Claude-Marie-Louis-Emmanuel Carbon de Flins Des Oliviers

Claude-Marie-Louis-Emmanuel Carbon de Flins Des Oliviers

Claude-Marie-Louis-Emmanuel Carbon de Flins Des Oliviers, né à Rheims en 1757 et mort à Vervins en juillet 1806, est un homme de lettres et dramaturge français.

Sommaire

Biographie

Né d'un père nommé Carbon, il ajouta successivement à son nom ceux de Flins et des Oliviers, ce qui, à un moment où il accumulait les échecs poétiques, lui valut ce distique de Lebrun :

« Carbon-de-Flins-des-Oliviers
A plus de noms que de lauriers[1]. »

Il débuta très jeune dans la carrière littéraire par une Ode sur le sacre de Louis XVI. Venu à Paris, il composa des poésies pour l’Almanach des Muses et d'autres recueils. Il se fit remarquer par une pièce insérée dans le Journal des Spectacles, où il s'élevait contre les poètes qui accablaient Voltaire lors de son arrivée à Paris en 1778. Il enchaîna l'année suivante avec un poème intitulé Voltaire, où l'on crut déceler les prémisses d'un beau talent. Ainsi encouragé, il concourut chaque année pour le prix de poésie de l'Académie française, sans jamais l'emporter. En 1789, il fonda avec Louis de Fontanes le Journal de la Ville et des Provinces, ou le Modérateur, mais l'avènement de la Révolution le ruina, lui faisant perdre sa charge de conseiller à la Cour des monnaies[2].

Il se lança alors dans le théâtre avec une pièce en un acte, Le Réveil d'Épiménide à Paris, représentée pour la première fois le 1er janvier 1790 au Théâtre-Français avec Talma et Mlle Lange. Le 21 juillet suivant, la représentation de la pièce fut interrompue par Mirabeau, qui réclama bruyamment que l'on jouât Charles IX de Chénier[3]. Talma, malgré ses réticences, dut s'exécuter. En dépit de cet incident, qui fit grand bruit dans Paris, la pièce eut du succès. La troisième pièce de Carbon, une comédie en trois actes imitée de La Locandiera de Goldoni et intitulée La Jeune hôtesse, eut un succès plus grand encore, cela en grande partie grâce à Julie Candeille et à Grandmesnil qui en tenaient les rôles principaux.

Chateaubriand, qui fit la connaissance de Carbon de Flins à Paris, brossa de lui ce portrait :

« Fils d'un maître des eaux et forêts de Reims, Flins avait reçu une éducation négligée ; au demeurant, homme d'esprit et parfois de talent. On ne pouvait voir quelque chose de plus laid : court et bouffi, de gros yeux saillants, des cheveux hérissés, des dents sales, et malgré cela l'air pas trop ignoble. Son genre de vie, qui était celui de presque tous les gens de lettres de Paris à cette époque, mérite d'être raconté. Flins occupait un appartement rue Mazarine, assez près de La Harpe, qui demeurait rue Guénégaud. Deux Savoyards, travestis en laquais par la vertu d'une casaque de livrée, le servaient ; le soir, ils le suivaient, et introduisaient les visites chez lui le matin. [...] Flins, qui n'avait qu'une petite pension de sa famille, vivait de crédit. Vers les vacances du Parlement, il mettait en gage les livrées de ses Savoyards, ses deux montres, ses bagues et son linge, payait avec le prêt ce qu'il devait, partait pour Reims, y passait trois mois, revenait à Paris, retirait, au moyen de l'argent que lui donnait son père, ce qu'il avait déposé au mont-de-piété, et recommençait le cercle de cette vie, toujours gai et bien reçu[4]. »

Carbon de Flins mourut à l'âge de 49 ans à Vervins, où il était devenu commissaire impérial près le tribunal de cette ville[5].

Publications

Théâtre
Varia

Notes et références

  1. Cité entre autres pas Philippe Le Bas, L'Univers. France : dictionnaire encyclopédique, Firmin Didot, Paris, t. 4, 1841, p. 144.
  2. Paul d'Estrée, Le Théâtre sous la Terreur (Théâtre de la peur), 1793-1794, Émile-Paul frères, Paris, 1913, p. 172.
  3. Arthur Pougin, La Comédie française et la Révolution, scènes, récits et notices, Gaultier, Magnier et Cie, Paris, 1902, p. 15-17.
  4. François-René de Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, Garnier, Paris, t. 1, 1910, p. 219-221.
  5. Répertoire général du Théâtre Français. Théâtre du second ordre. Comédies en vers, H. Nicolle, Paris, t. XVII, 1813, p. 221.

Source biographique

  • Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, vol. VIII, 1872, p. 485.

Lien externe


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