- Clovis Trouille
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Camille Clovis Trouille, né le 24 octobre 1889 à La Fère et décédé le 24 septembre 1975 à Neuilly-sur-Marne, est un peintre français.
Sommaire
Biographie
Clovis Trouille entre à l'école des Beaux-Arts d'Amiens en 1905.
Sa peinture exalte la couleur et l'érotisme, et pourfend le sabre et le goupillon, proche des surréalistes le fait remarquer en 1930 par André Breton. Une de ses peintures intitulée Remembrance[1] est reproduite dans le n° 3 de la revue Le surréalisme au service de la révolution en décembre 1931. Il s'est ensuite éloigné de ce courant en revendiquant ses influences de la Renaissance.
Il est peu connu car il ne recherchait pas la gloire, et ne voulait pas vendre ses toiles. Lorsqu'il consentait à s'en séparer, il souhaitait parfois les récupérer afin d'y ajouter des détails : un personnage, des objets, ou simplement un grain de beauté[2].
Il peignait pendant ses loisirs des toiles où les thèmes de l'anticléricalisme et de l'antimilitarisme reviennent fréquemment. Il avait été traumatisé par la Première Guerre mondiale. Il se définissait comme anarchiste. Son œuvre a emprunté à la culture de masse, notamment à la bande dessinée[3] et au Kitsch.
En 1963, ses toiles sont exposées, pour la première et dernière fois de son vivant.
Plusieurs de ses œuvres sont visibles au Musée de Picardie d'Amiens.
En 1969, Kenneth Tynan s'inspire d'une de ses œuvres pour le titre de la revue théâtrale d'avant-garde Oh! Calcutta! (en), qui est un jeu de mots avec « Oh quel cul t'as ! ».
Citation
« Il est vrai que je n'ai jamais travaillé en vue d'obtenir un grand prix à une biennale de Venise quelconque, mais bien plutôt pour mériter dix ans de prison et c'est ce qui me paraît le plus intéressant » (cité par le musée de Picardie)
« J'ai toujours été contre l'imposture des religions. Est-ce en peignant la cathédrale d'Amiens que j'ai pris conscience de tout ce music-hall ? » in Clovis Trouille, Raymond Charmet et Clovis Trouille, éd. Filipacchi, 1972
Source partielle
- Notice biographique du Musée de Picardie
Voir aussi
Bibliographie
- Clovis Prévost, Parcours à travers l'œuvre de Clovis Trouille 1889 - 1975, Actes Sud - Édition Bernard Légier (ISBN 2-7427-4476-2)
- Clovis Trouille, texte et documentation par Jean-Marc Campagne avec une analyse graphologique par le docteur Rivere, éd. Jean-Jacques Pauvert, 1965
- Correspondance à Maurice Rapin, Clovis Trouille, éd. Didier Devillez, Avant-gardes / Littérature / Beaux-arts, 2001 (ISBN 2-87396-047-7)
- Gérard Lattier, Correspondances de Clovis Trouille, éd. Actes Sud (1er mars 2004) (ISBN 2-74274-934-9)
- Fabrice Flahutez, Sylvie Couderc, Clovis Trouille: Un peintre libre et iconoclaste, éd. Musée de Picardie / Amiens Métropole, 2007 (ISBN 978-2-908095-37-1)
- Michel Onfray, Clovis Prévost, Ornella Volta et Henri Lambert, Voyous, voyants, voyeurs. Autour de Clovis Trouille, Somogy Éditions d'Art, 2010 (ISBN 978-2-7572-0324-8)
Notes et références
- 1930-1931, huile sur toile, 70 x 86 cm, collection particulière
- Gonzague Saint Bris, « Convulsions surréalistes : La collection de Daniel Filipacchi », dans Beaux Arts magazine, no 278, 08/2007 :
« [Clovis Trouille] ne voulait rien vendre. Je lui ai proposé de faire un livre sur lui. Nous sommes devenus amis et il m’a cédé une toile représentant des bonnes sœurs s’embrassant. Un peu plus tard, il m’appelle et me demande de lui rapporter la toile… J’étais un peu inquiet pensant qu’il cherchait à la récupérer. Il m’a simplement dit qu’il voulait la garder quelques jours et quand il me l’a restituée, il avait ajouté quelque chose: la bonne sœur dans le trou, captivée par la scène du baiser entre deux nonnes. Un an plus tard, il me demande de revenir encore une fois avec le tableau. Et encore une fois il le garde pendant plusieurs jours. Quand il me le rend, il a ajouté deux petits livres de messe tombés sur le sol. Une troisième fois, Clovis Trouille me fait savoir qu’il voudrait encore ajouter un petit détail à son œuvre « inachevée ». Cette fois, il garde la toile assez longtemps et quand il me la rend, je n’ai pas tout de suite remarqué ce « petit détail » : un grain de beauté sur la cuisse dénudée de la bonne sœur. »
- voir Fabrice Flahutez, Sylvie Couderc, Clovis Trouille: Un peintre libre et iconoclaste, éd. Musée de Picardie / Amiens Métropole, 2007.
Liens externes
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