Collégiale de Saint-Gaudens

Collégiale de Saint-Gaudens

Collégiale Saint-Pierre de Saint-Gaudens

Collégiale Saint-Pierre et Saint-Gaudens de Saint-Gaudens
Église Saint-Pierre-et-Saint-Gaudens
Latitude
Longitude
Non renseigné
(Chercher ce lieu) 
Pays France France
Région Midi-Pyrénées
Département Haute-Garonne
Ville Saint-Gaudens
Culte Catholique romain
Type Collégiale
Rattaché à Archidiocèse de Toulouse
Début de la construction XIe siècle
Fin des travaux XIIIe siècle
Style(s) dominant(s) Roman
Classé(e) Monument historique

La collégiale Saint-Pierre et Saint-Gaudens est l'église principale de la ville de Saint-Gaudens (Haute-Garonne). C'est un des édifices représentatifs de l'art roman dans cette région.

La collégiale fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1840[1].

Sommaire

Histoire

Le lieu, hauteur dominant la plaine de la Garonne au sortir des Pyrénées, s'appelait le Petit Mas, ou Mas Saint-Pierre. Il a été habité bien avant l'ère chrétienne, ce que confirment les découvertes d'inscriptions et de de marbres gallo-romains. Des lieux de cultes païens existaient à l'emplacement de la collégiale. C'est dans les troubles consécutifs aux invasions, vers le VIe siècle, qui dévastent la région des Convènes (le Comminges actuel), qu'on situe la légende de saint Gaudens. Ce jeune berger fut sommé de renoncer à sa religion chrétienne par un parti de guerriers envahisseurs sous les ordres d'un général nommé Malet, refusa, et fut tué. La tradition populaire semble hésiter entre des Romains ou des Sarrasins, ennemis traditionnels de la foi chrétienne, mais historiquement les envahisseurs étaient plutôt des Wisigoths, adeptes de l'arianisme. À cette époque l'évêché de Lugdunum Convenarum (le futur Saint-Bertrand de Comminges) est détruit. L'évêque se réfugie alors au Mas, et on élève des lieux de culte chrétien. Une communauté religieuse se forme.

Une charte datée approximativement de 1059, signée de Bernard II, évêque, remet aux chanoines l'église Saint-Pierre et Saint-Gaudens, dont la construction vient d'être entreprise. Le nombre des chanoines est augmenté et le titre d'abbé est donné à un certain Fort, ou Fortin. À la fin du XIe siècle, avec le développement des pèlerinages de Compostelle, l'afflux des pèlerins honorant les reliques de saint Gaudens et de sa mère, sainte Quitterie[2], enrichit considérablement la cité, située sur la via Tolosana. Le chapitre entreprend donc de grands travaux destinées à élever un édifice ambitieux, à l'exemple de Saint-Sernin de Toulouse. Sur les bases de l'église de Bernard II, dont on conserve le gros œuvre, on commence à édifier les tribunes dans les deux premières travées du chœur. La voûte est surélevée. Des tailleurs de pierre venus d'Aragon et de Navarre sculptent les chapiteaux de la deuxième travée du chœur. Puis, les ressources s'épuisant rapidement, les programmes sont quelque peu modifiés. Entre 1180 et 1185 on édifie au sud de l'église un cloître.

Les conflits dus au catharisme amènent, outre les guerriers croisés, de nouveaux ordres religieux, dont les frères prêcheurs, dits Jacobins, et avec eux des styles architecturaux venus du Nord. Les chanoines construisent ainsi une salle capitulaire à l'angle nord du cloître.

L'évêché est revenu depuis l'évêque saint Bertrand de Comminges à Lugdunum, qui a pris son nom. Mais les évêques préfèrent séjourner à Saint-Gaudens ou dans leur palais épiscopal d'Alan, plutôt que dans ce lieu retiré. Toutefois, ils ne parviendront pas à faire transférer officiellement le siège de l'évêché. Lors des guerres de Religion, les troupes de Montgomery, le 2 août 1569, détruisent l'intérieur de l'église et y mettent le feu. La toiture et le clocher sont détruits. La collégiale restera dans cet état, avec une toiture sommairement reconstruite, le clocher à la flèche octogonale vaguement consolidé, jusqu'en 1874. Au XVIe siècle, on édifie le portail latéral Nord.

À la Révolution, en 1791, l'église est désaffectée, vendue comme bien national. Le cloître est démoli pour servir de carrière de matériaux. L'église est rendue au culte en 1804. La collégiale est restaurée progressivement à la fin du XIXe siècle. La toiture à deux pentes est remplacée par un toit à décrochements suivant la nef et les bas-côtés. La base carrée du clocher est rehaussée pour lui donner son aspect actuel.

L'édifice

Extérieur

L'abside et la façade latérale nord, ainsi que le clocher à l'ouest, sont parfaitement visibles depuis la place. Les murs portent la trace des multiples remaniements effectués. Le toit à décrochement montre la disposition intérieure de la nef centrale et ses bas-côtés. Jusqu'en 1867 une toiture à deux pentes reposait sur les murs gouttereaux rehaussés en brique, avec des espacements qui donnaient l'illusion d'une église fortifiée, avec des créneaux. Sur la façade nord, percée de quatre petites fenêtres en plein cintre, entre les contreforts, se trouve un portail du XVIIe siècle, construit en remplacement d'un portail roman détruit. Il est flanqué de deux dais qui ne semblent jamais avoir abrité de statues. Il présente un arc brisé en accolade. Le tympan porte un chrisme du XIIe siècle, sans doute provenant du portail primitif, taillé dans un bloc de marbre carré et présentant dans son décor les caractéristiques de la sculpture toulousaine. Un tourelle en saillie abrite un escalier menant aux tribunes.

Jardin du cloître

Le chevet a lui aussi été fortement remanié. Il est surmonté d'une petite tour carrée sans utilité précise, dont les ouvertures et le décor ont été réalisés au XIXe s.

Le clocher, à toiture octogonale, fut démoli en 1804 à 4 m au-dessus de la toiture de l'église. On lui substitua un toit très plat, soutenu par une charpente à claire-voie sur deux côtés. En 1874, on élève les trois étages supérieurs et la flèche pyramidale, qui porte la hauteur du clocher à 45 m. La petite porte à la base du clocher, très endommagée en 1569, a été refaite au XIXe s.

Le clocher comprend 21 cloches. Dix-sept ont été fondues en 1879, dont la plus grosse, Gaudense, pèse 1130 k. Parmi les autres, figure la plus ancienne du département, datée de 1356.

Sur la façade sud était adossé le cloître, démoli en 1810. Des vestiges de la salle capitulaire et de la maison épiscopale subsistent dans le bâtiment voisin. Dans le mur de l'église on peut voir des remplois de pierres gallo-romaines.


Intérieur

La collégiale présente une nef à collatéraux, avec une longueur totale de 40 m, une largeur de 21m, et une hauteur sous voûte de 16 m. La nef se compose de cinq travées inégales, sous une voûte en berceau sur doubleaux reposant sur des piles cruciformes, avec des colonnes entre les grandes arcades et vers la nef, et un pilastre vers les collatéraux, qui sont, eux, voûtés en quart de cercle. Le chœur possède deux travées inégales, à bas-côtés couverts de voûtes d'arêtes, surmontés de tribunes, l'abside et les deux absidioles ont une voûte en cul de four. Les chapiteaux, œuvres des tailleurs de pierre aragonais et navarrais, sont parmi les plus beaux de la sculpture romane des débuts. Très détériorés par l'incendie de 1569, ils ont subi des grattages et nettoyages trop radicaux au XIXe s.

La nef est dépourvue de tribunes, les chanoines ayant dû y renoncer pour des raisons budgétaires.

Notes et références

  1. notice de la base Mérimée
  2. Cette Quitterie, mère de saint Gaudens, n'a rien à voir avec la sainte Quitterie honorée à Aire-sur-Adour. À remarquer toutefois la similitude des noms des deux villes : Aire-sur-Adour s'appelait Le Mas d'Aire, et Saint-Gaudens, Le Mas Saint-Pierre.

Voir aussi

Liste de collégiales de France

Sources et bibliographie

  • G. Rivière, Saint-Gaudens, Collection La Carte du Ciel, n° 29, 1979, Zodiaque.
  • Marcel Durliat et Victor Allègre, Pyrénées romanes, La-Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1969.
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