- Cinéma Expressionniste
-
Cinéma expressionniste
Le cinéma expressionniste est une forme de cinéma qui s'est développée en Allemagne dans les années 1920.
Sommaire
Le cinéma expressionniste
L'Allemagne se remet difficilement de la Première Guerre mondiale et l'industrie cinématographique, alors en pleine expansion, a du mal à rivaliser avec les productions luxueuses et extravagantes d'Hollywood à cause de la récession économique. Les réalisateurs des studios allemands UFA développent alors une méthode pour compenser le manque de moyens, en utilisant le symbolisme et la mise en scène pour créer une atmosphère et une profondeur expressive aux films. Les premiers films expressionnistes, en particulier Le Cabinet du docteur Caligari (Robert Wiene, 1919), Le Golem (Wegener, 1920) et Nosferatu le Vampire (F. W. Murnau, 1922) sont des récits filmés hautement symboliques et s'approchant du surréalisme.
Dans les années 1920, le mouvement dada provoque une révolution dans le monde artistique et les différentes cultures européennes prônent un changement et le désir d'envisager le futur par l'expérimentation d'idées et de styles nouveaux et révolutionnaires. Les premiers films expressionnistes se passaient de gros moyens en faisant usage de décors abstraits, aux motifs géométriques absurdes, et de dessins sur les murs et les planchers destinés à représenter les lumières, les ombres et les objets divers. Les sujets abordés concernaient souvent la folie et d'autres troubles mentaux, la trahison, ainsi que d'autres sujets spirituels, en opposition avec les films que l'on pouvait voir alors, sur des thèmes romanesques et d'aventure.
L'abstraction à outrance des films expressionnistes fut toutefois de courte durée, et disparut progressivement après quelques années, avec la perte d'influence du dadaïsme. Néanmoins, on peut retrouver les thèmes expressionnistes dans d'autres films des années 1920 ou 1930, où ils résultent d'une prise de contrôle artistique sur l'agencement des décors, des lumières et des ombres pour créer l'atmosphère d'un film. Cette école cinématographique eut une influence sur le cinéma américain avec l'émigration de nombreux réalisateurs allemands vers Hollywood lors de l'arrivée au pouvoir des nazis en Allemagne. Ils furent accueillis à bras ouverts par les studios américains ; plusieurs d'entre eux eurent alors une carrière florissante, et leur production eut un impact profond sur le cinéma.
Deux genres furent particulièrement influencés par l'expressionnisme : le film noir et le film d'horreur. Carl Laemmle et les Studios Universal se firent un nom en produisant de fameux films d'horreur durant l'époque du muet, tel que Le Fantôme de l'opéra (Lon Chaney, 1925). Des émigrants allemands inspirèrent le style et l'atmosphère des films de monstres des Studios Universal dans les années 1930, avec des décors artistiques très sombres, et constituèrent ainsi une référence pour les générations suivantes de films d'horreur.
À la même époque, d'autres réalisateurs comme Fritz Lang ou Michael Curtiz introduisirent le style expressionniste dans les films policiers des années 1940, et influencèrent les générations suivantes de cinéastes, en faisant ainsi survivre l'expressionnisme.
Principaux réalisateurs
- Friedrich Wilhelm Murnau [1888-1931] :
- Schloss Vogelöd (1921)
- Nosferatu le Vampire (1922),
- Le fantôme (1922)
- Le Dernier des hommes (1924)
- Faust, une légende allemande (1926)
- L'aurore (1927)
- L'intruse (1930)
- Tabou (1931)
- Fritz Lang [1890-1976] :
- Dr. Mabuse (1922)
- Die Nibelungen (1924)
- Metropolis (1927)
- M le maudit (1931)
- Le Testament du Dr. Mabuse (1933)
- Robert Wiene [1873-1938] :
- Le Cabinet du docteur Caligari( 1919)
- Rascolnicov (1923)
- Les Mains d’Orlac (1924)
- Arthur von Gerlach [1876-1925] :
- Vanina (1922)
- Zur Chronik von Grieshuus (1925)
- Paul Leni [1885-1929] :
- Le Cabinet des figures de cire (1924)
- L’Homme qui rit (1928)
- Arthur Robison [1888-1935] :
- Le Montreur d’ombres (1923)
- Manon Lescaut (1926)
Tim Burton et le néo-expressionnisme?
Le réalisateur Tim Burton, dans certains de ses films, adopte une démarche expressionniste. Avec un goût prononcé pour le macabre (Sweeney Todd : Le Diabolique barbier de Fleet Street 2007, Les Noces Funèbres 2005), certaines de ses oeuvres témoignent notamment de l'importance du maquillage, parfois extrême (Mars Attacks! 1996, La planète des singes 2001, Edward aux mains d'argent 1990, Vincent 1982), d'une architecture bancale ou expressive (Les Noces Funèbres 2005, Batman, 1989). Par hypothèse nous pouvons donc parfois rapprocher Tim Burton, parmi un certain nombre de réalisateurs contemporains, d'un néo-expressionnisme.
Voir aussi
- Nosferatu, fantôme de la nuit, remake de Nosferatu le Vampire par Werner Herzog avec Klaus Kinski et Isabelle Adjani (1979)
- Dark city (1998), par Alex Proyas, est un film s'inspirant de l'ambiance noire du cinéma expressionniste.
Articles connexes
Liens externes
- Pour en savoir plus sur le Cinéma Expressionniste Allemand, visitez l'exposition virtuelle de la Cinémathèque française
- Portail du cinéma
- Portail de la réalisation audiovisuelle
- Portail de l’Allemagne
Catégorie : Courant cinématographique - Friedrich Wilhelm Murnau [1888-1931] :
Wikimedia Foundation. 2010.