet examen ne permet naturellement pas d'effectuer des prélèvements sur les anomalies constatées.
Notes et références
- ↑ a et b (en)Complications of colonoscopy in an integrated health care delivery system', Theodore R. Levin, Wei Zhao, Carol Conell, Laura C. Seeff, Diane L. Manninen, Jean A. Shapiro, Jane Schulman, Ann Intern Med.2006; 145: 880-886
Voir aussi
Liens externes
- Fiche d'information du Centre hospitalier du Bois de L’Abbaye et de Hesbaye (Seraing, Waremme)
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Catégorie : Endoscopie de l'appareil digestif
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